Ungern a écrit :
On peut voir au Musée de l'Armée à Istambul la chaîne qui barrait la Corne d'Or .
On peut aussi voir des peintures d'époque qui représentaient cette chaîne ,non seulement au musée de l'armée mais aussi au musée d'ethnologie .
C'est une chaine faites de maillons en fer de certainements 5 cm de diamètres.
L'endroit où elle est placée peut être assimilé grosso modo à l'actuel Pont Galata .
Ce qui fait plusieurs centaines de mètres .
Ce qui fait surtout plusieurs centaines de tonnes .....
Etrange... la chaîne que j'ai vu, présentée comme étant celle qui barrait l'accès à la Corne d'Or était conservée au Musée Archéologique d'Istanbul...
Sachant qu'on a eu l'idée de barrer l'entrée de la ria depuis l'époque classique, il y a peut être plusieurs chaînes qui ont été utilisées... et probablement aussi plusieurs systèmes de fixation.
En tout cas, je peux certifier (sans photo à l'appui, hélàs, suite à une mauvaise manip, j'ai perdu toutes mes photos de mon dernier séjour dans la Ville des villes...
) que les maillons mesuraient bien plus que 5cm.
A vue de nez, chacun des maillons, de section carrée, mesure au moins 5cm d'épaisseur, 20cm de hauteur et 60cm de long. Je me souviens m'être fait la réflexion qu'un tel machin aurait peut-être pu briser une quille en cas de contact un peu rude...
Sauf erreur, il me semble que cette chaîne datait de l'époque ottomane.
En tout cas, en ce qui concerne les bateaux de l'antiquité auxquels j'ai été amené à m'intéresser plus particulièrement, une telle chaîne devait être infranchissable!
Je n'ai pas d'hypothèse sur la manière de faire tenir cette chose au dessus de l'eau ou même de la maintenir immergée à hauteur de quille. Rien dans les sources antiques (VIIè s. av. J.-C. - IVè s. apr. J.-C) ne permet d'en savoir plus.
Peut-être est-il possible d'imaginer des sortes de piles de pont fichées dans le fond de l'entrée de la Corne d'Or qui, munies d'un anneau, auraient permis de guider la chaîne en même temps qu'elles en soulageait le poids.
Je m'explique : Le fond Bosphore n'est "que" de 40m, pour la Corne d'or je ne sais plus mais c'est moins. L'embouchure de la Corne a de fortes propensions à l'ensablement étant donné que s'y mélangent les eaux salées de la Marmara et l'eau douce du bassin versant de la Corne. La profondeur n'est peut-être pas un obstacle pour "maçonner" quelque chose qui reposerait sur le fond. D'ailleurs l'actuel quartier de Tophane s'appelait "Ostreodes" dans l'antiquité, parce que le coin regorgeait d'huîtres. Parallèlement Ausone décrit des pêcheurs qui sont aussi d'excellents plongeurs... du coup je ne trouve pas absurde d'imaginer qu'on a pu techniquement faire ce genre de construction sous-marine.
Last but not least, il y a une grande tradition de génie civil à Byzance antique. Vitruve mentionne les travaux architecturaux d'un Philon de Byzance et lors du siège de 193 - 196 par Septime Sévère, la cité a résisté grâce aux machines construites par un certain Priscus, ingénieur local qui a eu l'insigne privilège de ne pas être massacré par l'empereur parce que justement, un ingénieur ça pouvait être précieux. Sévère l'a même emmené dans ses bagages et l'a mis à contribution pour faire le siège de Hatra, en Syrie.
Bref, tout ça pour dire que la cité antique bénéficiait de personnages à la pointe en matière de construction et qu'on peut-être imaginer les bricolages les plus fous
. En tout cas, c'est probablement valable pour les époques postérieures...