George Pachymères ou Nicéphore Gréporas offrent des informations qui permettent de recouper le récit laissé par Muntaner.
la compagnie catalane apparait en 1302, quand Roger de Flor offre au basileus de venir lutter contre les Turcs avec 1500 combattants désoeuvré par la paix qui vient d'être signé en Sicile entre Frédéric d'Aragon et Charles d'Anjou. en fait, c'est 8 000 personnes dont 6 500 combattants qui débarquent à Constantinople. La majorité sont des Catalans mais aussi des Italiens du nord, des Provençaux, des Siciliens et des Calabrais. sans doute aussi des Navarrais et des Basques. Certaines recrues proviendrait même d'Afrique du nord.
la majorité sont des almogavares, pasteurs montagnards de Catalogne aguerris contre les Musulmans, (de l'arabe al-mugâwir, le coureur des marches). 1 500 sont des cavaliers, du chevalier lourd au précurseur des "génétaires" du XVe. un millier sont des fantassins plus classiques. il y a aussi quelques marins. L'hétérogénéité de l'ensemble est renforcé par la coexistence de plusieurs chefs et de leur propres troupes venus s'agréger à celle de Roger lors du recrutement, (Ferran Ximenis d'Arenos et 80 soldats, qui représentera ensuite la fraction "aragonaise" de l'armée et finira par rester au service de l'empereur byzantin, Rocafort avec 200 cavaliers et 1 000 almogavares, Bérenger d'Entença et 300 cavaliers, 1 000 almogavares).
militairement parlant, l'almogavare est légèrement équipé : bonnet (parfois casque ou résille de fer), tunique de cuir, bouclier léger ainsi que, de façon beaucoup plus incertaine, des jambières de métal. Comme armement offensif, il porte le coutell (une longue lance brisée en deux pour le corps à corps, utilisée notamment pour éventrer les chevaux), 2 à 4 javelots (tzagaya, capable de transpercer un homme en armure) et un poignard à la ceinture.
les autres troupes portaient un armement plus classique. On relève ainsi des lames variées, hache, masse d'arme, épieu de chasse, arbalète, arc.
leur capacité à tendre des embuscades ou des pièges variées, comme à Kephisos/Coppaïs, le soutien mutuel au combat des différents élements, sont des explications de leur succès. En revanche, leurs dissensions ou la poliorcétique sont des points faibles.
leurs apparentes victoires contre les Turcs reposent surtout sur la conviction que l'abandon du champ de bataille par l'ennemi est une victoire. Mais pour les Turcs, l'abandon provisoire du terrain n'a aucune signification. D'ailleurs le terrain reconquis au profit de Byzance fut très vite reperdu.
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