Bonjour à tous, je suis nouveau sur ce forum. étdiant en histoire, et passioné évidement, je travaille actuellement sur les codes de lois byzantins.

je cherche une confirmation à ce qui suit:

les Basiliques étaient les ensembles des codes de lois de l'Empire romain, d'orient en loccurence. l'introduction à ce recueil était l'Eisagôgè ou Epanagoge.
cependant, et c'est là où les documents font défaut, le code correspondant à l'Eisagôgè avant celui ci était l'Ekloga. je souhaiterai confirmation du fait que cet ekloga était bien l'introduction aux Basiliques, avant l'Eisagôgé, et non pas ce qu'avait remplacé les Basiliques...

ensuite, l'Eisagogè fut remplacé par le Procheiron, jusqu'à l'effondrement de l'Empire romain d'Orient.

en espérant une réponse, salutations amicales.

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Prince Jérome

bonjour, je corrige moi même mon erreur, afin que personne ne soit trompé par mon message:

En réalité, le Procheiron est antérieur à l'Eisagogè.

Rédigé puis édité en 880 après le concile de 879-880, le procheiron sert de manuel au droit romain remanié déja par l'Ekloga, et à partir du droit justinien.

Quant à lui, l'Eisagôgè est rédigé en 879 et officialisé en 886, il est d'un point de vue de son application postérieur au Procheiron.

les Basiliques ne seront promulguées que sous Léon VI, après l'écriture des deux textes ci dessus.
l'Ekloga est bien antérieure à tout ceci et ne fait en aucun cas partie des Basiliques, puisque remplacée par le Procheiron.

Bien amicalement

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Prince Jérome

Voila ce que dit Louis Bréhier, Les Insitutions de l'empire byzantin, Evolution de l'Humanité, 1970 [1949],Albin Michel pp. 143-149
Les lois fondamentales, le droit public:

«Par contre, le Choix de lois en résumé, eklogè tôn nomôn ev suntomô (=Ekloga ?), de Léon l'Isaurien et Constantin V, bien que présenté
comme extrait du Corpus Iuris et des novelles de Justinien, est en réalité la première modification importante qui
corrige sa législation, avec le dessein avoué dee la rendre plus humaine. C'est en réalité un code civil abrégé en 80 titres qui développe
en partie les principes de Justinien, mais donne parfois une existence légale à des pratiques de droit populaire oriental
ou à des coutumes orientales grecques qui diffèrent des lois romaines.»
[...]
Après Justinien, la seule période importante d'activité législative est celle de la dynastie macédonienne, marquée par
un nouvel effort de codification en grec et une renaissance des études juridiques.
Le mouvement commença sous Basile le Macédonien, désireux de remédier à une nouvelle confusion dans les lois et surtout d'abroger
la légilslation des iconoclastes , en réhabilitant celle de Justinien, de plus en plus délaissé, point de vue essentiellement
politique. En effet le Prochiron [sic] (manuel) promulgué entre 870 et 879, est un simple manuel contenant les textes d'usage courant
s'inspirant moins des originaux que des commentaires du VI e siècle et faisant de nombreux emprunts à l'Ekloga de Léon III, après
l'avoir qualifié de «subversion des bonnes lois». L'ouvrage eut d'ailleurs un grand succès en Italie et dans les pays slaves.
L'Epanagoge, publiée vers 886 est une seconde édition du Prochiron qui contient quelques additions et devait servir
d'introduction à une Révision des lois anciennes, qui ne fut pas publiée et dont la substance semble avoir passé dans les Basiliques.»


Je ne sais pas vraiment si vous avez votre réponse, mais l'auteur ne parle pas d'introduction pour l'Eklogè... d'autres préciseront peut-être...

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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.

Je ramène ma fraise pour ajouter un point : je crois que ces codes romano-byzantins (en langue grecque évidemment) ont été remis en vigueur par le jeune royaume grec après l'indépendance et sont restés en vigueur jusqu'à l'introduction d'une code civil moderne (inspiré de code Napoléon) en 1946 (date citée de mémoire).

merci cher oulligator, cette citation va dans le sens de ma reflexion.
savez vous si dans l'ouvrage que vous m'avez cité, il y a le nom de quelques "titres" de cet Eisagôgè ?

je ne possède que les quatre premiers, selon toute vraisemblance:

I. La Justice
II. l'Empereur
III. Le Patriarche
IV. L'Eparque de Constantinople (préfet de).

amicalement

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Prince Jérome

Non hélas, pas de liste des 80 titres, par contre il est précisé ceci, au même endroit :

«On y constate aussi l'action des canons ecclésiastiques (lois sur le mariage) et des pénalités plus cruelles qu'au temps de Justinien, mais substituées souvent, comme la mutilation, à la peine de mort. (il y a ici une note qui renvoit a La Cambridge Medieval History, IV, the Eastern Roman Empire, 717-1453, 709 (Collinet)). On voit donc se développer dans cette législation la tendance déjà marquée danns la législation de Justinien, à atténuer ou même évincer lesprincipes du droit classique au bénéfice des traditions législatives de la Grèce et de l'Orient.»


Je vérifie sur dans un des autres tomes de ce m^me auteur il n'y a rien sur Léon III l'Isaurien et l'Ekloga...

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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.

J'avais édité mon précédent message -il était encore temps- pour y ajouter des indications bibliographiques trouvées dans un autre Tome de L. Bréhier, mais quand j'ai eu fini il était trop tard pour éditer donc tout à refaire

Reprenons donc : dans le Tome 1 de Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, on ne trouve pas grand chose sur Léon III l'Isaurien et l'Ekloga. Seules une note bibliographique peut peut-être vous servir, il y aura peut-être une liste -au mieux- ou d'autres indications-au pire-. Il faudrait évidemment se tourner également vers des ouvrages de synthèse plus récent ( mais je ne les ai pas)...

Fliche (A.), Martin (V.), Histoire de l'Église, T. V, p. 437-438
Diehl (Ch.), Marçais (G.), Le Monde oriental de 395 à 1081, H.G. (M.A.) p. 259, III, 1936 (il s'agit de l'Histoire Générale sous la Direction de G. Glotz)
R.K.O.R., 304, (mars 740) (je n'ai pas trouvé le developpement de cette abreviation je vous la livre telle quelle )

J'essaierai de consulter les deux premiers ouvrages la semaine prochaine a la BU.

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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.

merci beaucoup, en espérant que vous trouviez! ...

bien amicalement.

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Prince Jérome

Voila ce que j'ai récupéré sur l'Eklogé dans Fliche et Martin, Histoire de l'Eglise, V, pp. 347-348 :

[...] Une collection découverte par Zachariae von Lingenthal, au nom des empereurs Léon et Constantin, est intitulée "Eklogè tôn nomôn..."
«choix de lois en résumé, tirées des Institutes, des Digestes, du Code, des Novelles de Justinien le Grand et corrigées dans
un sens plus humain.» La publication en langue grecque est déjà un fait important. Léon III a voulu rendre la loi plus précise
et plus claire et surtout l'adapter aux conditions nouvelles de la société byzantine. La préface indique que les Empereurs ayant
reconnu que les lois de leurs prédécesseurs étaient dispersées dans les livres qu'il était souvent difficile de se procurer, ont
ordonné au questeur Nicétas de compulser les anciens textes et d'en tirer un exposé clair et précis de toutes les décisions relatives
aux cas ususels et aux contrats, ainsi qu'une échelle des pénalités. L'Eklogé n'est donc pas un manuel complet mais un ensemble de
règles destinées à rendre la pratique des affaires plus facile et la rédaction des actes plus régulière. Ses dix huit titres concernent
les actions ordinaires, fiançailles, mariage, dot, donations, successions, tutelle, affranchissements, etc...

On a reconnu dans ces articles des emprunts au droit coutumier d'Orient et une inspiration beaucoup plus
marquée de la morale chrétienne que dans les lois de Justinien. Le mariage regardé comme la seule union légitime, la réduction à
quatre des cas de divorce, l'exclusion des bâtards de tout droit, l'égalité de l'homme et de la femme, qui comporte la communauté des biens
et pour la mère des droits égaux à ceux du père sur kles enfants. La législation relative aux hérétiques et orthodoxes (il semblerait que
ici j'ai mal recopié et ai sauté une ligne desolé ) sont mêmes permis,à condition que les époux aient reçu le baptême.
Les manuscrits de l'Eklogè donnent des dates différentes pour sa publication mais il semble qu'il faille préférer
celle de mars 741. [...]


Je ne sais pas pourquoi il est question de dix huit titres et pas de 80, peut-être est-ce dû à l'âge de ma première source (L. Bréhier)... J'ai hésité a prendre une photo avec mon portable, et je n'avais pas carte de photocopie de la BU...j'ai donc recopié tout sur une page,(à moitié pleine d'une bibliographie sur l'Egypte hellenistique et romaine avec une écriture de pates de mouche...

J'essaierai d'aller de nouveau a la BU voir ce que disent Kaplan et Ducellier dans leur synthèse, ainsi que dans d'autres synthèses récentes comme la Nouvelle histoire de l'Eglise, etc...

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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.