Ce que vous dites, basé sur l'étude des racines sémitiques est exact, mais la vision actuelle des racines telle qu'on la trouve dans les dictionnaires, ne rend pas compte des emprunts que les peuples ont fait à ce qu'on peut appeler des langues mères ou à des idées mères. Or il existe deux catégories d'emprunts : soit l'emprunt de l'idée, soit l'emprunt du mot. Ainsi, la considération de RaMaDa ne rend pas compte de l'existence de RaM qui n'est effectivement pas décrite dans les dictionnaires des racines sémitiques et qui y est contenu. Or RaM est le prototype de l'homme qui a découvert le principe universel divin et brillant et qui en fait son principe directeur dans l'existence. Que son emprunt dans les langues sémitiques soit en rapport avec ce qui brûle est une possibilité comme une autre. L'hébreu l'associe à la course vers l'ouest, à travers l'inversion Ereb (ouest) en Eber qui caractérise les hébreux qui tirent leur nom d'Eber-Ham. Les hébreux sont donc un peuple parti de l'est vers l'ouest, ce qui transposé à la tradition védique signifie un peuple qui s'éloigne du Soleil levant (Est=levant) et se dirige vers le Soleil couchant. L'Est étant symbolique de l'origine du principe spirituel, l'Ouest étant son aboutissement existentiel, à travers les formes matérielles. Le mot Arabe provient de la même origine et contient la racine Ereb. Si RaM est un courant venant du Nord-Ouest du continent euro-asiatique vers l'Inde et la Thaïlande, selon le Ramayanâ, alors les hébreux sont à contre-sens.
Pourquoi le mot Abraham est d'origine sanscrite ? C'est qu'Anquetil du Perron décrit un mot consonnantiquement équivalent dans les écrits avestiques et qu'il en fait aussi un rapprochement au sanscrit. Son élève Burnouf précisera que le védisme et l'avestisme (Avédisme) s'opposent doctrinalement. Mais avant eux, le premier à relever la correspondance Abraham-Brahma est Voltaire dans son dictionnaire philosophique, suite aux idées de William Jones sur l'impact du sanscrit comme langue d'origine commune à celles de l'Europe. Pour beaucoup, Abraham serait équivalent à Brahma, ce qui ne tient pas compte du sanscrit. Toutefois, Anquetil, Fabre d'Olivet et d'autres linguistes après eux, imaginent que les écritures sont la transcription de signes que les hommes utilisaient comme un langage premier. C'est aussi ce que Champollion retiendra dans l'étude des hiéroglyphes et que d'autres linguistes relèveront dans les caractères chinois. Dans les langues mères, les lettres et signes utilisés sont apparentés à des signes gestuels. Ainsi, dans l'élaboration des textes sacrés, on trouve soit une conformité d'idée, soit une conformité phonétique, à des principes ou signes très anciens. La linguistique comparative, étymologique et morphologique, doit permettre de saisir les correspondances que l'on trouve entre les langues de pays aussi éloignés que l'Inde et le Mexique, par exemple, ou entre les langues européennes, asiatiques et sémitiques.
La définition actuelle d'un dictionnaire de racines indo-européennes est un résultat que mathématiquement on ne peut concevoir que comme l'intersection de racines linguistiques vues de notre époque. Cette intersection est un résultat et non une source. Elle ne rend pas compte de correspondance avec certaines langues du Pacifique ou des Amériques. C'est dans la méthode qu'on s'attache à ne relever que des opérations de formes et de transmission de langues deux à deux sur le seul sens littéral. Mais il faut s'attacher aussi au sens symbolique et aux signes. C'est là que la langue hébraïque de Fabre d'Olivet a toute son importance, non seulement dans la traduction des écrits hébreux, mais aussi dans l'examen des idées, qui se retrouvent naturellement dans les écrits des autres peuples, notions qui vont naturellement resurgir dans le futur, compte tenu de leur valeur explicative. Le mot Ramadan désigne le mois de Ram et c'est justement le mois consacré à Allah.
Voici, à titre d'illustration, une correspondance curieuse du mot Muhamad qui figure dans un écrit sanscrit antérieur de près d'un millénaire au prophète.(Verset 5 of Bhavishya Purana, Prati Sarg Parv III: 3, 3). Ce texte a inspiré l'apocalypse de Jean. Ceci ne peut se concevoir par l'étude restreinte des racines.
http://www.cyberistan.org/islamic/prophhs.html
J'espère que vous avez comme moi, le vertige. On est loin d'avoir tout étudié. Et dans nos critères scientifiques, on s'est surtout défini des barrières, qu'il est nécessaire de transgresser si l'on veut avancer.