Disons que Byzance a contribué dans un premier temps à l'expansion du commerce méditerranéen des villes italiennes. Amalfi, la première à se lancer dans ce commerce était sous domination byzantine à l'époque où elle a commencé, ce qui lui a permis d'obtenir un quartier à Constantinople, une des plaques tournantes de ce commerce. De même, Venise, toujours sous autorité nominale du Basileus a cette époque (bien qu'en réalité elle était complétement autonome) avait gardé des liens privilégiés avec sa métropole qui lui ont assuré la mise en place d'un tel commerce, et d'obtenir des conditions avantageuses via le Chrysobulle de 1082 en échange d'une alliance contre les Normands. On connait la suite.
La présence byzantine en Italie fut, après les invasions lombardes, limitée à Rome, l'Exarchat de Ravenne et un corridor entre les deux ainsi que le Sud de l'Italie (Pouille, Benevent, Calabre) et la Sicile. En 1071, Bari, la dernière place byzantine en Italie tombe, ce qui ne signifie pas la fin des visées impériales sur la péninsule. Manuel Ier au XIIe siècle mène une diplomatie extensive en Italie, marquée par l'épisode d'Ancone.
Pour ce qui est de la civilisation byzantine, de fortes traces sont attestées tardivement dans ces régions d'Italie du Sud avec notamment des charges de "Stratèges" dans les gouvernements communaux de certaines villes, mais aussi des plans de ville inspirés du kastron byzantin et une certaine influence de la culture grecque dans le sud de la péninsule et en Sicile, où elle se superpose aux influences arabes, normandes, angevines et aragonaises.
Le destin de Constantinople et des villes italiennes est resté lié jusqu'à la chute de la capitale byzantine, en raison des interets génois, venitiens et pisans notamment dans l'ancien territoire byzantin et dans la capitale elle même. Dans un registre moins glorieux, le pillage de 1204 a permis aux venitiens entre autres de ramener chez eux nombre de monuments et d'oeuvres d'art byzantines comme le quadrige de l'hippodrome ou la statue des tetrarques entre autres choses. Là aussi cela a pu constituer un apport.
Enfin, la chute de Constantinople a permis la "diffusion" des savants grecs, notamment en Italie ainsi que des oeuvres de l'Antiquité et du moyen-âge byzantin à travers l'Occident et tout spécialement l'Italie avec qui l'Empire byzantin entretenait des liens. Certes, toutes n'avaient pas "disparu de la circulation" (Aristote par exemple), mais cela a apporté sans aucun doute un fonds culturel, une "redecouverte" relative de l'Antiquité sur laquelle s'est appuyée la rennaissance italienne.
_________________ Victi, vincimus.
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