Bonsoir,
deux petites questions qui n'en font qu'une finalement: l'Empire Romain d'Orient a-t-il envisagé un jour de reprendre Rome? et si non, quand les Romains d'Orient ont-ils abandonné l'idée d'y retourner, si tant est que cette volonté ait existée?

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"On ne peut pas gouverner un pays qui offre 246 variétés de fromage".
"Un pays capable de donner au monde 360 fromages ne peut pas mourir".

Non seulement ils l'ont envisagé, mais ils l'ont fait!
Justinien a reconquis Rome, par l'intermédiaire de son général Bélisaire, en 536, puis grâce à Narsès en 552.

Ils l'ont fait sous Justinien avec l'expédition menée contre les Ostrogoths. Cela entrait dans l'ambition de l'empereur visant à reprendre tout l'Occident mais qui n'aboutit qu'à une réinstallation en Afrique au dépend des Vandales, puis à la prise, très difficile de l'Italie et enfin du Sud de l'Espagne. Il est important de souligner que cette guerre ruine la péninsule, provoque une mise en retrait des élites civiles d'origine romaine et ouvre la voie à l'invasion Lombarde qui eux ne s'appuieront pas sur les autochtones pour gouverner ce qui finalement fait une véritable coupure entre souvenir de l'Empire et royaume barbare...

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Je n'ai pas précisé, mais mes questions portaient bien évidemment sur la période suivant le VIII° siècle...

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"On ne peut pas gouverner un pays qui offre 246 variétés de fromage".
"Un pays capable de donner au monde 360 fromages ne peut pas mourir".

Après le VIIIe siècle, l'Empire byzantin est trop occupé par ses voisins bulgares et musulmans pour viser jusqu'à Rome.

Je ne pense pas que votre réponse tienne lors du second apogée de l'Empire (Basile II, ...); qu'en pensaient ainsi les Empereurs dits Macédoniens?

Mais si je vous suis, est-ce que cet abandon a été énoncé?

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"On ne peut pas gouverner un pays qui offre 246 variétés de fromage".
"Un pays capable de donner au monde 360 fromages ne peut pas mourir".

Je ne sais pas précisément si le retour à Rome a dans l'idée été un jour abandonné. Ce qui me semble assez tangible est le fait que l'Empire à toujours tenté de se présenter comme universel à cet époque et encore pendant quelque temps sans se renfermer sur le peuplement grec. Les tentatives d'implantation en Italie sont peut être représentative d'une volonté à reprendre les terres des origines. En tout cas les considérations politiques n'empêchent pas un Basile II à étendre l'Empire dans les deux directions, à la fois vers l'Est et l'Ouest. Il me semble que ce n'est qu'avec la recrudescence des péril après Mantzinkert que les prétentions marquent le pas et s'attachent surtout à la reprise des positions perdues en Anatolie.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Après le VIIIè siècle, l'empire byzantin à bien des problèmes.
En 867, sous la dynastie Macédonienne dont vous parlez (qui d'ailleurs n'a de Macédonien que le nom puisqu'elle est originaire d'arménie) on assiste à une phase de reconquête, surtout dans les années 961/1025.

Quand je dis reconquête, je parle de reconquête du sud face aux arabo-musulmans (chypre, arménie, syrie aussi en partie), mais aussi du nord contre les slaves qui sont finalement intégrés à l'empire et convertis à l'orthodoxie.
Le problème majeur, ça reste comme je ne sais plus qui l'a dit: les Bulgares. Bien qu'ils acceptent de se convertir, ils cherchent à constituer un empire indépendant, voir même à prendre le contrôle de l'empire byzantin... (la guerre s'arrête d'ailleurs avec Basile II en 1018).

Ainsi, je ne sais pas si la reconquête de Rome était encore dans les projets des byzantins, mais avec les affrontements que je viens d'énumérer, l'empire n'avait pas le choix quant à la position orientale de son centre de gravité.

Certes, mais Rome n'était tout de même qu'à une portée de sandales des possessions d'Italie du Sud...
D'autre part, je ne parle pas d'un changement de centre de gravité avec le retour des Empereurs à Rome, mais simplement de la reprise de la Ville.

PS: j'avais bien dit "Empereurs dits Macédoniens"

Une nouvelle question me vient à l'esprit: quels sont les Empereurs Romains d'Orient qui se sont rendus dans l'Urbs?

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"On ne peut pas gouverner un pays qui offre 246 variétés de fromage".
"Un pays capable de donner au monde 360 fromages ne peut pas mourir".

Lors du concile de Ferrare-Florence (scission de celui de Bâle) la délégation orthodoxe dirigée par l'empereur Jean VIII voyage en Italie. Je crois qu'ils débarquent à Venise et ensuite sont logés dans les deux autres villes du concile... Je ne sais pas s'ils sont passés à Rome en tout cas.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Rome était peut-être assez proche des possessions byzantines du sud de l'Italie. Mais une telle opération... c'était tout sauf une promenade militaire.

D'une part, il fallait les hommes, l'argent et le soutien logistique. Donc, disposer de navires et être à peu près sur que personne ne bouge, dans les Balkans et en Orient. Ca pouvait se faire en offrant des fonds et des présents aux peuples concernés. Mais tout de même.

Second problème : le terrain. Partir de Bari et remonter vers Rome, ça pose quelques problèmes. Et je ne parle que de la géographie italienne.

Troisième problème, et non des moindres : la papauté. La moindre incursion un peu menaçante des forces byzantines aurait suscité des hurlements dans toute l'Italie, et en Occident. Il aurait fallu se débarasser des féodaux italiens, des familles romaines et peut-être enfin de troupes envoyées par les Carolingiens ou les principautés de l'Empire.

Bref, tous les ingrédients d'un désastre militaire étaient réunis, pour une ville qui, militairement et stratégiquement, ne valait plus grand chose, et qui représentait une somme considérable de problèmes.

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Il faut toujours éviter de combattre des désespérés.

Extrait du Taktika de Léon VI (empereur byzantin de 886 à 911)

Une portée de sandales ?
Rome est à 400 kilomètres de la frontière nord du thème de Lucanie.

De plus, il n'y'a aucun interêt stratégique à contrôler Rome, à l'époque. La ville n'est plus au centre des circuits commerciaux, il y'a certes un intérêt symbolique, et encore: c'est surtout Jérusalem qui fait l'objet des convoitises du basileus (et que Jean Tzimiskès a bien failli rependre d'ailleurs)