Il y a longtemps déja, j'ai lu le roman de M. Ennis, et j'en ai fait un résumé-article, le voici, pour ceux que ça intéresse (je conseille vivement ce roman) :
LE DESTIN D’HARALD LE SEVERE
---------------- Prologue ----------------
Pendant la troisième moitié du XIe siècle, tandis que l'Europe se traînait non sans heurts vers la fin des âges obscurs, l'Empire bysantin se trouvait à son apogée. Héritière directe de Rome, Bysance exerçait son pouvoir depuis sept siècles. Le pivot de ce pouvoir invincible était Constantinople, la magnifique capitale fortifiés, fondée en 330 ap. J.-C. par Constantin le Grand. Invulnérable derrière ses kilomètres de murailles, la Reine des Cités comptait un million d'habitants et passait pour une somptueuse métropole comparée aux gros bourgs sordides qui portaient les noms de Paris et de Londres.
L'Empereur Bysantin s'entourait souvent d'une garde composée de mercenaires vikings, réputés pour leur loyauté et leur rage de vaincre. Ces quelques centaines de guerriers Varègues devinrent bientôt essentiels à la survie du plus puissant empire du monde.
Le plus célèbre de tous les Varègues fut un jeune prince norvégien, Haraldr Sigurdarson, qui joua un des rôles les plus décisifs...
---------------- Un éphémère royaume danois ----------------
Edgar le Pacifique, un lointain successeur d'Alfred, assure une relative prospérité à son royaume. Mais son deuxième fils, Ethelred II, qui accède au trône en 978, ne témoigne pas de la même sagesse, d'où son surnom de Mal avisé!
Ethelred II, après le massacre de la Saint-Brice, se montre incapable de faire face à l'offensive victorieuse de Sven à la Barbe fourchue. Le Danois remonte la Tamise, prend Canterbury et exécute l'archevêque. Son malheureux rival ne trouve d'autre moyen pour le convaincre de repartir que d'imposer les terres de ses sujets et de lui verser la collecte. C'est le Danegeld, l'argent des Danois. Ce tribut n'a d'autre effet que de rendre les Danois plus vindicatifs.
Sven confie son royaume de Danemark à son fils aîné, Harald,. Avec l'aide du second, Knut, il repart de plus belle à la conquête de l'Angleterre. Ethelred s'enfuit en Normandie, chez son beau-frère, le duc Richard.
A la mort de Sven, son fils Knut (ou Canut) doit battre en retraite au Danemark, non sans avoir au préalable fait couper le nez, les oreilles et les mains des prisonniers anglais.
Ayant redébarqué en force, Knut reprend le combat contre le courageux fils d'Ethelred II, Edmond Ironside ("Côte-de-fer"). Les deux rivaux se partagent dans un premier temps le pays. Le 18 octobre 1016, enfin, Knut bat Edmond à Ashingdon, dans l'Essex.
Bientôt, les nobles saxons, réunis en conseil, ne voient d'autre issue que de confier la couronne au vainqueur. Knut le Grand, en habile homme d'Etat, traite à égalité les vaincus et les vainqueurs. Lui-même épouse Emma, la veuve d'Ethelred II.
Par la conquête et les héritages, il adjoint à la couronne d'Angleterre celles d'Ecosse, du Danemark et de Norvège, constituant ainsi un original empire anglo-scandinave.
Mais cette construction ne lui survivra pas et à sa mort, le 12 novembre 1035, la couronne anglaise retournera à un Saxon, Edouard le Confesseur, deuxième fils du roi Ethelred II. A sa mort, c'est un autre descendant de Viking, le Normand Guillaume le Conquérant, qui s'appropriera la couronne d'Angleterre.
[b]---------------- Olaf II Haraldsson le Saint----------------[/b]
Olaf II Haraldsson, né vers 995, grandit en Angleterre et livra bataille aux Danois. Le tournant de l’histoire eu lieu sur le pont de Londres où les Danois avaient pris position. Olaf fit arracher les piles du pont à coups de rames, après les avoir liées par des cordes aux drakkars. Convertit lors d'un raid normand en France, Olaf rétablit la royauté en Norvège, en 1016. Ses efforts pour la christianiser l'obligèrent à s'exiler en Russie, où il rencontra son ancien amour, la femme du Prince Yaroslav 1er, Ingigerd, la fille du Roi de Suède. Revenu en Norvège, il combattit Knud le Grand et mourut à Stiklestad en 1030. Depuis cette époque, de nombreuses églises en Angleterre et en Norvège sont dédiées à Saint Olaf.
Son beau-frère, Haraldr Sigurdarson, qui s’appellera plus tard Haraldr Hårdrååda(Harald le Sévère), fils de l’ancien roi Sygurd Syr, du se réfugier chez Yaroslav 1er, roi des Rus, qui l’accueilli en souvenir de son amitié avec Olaf II. Après avoir aidé le roi dans sa campagne contre les Petchenègues (nomades d'origine turque) et les Polonais, Haraldr du fuir de nouveau pour avoir séduit la fille du Roi, la princesse Elizaveta.
Yaroslav confie au jarl Rognvald le commandement d’une flotte de navires marchands en partance pour Constantinople. Une fois dans cette ville, Haraldr aura une liaison avec Maria, la nièce de l’Impératrice Zoé. Son mari, lui confiera le commandement de la garde Varègue, dans une campagne contre les sarrasins. Sorti vainqueur contre les Arabes et les Seldjouks qui avaient enlevés la Reine, Haraldr, de retour à Bysance en 1041, du lutter contre multiples complots :
De santé déficiente, incapable de gouverner, l’empereur Michel IV abandonna la direction des affaires à son frère, l'eunuque Jean l'Orphanotrophe, qui voulut mettre sur le trône un de ses pantins. Fils d'un calfat et neveu de l’ancien Empereur, Michel V le Calfat, monta sur le trône après que Haraldr ai vaincu l'Orphanotrophe. Mais étant lui aussi un dément, il tenta de se débarrasser de sa tante, l'impératrice Zoé, à laquelle il devait pourtant son élévation au trône, mais fut renversé par une émeute populaire, dirigée par Haraldr, après quatre mois de règne. Enfin, en 1046, Haraldr, désireux de rentrer en Norvège reprendre son trône, et de se marier avec Maria, se prépara à partir. Mais l’Impératrice refusa leur départ. Maria « née dans la pourpre » mourut sur le navire de Haraldr, quand ils fuyaient tous deux la ville. Haraldr, qui a fait sa fortune à Constantinople, parti alors vers la Norvège reprendre son trône.
De son côté, l’Impératrice Zoé, après avoir régné quelques mois avec sa sœur Théodora, épousa un de ses anciens amants, Constantin IX Monomaque, et partagea le trône avec lui.
En Norvège, le neveu de Haraldr, Magnus 1er le Bon, fils d'Olaf, qui régnait depuis la mort de Knut , avait unifié le Danemark et la Norvège. Celui-ci offrit à son oncle le partage du royaume en échange de la moitié du trésor qu'il avait amassé en Orient. À la mort de Magnus, un an plus tard, Harald devint l'unique souverain. Sa femme, Elizaveta, ne pouvant plus avoir d’enfant après avoir eu deux filles, Maria et Ingegerd, Haraldr épousa en 1049, Tora Torberg Giske, une femme noble, et partit, en guerre contre les Danois, jusqu'en 1064. Il eut deux fils de Tora, Magnus et Olaf.
En septembre 1066, Haraldr débarquait au nord de l'Angleterre avec une flotte de navires pour prendre le trône anglais lui-même et pour rétablir le règne des Vikings sur cette île qui entre 1016 et 1042 se trouvait dans les mains danoises.
Après leur débarquement les Norvégiens écrasaient l'armée de Edwin et Morcar, deux nobles anglo-saxons à Fulford. Harold et son armée, attendant la flotte d'invasion normande au sud du pays, devaient maintenant se hâter vers le nord. Les deux armées se rencontrèrent le 25 septembre à Stamford Bridge près de York. Harold réussit à surprendre les Norvégiens pendant la nuit. Après le combat une grande partie des Norvégiens se retrouvait mort, parmi eux le roi Haraldr…
Mais même dans la mort, Haraldr Sigurdarson servit d’instrument au destin. Aussitôt après sa victoire chèrement gagnée sur les hommes du Nord sans armures, le roi Harold Godwinnson d’Angleterre fut contraint de conduire vers le sud son armée sévèrement amputée pour affronter les envahisseurs normands du duc Guillaume le Bâtard. Le 14 octobre 1066, près de la ville de Hastings, les deux armées se rencontrèrent pour sceller le destin de l’Angleterre. Harold et ses guerriers occupaient une petite colline et ainsi une position stratégique bien meilleure que les Normands. Les Anglais formaient une rangée à l'aide de leurs boucliers que les Normands ne pouvaient briser qu'à l'aide de leur cavalerie. Malgré leurs forces réduites, les Anglais étaient sur le point de remporter la victoire lorsqu’une poursuite prématurée de l’ennemi en retraite leur valut le même sort que les hommes du Nord avaient subi au pont de Stamford. Vers la fin du jour, Harold reçut une flèche mortelle dans l'œil. Les Anglais prirent alors la fuite. Le duc Guillaume, de loin le moins puissant des trois hommes qui se disputaient l’Angleterre en cet automne de 1066, devint, presque par défaut, Guillaume le Conquérant. Les Normands furent capables d’exploiter la richesse de l’Angleterre pour dominer l’Europe pendant les 150 ans qui suivirent. Ils combattirent la France, et dirigèrent des croisades en Terre Sainte. Si Haraldr Sigurdarson n’avait pas ôté sa cotte de maille le matin du 25 septembre 1066, la politique et la culture de ce monde, et même la langue anglaise, seraient probablement très différentes aujourd’hui.
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Si vous désirez en savoir plus sur le sujet, je vous conseille fortement de lire :
- le livre « Byzance », de Michael Ennis, chez France Loisirs Edition.
- Heimskringla Saga of Harald Hardrade:
http://sunsite.berkeley.edu/OMACL/Heimskringla/hardrade1.html