A ma connaissance, seules 4 sources de qualité variable s'étendent sur le sujet ; par ordre chronologique : - les lettres de Synésios, son disciple et ami, preuve que tous les cathos n'étaient pas fanatiques et hostiles. Les lettres 24, 52, 63, 154, 156-157 lui sont destinées, et il parle aussi de ses liens avec elle dans la lettre 13 qu'il adresse à son frère. Une correspondance assez touchante, connaissant l'épilogue tragique que Synésios ne semble avoir pas connu. - Socrate, Histoire de l'Eglise, VII.13-15 (pour les évènements alexandrins; le §15 est consacré au sort d'Hypatia. Lui aussi est un contemporain, chrétien, qui déplore sa perte et lui rend hommage. - la notice de la Souda à l'article homonyme, XIIe, inspiré de la Vie d'Isidore de Damascios, première moitié du VIe. - Jean de Nikiou, Chronique, 84. Du VIIe, copte, extrêmement hostile, elle est accusée de tous les maux, entre autre sorcellerie et tout le tsoin-tsoin, l'héritier spirituel des lyncheurs en somme.
On peut ajouter une brève mention par Photius d'Hypatia, comparée (à ses dépends) à Damascios en tant que philosophe dans sa notice 242 résumant... la Vie d'Isidore de Damascios. Enfin une épigramme élogieuse de Paladas, contemporain et compatriote d'Hypatia (Anthologie Pallatine, IX.400).
Au final pas grand chose (8-10 le tout mis bout-à-bout, essentiellement Synésios), largement de quoi laisser des marges de manœuvre à l'interprétation artistique.
Si tu ne les trouves pas tous, je peux les coller, y a qu'à demander. Si quelqu'un trouve autre chose, je suis tout ouïe.
Pour le plaisir : Jean, Evèque de Nikiou, Chronique 84 : En ces temps là il y avait à Alexandrie une femme païenne, philosophe, nommée Hypathie, constamment occupée de magie, d’astrologie et de musique, séduisant beaucoup de gens par les artifices de Satan. Le préfet de la province l’honorait particulièrement, car elle l’avait séduit par son art magique : il cessait de fréquenter l’église, comme il en avait l’habitude ; il y venait à peine une fois par hasard. Et non seulement, il agissait ainsi en ce qui le concernait personnellement, mais il attirait auprès d’Hypathie beaucoup de fidèles et lui-même faisait bon accueil aux mécréants. Or, un certain jour, alors que, sur l’ordre d’Oreste, le préfet, qui suivait la coutume des juifs habitant Alexandrie, l’on donnait un spectacle, et que tous les habitants de la ville étaient rassemblés au théâtre, Cyrille, qui avait succédé comme patriarche à Théophile, cherchait à être exactement renseigné à ce sujet. Un chrétien, nommé Hiérax, homme instruit et capable, qui avait l’habitude de railler les païens, qui était dévoué au vénérable patriarche et recevait ses avis, et qui était versé dans la science de la religion chrétienne, ayant été aperçu au théâtre par les juifs, ceux-ci s’écrièrent : « Cet homme ne vient pas ici dans une bonne intention, mais pour apporter du trouble ! » Oreste, le préfet, qui haïssait les enfants de la sainte Eglise, fit saisir Hiérax et le fit battre publiquement au théâtre, quoique cet homme n’eut commis aucun crime. Cyrille fut très irrité contre le préfet non seulement à cause de fait, mais aussi parce qu’il avait fait mettre à mort un vénérable moine du couvent de Pernodj , nommé Ammonios, et d’autres moines. Le gouverneur de la province , ayant été informé de cet évènement, fit dire aux juifs : « Cessez vos hostilités contre l’Eglise ». Mais les juifs, qui se prévalaient de l’appui de cet autre magistrat qui était d’accord avec eux, ne tinrent aucun compte de cet avertissement ; puis, accumulant crime sur crime, ils complotèrent un massacre au moyen d’un guet-apens. Ils prirent avec eux des hommes et les postèrent pendant la nuit, dans toutes les rues de la ville, tandis que certains d’entre eux criaient : « L’Eglise de Saint Athanase l’apostolique est en feu ! Chrétiens, au secours ! » Les chrétiens ne se doutant point du piège, sortirent à leur appel, et aussitôt les juifs tombèrent sur eux, les massacrèrent et firent un grand nombre de victimes. Au matin, les autres chrétiens, en apprenant le crime commis par les juifs, se rendirent auprès du patriarche, et tous les fidèles réunis se portèrent, pleins de colère, vers les synagogues des juifs, s’en emparèrent, les sanctifièrent et les transformèrent en églises, l’une desquelles reçut le vocable de Saint Georges. Quant aux assassins juifs, ils les chassèrent de la ville, pillèrent leurs propriétés et les firent partir dans le plus grand dénuement, sans que le préfet Oreste pût les protéger. Ensuite la foule des fidèles du Seigneur, sous la conduite de Pierre le magistrat, qui était un parfait serviteur de Jésus-Christ, se mit à la recherche de cette femme païenne qui, par ses artifices de magie, avait séduit les gens de la ville et le préfet. Ayant découvert l’endroit où elle se trouvait, les fidèles, en y arrivant, la trouvèrent assise en chaire. Ils l’en firent descendre et la traînèrent à la grande église, nommée Caesaria . Cela se passait pendant le carême. Puis, l’ayant dépouillée de ses vêtements, ils la firent sortir, la traînèrent dans les rues de la ville jusqu’à ce qu’elle mourût et la portèrent à un lieu appelé Cinaron, où ils brûlèrent son corps. Tout le peuple entourait le patriarche Cyrille et le nommait nouveau Théophile, parce qu’il avait délivré la ville des derniers restes de l’idolâtrie.
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