Le message de Geopolis du 12 octobre 2005 demande quelques réflexions. Il y a eu déjà des réponses, mais je réponds à la provocations...
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J'estime que les différences religieuses entre Orient (grec) et Occident (germano-latin) n'ont été que prétextes pour accentuer et marquer leurs différences et leurs différents culturels.
Les Byzantins chercheraient systématiquement la bagarre?
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coeur de lion a écrit:
d'où ma question: l'empire byzantin était-il intrinsèquement faible?
Avec ses dirigeants imbéciles qui ne manquaient pas une occasion d'humilier les diverses cultures composant son empire ? Possible.
La xenophobie byzantine reste à relativiser. Cela ne leur a pas empêcher d'aller inventer des nouvelles écritures pour diffuser le christianisme dans divers langues. Pendant la même époque, le système des trois langues se mettait en place à Rome.
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Dès que "l'Empire grec" avait l'occasion de refaire ses forces, fallait qu'un monarque impose sa nouvelle marotte religieuse et pousse à la révolte ou fasse massacrer les nouveaux hérétiques ainsi créés.
Prenant la dynastie la plus glorieuse : celle des "Macédoniens" (867-1055). Un historien, j'ai oublié le nom, a parlé d'empire arméno-byzantine. Les arméniens sont en partie monophysistes. Des Syriaques sont mêmes accueuilli aux frontières de l'Asie Mineure. Les juifs, malgré de très courtespersécutions impériales, ne sont pas détesté, l'antisémitisme prenant vraiment naissance pendant les passages des croisés.
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Moralité, quand les Arabes musulmans ont débarqué dans l'Empire, ils ont trouvé des populations locales somme toute heureuses de trouver des gens qui ne les tueraient pas pour leurs convictions arianistes, monophysites, iconoclastes, manichéennes et autres schismes et hérésies. Par exemple, les coptes (égyptiens) monophysites ont facilité la conquête musulmane de l'Egypte pour se débarrasser des Byzantins. On pourrait dire que leurs descendants actuels devraient le déplorer mais, sur le coup, la tutelle arabo-musulmane était plus douce que les humeurs impériales de Constantinople.
Un peu plus compliqué : en Syrie, ce ne sont pas forcément les hétérodoxes qui ont livrés lmes premiers les villes. Il y a eu des résistances désespéré de leurs part pendant l'expansion musulmane. La domination ne s'est pas faite d'un coup, le grec étant utilisé encore pendant des dizaines d'années.
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L'absence de séparation du trône et de la religion participe à mon avis à la lente décadence de l'Empire d'Orient qui, pourtant, bénéficiait d'atouts considérables.
Je ne comprends pas. Mais il y a quelque chose que j'ai retenu des livres d'histoire : la recherche d'une stabilité où rien ne bouge, ce qui est un frein à l'innovation (m erreur pour les Chinois, sauf que eux, ils étaient beaucoup plus nombreux).
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coeur de lion a écrit:
certes il dura plus de mille ans mais sa stratégie fut toujours défensive
les reconquètes ne furent jamais que limitées et éphémères
Encore une tare oubliée des Byzantins : la trahison vissée dans les traditions politiques. Ils achètent puis trahissent leurs alliés. Quand les "Catalans" les délivrent des Turcs, les Byzantins cherchent ensuite à écraser leurs mercenaires.
Ce n'est pas un bon exemple, les Catalans, en cmême temps que combattre les Turcs, se comportaient presque aussi mal avec les byzantins. Certaines villes en Asie Mineure avaient commencé à leurs fermer les portes. Un jour, leur chef a voulu faire le malin en s'invitant chez un dignitaire byzantin qui le détestait. Le chef catalan fait de la provoc et le dignitaire byzantin l'envoie au ciel. C'est alors que les autres Catalans mettent à feux et à sang des régions byzantines : les chroniques catalans disent quelques chose comme "nous épuisâmes la Romanie jusqu'à plus soif" (je ne me rappelle plus de la citation.
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L'Histoire byzantine est remplie de perfidies de ce genre.
Si la perfidie fait moins couler le sang qu'une autre méthode, pour les byzantins c'est ok.
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coeur de lion a écrit:
L'idée de guerre sainte leur était étrangère.
J'ai cru qu'au contraire ils en abusaient contre les Perses, qui en faisaient autant, et que Mahomet s'en serait inspiré pour concevoir son djihad (entendu comme guerre sainte des musulmans).
Coté decorum seulement. Mais une guerre était toujours considéré comme mauvaise, d'où le recours à ce que les chevaliers appelleront "la perfidie". Sur ce point, ils prenaient à la lettre le passage biblique où Jesus défend à Pierre d'utiliser le glaive. Quand, l'empereur Nicéphore Phocas demande au clergé d'accorder le titre de martyr aux soldats tombés aux champs de bataille (ce qui revient à avoir une guerre sainte), il reçoit un refus catégorique.
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coeur de lion a écrit:
D'où sa nature profondément pacifiste,
Meuh... Facile de dédaigner les combats quand on est culturellement pleutre. Ils achetaient des mercenaires pour faire leurs guerres, car ils méprisaient l'emploi des armes, qui ne leur était guère favorable d'ailleurs, car ils manquaient de vigueur et de courage comme de sens tactique et stratégique, Bélisaire et Narsès mis à part.
Quel exemple de caricature!
Question stratégie, il y a eu une grande production de traité stratégique. Pendant l'époque macédonienne, l'empire avait une des meilleurs armée du monde. Il est vrai que les Occidentaux étaient plus bourrin, mais les byzantins étaient plus disciplinés (vous avez déjà joué à Medieval Total War?).
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coeur de lion a écrit:
qui ne faisait pas le poids face aux croisés et surtout aux Turcs, animés par le djihad et leur culture de guerriers des steppes
Et puis cultures germaniques et turques de gros bourrins sans finesse. Trèèès efficace.
Mais pas toujours...
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coeur de lion a écrit:
Pourquoi cette civilisation brillante et raffinée est-elle morte?
Mépris suivi de trahison des alliés qui s'offraient à elle.
coeur de lion a écrit:
je trouve que Byzance pose cette question cruciale: la barbarie est-elle plus forte que la civilisation?
qu'en pensez-vous?
Je pense que l'Empire byzantin était cruel à bien des endroits, s'attaquant aux gens qu'il sentait vulnérables, même ceux qui lui rendaient service, et affichait une effarante vanité devers ses amis et ennemis.
Tu as plusieurs exemples précis?