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Message Publié : 28 Sep 2006 21:40 
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Salluste
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Juste une petite parenthèse. (:8:)

Pascal a dit que l'histoire n'est pas une science mais une science humaine :?: :?:

Beaucoup en évoquant le mot "science" pense immédiatement à des sciences exactes ou fondamentales : les mathématiques, la physiques, la chimie etc...dont les résultats sont vérifiables etc...

La définition de science est plus large que celle-là qui est stricte.
L'histoire est une science car, conformément à la définition du Petit Robert, elle a "un objet déterminé et reconnu, et une méthode propre" Par ailleurs, l'histoire est " un domaine organisé du savoir" :)

Et l'esprit scientifique, dans l'analyse des sources, prévaut, ou doit prévaloir, toujours et en tout point.
Je referme la parenthèse... :wink:


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Message Publié : 29 Sep 2006 5:32 
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Normand Calvé a écrit :
3) LA THÉORIE: L'exposé des Grandes Théories unificatrices, vérifiables dans le temps, expliquant les comportements humains de façon rationnelle, et donc... prévisible..

Il y a donc bien une intention prévisionniste, voire futurologiste derrière cette quête de psychohistoire, comme dans le roman.

A la rigueur, quelques personnages historiques, dont de Gaulle, semblent avoir formulé contre l'opinion de beaucoup plusieurs tendances qui se sont vérifiées par la suite. Il s'agirait donc d'analyser comment il s'y sont pris pour entrevoir ce que le reste du monde déniait (par exemple et pour de Gaulle, suprématie des nationalismes sur les courants idéologiques (politiques et religieux), issue de la guerre du Vietnam, haine anti-occidentale accompagnée d'une déchéance des anciennes colonies).
Majesté a écrit :
L'Histoire est-elle une science ???

A mes yeux, elle l'est puisqu'elle signifie "enquête" en grec. Toute enquête doit être conduite méthodiquement et peut aboutir à un savoir, et les sciences sont des savoirs fondés sur des enquêtes.

En revanche, les mathématiques relèvent plutôt du langage (tout comme les sciences physiques et chimiques lorsqu'elles prennent la forme d'équations logiques).
Cuchlainn a écrit :
J'irais jusqu'à dire que s'il était possible de mettre le comportement de l'humanité en équations et de prévoir tout ce qui va se produire, nous nagerions en plein cauchemar.

A vous de voir. Je prévois... plusieurs élections françaises en 2007, d'autres vols habités dans l'espace, une agravation des tensions entre l'Occident et les fondamentalistes musulmans, etc. :wink:
Normand Calvé a écrit :
1) Le Mulet était une abberation biologique: un "quanta" imprévu dans l'ordre fini. Mais j'aime bien ce problème, parce qu'il souligne justement que la mécanique du chaos intervient dans l'habituel: c'est la loi de "l'exception qui justifie la rêgle". Est-elle calculable et prévisible du point de vue probabiliste ?

Sans aller dans les mutations biologiques, des existences comme celles de Mahomet ou de Gengis Khan sont improbables. Elles ont pourtant marqué durablement le monde. Et combien de temps garderons-nous leurs souvenir ?
Normand Calvé a écrit :
2) Après lecture et relecture des grands Historiens, Sociologues, Idéologues et Philosophes, j'en viens à la conclusion qu'ils ont souvent dit les mêmes propositions avec des mots différents.

Encore faut-il trier et compiler les "bons" penseurs. Ils ne sont pas toujours dans l'air du temps.
Normand Calvé a écrit :
Je crois qu'ici l'éthique scientifique et la LOGIQUE pourraient être les outils pour découvrir et institutionnaliser les VÉRITÉS qui seraient le tremplin pour passer à l'étape suivante de la recherche.

C'est là le grand leurre. Le langage humain peut embrasser des "vérités", qui demeurent subjectives, mais pas la réalité. L'omniscience n'est pas à notre portée.

J'irai plus loin que vous. Nous sommes des entités physico-chimiques et n'échappons à aucune loi physico-chimique, lesquelles sont assez bien connues à notre échelle.

Comme un dé. L'omniscient qui assisterait à un jet de dé saurait, connaissant la hauteur, l'inclinaison, la position, la poussée initiale, les mouvements et les frottements d'air durant la trajectoire, l'inclinaison, l'élasticité du plan d'inclinaison et chaque rugosité du plan d'arrivée comme du dé, quelle face se trouverait au sommet. Pour les ignorants que nous sommes, nous devons déjà nous contenter de statistiques, et c'est ce que nous faisons, sauf les parieurs qui s'en remettent à quelque protection et intervention de la chance. Donc, une chance sur six d'obtenir un résultat entre 1 et 6 pour un dé régulier.

Or chaque molécule humaine représente des milliards de dés. Chaque cellule humaine, des milliards de molécules ; chaque humain, des milliards de cellules. L'humanité, des milliards d'humains. Encore faudra-t-il intégrer les statistiques des insectes, des rongeurs, des céréales, des séismes, des volcans qui influent sensiblement sur notre développement. Et les températures passés, l'abondance ou le manque d'iode, chaque battement d'aile de chaque papillon, etc. Alors qu'il est déjà si difficile de remonter les traces et les pistes du passé !

Les prévisionnistes se contentent de statistiques et de tendances récentes : il y aura d'autres mariages, des meurtres, des religions, des frontières, des villes. Avions-nous besoin d'eux ?
Normand Calvé a écrit :
3) L'Histoire, en tant que champ d'étude, représente pour moi [...] une ENCYCLOPÉDIE, un Constat, mais pas une Analyse.

Les analyses existent déjà, comme vous l'avez dit, dans les pages des philosophes et des romanciers : les hommes veulent perpétuer ce qu'ils ont toujours connu et/ou apprécié, quitte à le mettre en péril en le propageant : ils recherchent le "bonheur" qui est, pour l'un, de faire la guerre, pour l'autre, de vivre en paix, parfois pour une même personne de faire la guerre et de vivre en paix suivant les périodes de sa vie. Voilà pour les analyses. Là-dessus, pour reprendre La Bruyère, tout a été dit et écrit.

L'Analyse, c'est celle de Taleyrand : "Tout arrive." :!:

A mon avis, il n'y en aura pas d'autres possibles.


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Message Publié : 29 Sep 2006 12:27 
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Thucydide
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Essai de réponses à Pascal et Géopolis, quelques réflexions jetées un peu n'importe comment sur la table du petit déjeuner (au Québec en tout cas !).

Deux domaines d'analyse sont omniprésents dans la Psychohistoire et sous-entendus dans nos conversations (ils l'étaient dans mes rêves cette nuit !): 1) la LOGIQUE, et 2) le CALCUL DE PROBABILITÉS.

La LOGIQUE est une méthode qui, par formulations Vraies et Fausses, atteint invariablement à la VÉRACITÉ d'une proposition générale. La logique n'est pas une opinion, c'est une formule qui n'est pas subjective.

Le Calcul des probabilités ne permets pas d'extrapoler à 100% sur un contexte social, mais il suggère tout de même une TENDANCE LOURDE; le dé que l'on jette sur la table est PLUS PESANT sur une face et sa configuration FAVORISE un jet où une face reviendra plus SOUVENT.

Rapport au prévisionnisme potentiel de la recherche psychohistorique: elle n'est pas un objectif en soi, elle n'en est que la CONSÉQUENCE non intentionnelle.

Enfin, une remarque épistémologique: les écoles déterministes, structuralistes, etc, tout cela enquête sur l'Histoire par l'angle des propositions qui suggèrent tantôt l'influence critique de l'individu sur la Société, tantôt de la Société sur les comportements individuels.
Je crois que la Vérité se trouve entre les deux; qu'elle est la résultante d'une dynamique constante entre les besoins de l'Individu, des capacités organisationnelles d'une Société, et des dispositions naturelles de l'Univers physique qui l'environne. Y'a du Freud derrière tout cela.

Je dois quitter.


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Message Publié : 29 Sep 2006 13:47 
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Salluste
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Bon...en caricaturant un peu votre position...voulez-vous dire que l'histoire pourrait devenir un art divinatoire en somme ? :roll:

Pour ma part, je crois que vous oubliez une variable non négligeable : l'aléatoire, le hasard, la spontanéité, l'imprévu appelez-le comme vous voudrez ! (:8:)

La part irrationnelle de l'homme fait qu'il est difficile d'en prévoir le comportement, même dans une situation qui semble similaire à celle d'une autre époque ....
Mais j'ai sans doute mal compris votre propos :)


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Message Publié : 29 Sep 2006 15:26 
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On peut faire le parrallèle avec une autre science huamine : l'économie. L'économie est sans doute la science humaine qui utilise le plus les formules mathématiques. Certains prétendent qu'elle serait la plus éacte des sciences humaines.
Or, plusieurs économistes pointent les limites de ces formules, elles ne collent jamais à la réalité. L'économie décrit un monde rationnel dans lequel les décisions sont prises en fonctions de critères précis, justes et normatifs. Mais l'économie peine à coller au monde réel. La raison en est fort simple; l'homme n'est pas trop un être rationnel. Il fait même souvent confiance à l'irrationnel pour ces choix.
L'économie est ce qui se rapproche le plus de la psycho-histoire. Et en même temps, elle en montre les limites: tant que l'histoire sera faite par des hommes, il y aura toujours une part d'irrationnel dans les décisions prises. Et donc, il ne sera pas possible de prévoir ces décisions.

Je vous conseille la lecture de : Antimanuel d'économie de Bernard Maris aux éditions Bréal. Ce petit livre devrait vous apprendre pourquoi la psychohistoire ne pourra jamais prédire les actions humaines. A moins de changer l'homme, mais il risque d'y perdre sa part d'humanité.


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Message Publié : 01 Oct 2006 12:52 
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Thucydide
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Nouveau jour, nouveau petit déjeuner, nouvelle discussion !

Hier, j'ai écris un long texte qui qui a finalement été victime d'un court-circuit quelconque de mon ordi ! Je capote ! (expression québecoise)

Après relecture de mes notes je me suis surpris à constater qu'il n'y a finalement que 2 grands domaines algébriques dans une considération psychohistorique générale: 1) L'ESPACE,et, 2) le TEMPS.

Dans le Domaine Spatial : les Paramêtres principaux peuvent être soit, CONTEXTUELS (relativement fixes dans le temps et valables pour une période donnée de l'Histoire: je parle ici des facteurs démographiques, géographiques, technologiques, particuliers à une période donnée). Toujours du Domaine Spatial, les paramètres DYNAMIQUES; engendrés par les rapports sociaux, économiques, politiques, moraux d'une époque.

Tentative de métaphore: Dans un BOL bien défini (l'ESPACE), je place des ingrédients précis (CONTEXTUELS) et les mélange; il se crée une DYNAMIQUE chimique qui engendre un PRODUIT nouveau.
Alors que laisse faisander ce produit, ou que je le cuis, ou que je le fouette, je fais intervenir le paramêtre TEMPOREL.

J'édite. Je crains de revivre mon aventure d'hier !


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Message Publié : 01 Oct 2006 13:32 
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Thucydide
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Autre réflexion fugace: Les rapports dynamiques (énergétiques) entre différentes MONADES (l'individu, la famille, l'association, la région, le pays, le continent, l'espèce) composant l'Univers humain peuvent être catégorisés selon l'IMPÉDENCE potentielle qui les distinguent.

Modèle : Individufamille, FamilleAssociation, AssociationRégion, RégionPays, PaysContinent, etc...


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Message Publié : 01 Oct 2006 20:36 
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Jean-Pierre Vernant
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Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Citer :
Dans le Domaine Spatial : les Paramêtres principaux peuvent être soit, CONTEXTUELS (relativement fixes dans le temps et valables pour une période donnée de l'Histoire: je parle ici des facteurs démographiques, géographiques, technologiques, particuliers à une période donnée). Toujours du Domaine Spatial, les paramètres DYNAMIQUES; engendrés par les rapports sociaux, économiques, politiques, moraux d'une époque.


Question d'un béotien non-historien qui ignore absolument tout des écoles et des trucs et des machins...
Je ne comprends pas du tout sur quelle base vous mettez tel ou tel paramètre dans la boîte "contextuel" ou la boîte "dynamique". La technologie, la démographie, changent sans cesse, un progrès technologique peut entraîner un changement démographique (innovation agronomique par exemple), il n'y a aucune raison pour que démographie et technologie soient fixes simultanément pendant le même intervalle. Puis, cette démarche vous pousse à saucissonner l'histoire en tronçons arbitraires caractérisés par la stabilité d'un des paramètres de votre choix...

Enfin, de toute façon, je suis trop rétif à la modélisation de l'humanité de la sorte, la proclamation de déterminismes, la prédiction comme objectif : vous allez réagir comme ça, penser comme ça et agir comme ça, parce que c'est le résultat du modèle IndividuJenesaisquoi, un point c'est tout !

Brrr !
J'ajoute que déjà, l'utilisation intensive de stats et de modèles aboutit fréquemment à des absurdités en écologie, parce que le vivant non humain est déjà trop complexe pour que nous connaissions réellement tous les facteurs qui le font agir. Alors l'humain...


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Message Publié : 01 Oct 2006 21:49 
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Thucydide
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Quand je dis Contextuel je suggère un espace de temps relativement stable: les Historiens ont ainsi eux-mêmes divisé l'Histoire en "périodes" ; Renaissance, Haut et Bas Moyen âge, Moderne, etc.
Je ne fais que détailler un peu plus. Ainsi, dans le domaine technologique, il est indéniable que le charbon, le pétrole, l'électronique, ont marqués leur époque et influencer grandement les autres paramêtres contextuels.
En Communications, nous admettons par exemple que l'imprimerie à engendré une cascade d'évènements et fonder une société plus "échangiste" et accélérer le tempo des dynamiques sociales: c'est ce que nous appelons "La Galaxie Gütemberg".

D'autre part, l'Histoire n'est pas que l'effet d'un seul Domaine Contextuel; elle serait plustôt, de mon point de vue, une "interaction" continue de ces paramêtres. Cette interaction fournit plus d'énergie au dynamisme d'échanges et "contracte" les périodes historiques en temps plus brefs; c'est une courbe exponentielle: "Plus çà avance et plus çà va vite !"

Enfin, je le répète, le déterminisme suggéré par la Psychohistoire, s'il se vérifiait un jour, ne serait qu'une conséquence algébrique, pas la victoire d'une opinion !


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Message Publié : 02 Oct 2006 19:49 
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Jean Froissart
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Dur, dur, votre langage....Je ne suis pas habitué à ce vocabulaire technique.
Vlad

_________________
"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"


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Message Publié : 02 Oct 2006 21:11 
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Salluste
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Que faites-vous des variables aléatoires ? Pensez-vous qu'elles soient modélisables ? Je ne le pense pas, et c'est pourquoi je reste sceptique quant aux prévisions et autres déterminismes "divinatoires".

...Au passage, j'en profite pour vous dire que le découpage de l'histoire en périodes ne sont que des conventions, des repères commodes, mais qui ne correspondent pas vraiment à une réalité que ces découpages sont censés porter.


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Message Publié : 03 Oct 2006 13:04 
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Thucydide
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sénéchal a écrit :
Que faites-vous des variables aléatoires ? Pensez-vous qu'elles soient modélisables ? Je ne le pense pas, et c'est pourquoi je reste sceptique quant aux prévisions et autres déterminismes "divinatoires".

...Au passage, j'en profite pour vous dire que le découpage de l'histoire en périodes ne sont que des conventions, des repères commodes, mais qui ne correspondent pas vraiment à une réalité que ces découpages sont censés porter.


Il y a plusieurs effets du HASARD (terme populaire pour qualifier les degrés de PROBABILITÉ) à considérer dans une équation historique. Pour l'instant, voici ceux qui me viennent à l'esprit:

L'un touche aux INDIVIDUS; l'accident d'auto qui enlève la vie d'UNE PERSONNE influe-t-elle sur la TENDANCE LOURDE qui oriente la Société vers tel ou tel "Destin" ? Doit-on alors le considérer dans une formule générale ?

Le sort d'une BATAILLE est-il prévisible, dans la mesure où il va révolutionner l'avenir des groupes qui s'opposent ?

L'astéroïde qui va frapper la Terre et nous ramener à l'état de bactéries influence-t-il le COMPORTEMENT des gens, ou si c'est la "menace" plus ou moins connue de la catastrophe qui est le facteur le plus influent sur l'état de "panique" d'une masse ? (remember la "Guerre des Mondes "?).

Ces trois exemples indiquent qu'il y a DIFFÉRENTS CARACTÈRES DU HASARD à identifier: celui de PUISSANCE (l'individu seul vs l'espèce humaine), celui de REDONDANCE (quantité des accidents), celui d'ALÉATOIRE (sur quelle face roulera le dé dans une bataille ?), et celui du POTENTIEL D'INFLUENCE SUR LES COMPORTEMENTS (dans quelle mesure la menace CONNUE influe-t-elle sur les comportements "normaux" des gens, et donc du destin ?).

Y at-il d'autres types et caractères de Hasards ? Peut-on les accorder un potentiel plus ou moins précis d'influence sur l'Histoire ?

Je lance la question.


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Message Publié : 03 Oct 2006 14:05 
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Salluste
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Normand Calvé a écrit :

Il y a plusieurs effets du HASARD (terme populaire pour qualifier les degrés de PROBABILITÉ) à considérer dans une équation historique. Pour l'instant, voici ceux qui me viennent à l'esprit:

L'un touche aux INDIVIDUS; l'accident d'auto qui enlève la vie d'UNE PERSONNE influe-t-elle sur la TENDANCE LOURDE qui oriente la Société vers tel ou tel "Destin" ? Doit-on alors le considérer dans une formule générale ?


Non. Je prends des exemples concrets pour être plus précis : l'accident d'auto n'influe sur rien à mon avis. Tout dépend de la personnalité de l'automobiliste qui n'en est pas sorti vivant. Si c'est moi...ce ne sera qu' un accident de plus. Si c'est le président de la République...je veux bien croire à un une série de conséquences en cascades...mais que rien ne permet d'en prévoir l'issue.
Mais lorsque je parle de hasard, je crois qu'il vaut mieux parler d'imprévu. Par définition...imprévisible. Alors comment allez-vous le modéliser ?

Idem ici :
Normand Calvé a écrit :
Le sort d'une BATAILLE est-il prévisible, dans la mesure où il va révolutionner l'avenir des groupes qui s'opposent ?


L'issue d'une bataille est aléatoire. Elle ne dépend pas nécessairement des forces en présence, de la supériorité numérique d'un groupe, etc...mais de la motivation, du sens tactique, de la capacité de réaction ou d'initative d'un des 2 camps, de ses ruses, de ses stratagèmes , et même, de la chance ou évidemment de la malchance (violente pluie, arrivée tardives ou précoces de renforts etc...
Le cas s'est déjà présenté dans l'histoire. Comme pendant la guerre de Sécession qui a duré 4 longues années, alors que le rapport de force était largement en faveur des Nordistes et non des Confédérés.



Normand Calvé a écrit :
L'astéroïde qui va frapper la Terre et nous ramener à l'état de bactéries influence-t-il le COMPORTEMENT des gens, ou si c'est la "menace" plus ou moins connue de la catastrophe qui est le facteur le plus influent sur l'état de "panique" d'une masse ? (remember la "Guerre des Mondes "?).


Ca c'est simplement de la psychologie.
La potentialité d'une menace...imminente, influe sur le comportement d'une population qui y est soumise ...

Je ne sais plus où j'avais vu une expérience sur la réaction de passagers d'un avion en cas de consigne d'évacuation.
On a pris des volontaires que l'on a installés dans un appareil. Les participants ne savaient pas l'objet de l'expérience.
Puis tout d'un coup, on leur a dit que les premiers à sortir le plus rapidement possible de l'avion gagneraient une somme d'argent (je ne sais plus combien, mais c'était dérisoire...). Eh bien les passagers se sont rués vers la sortie de l'avon ,se marchant les uns sur les autres, dans un délire collectif particulièrement éclairant sur la nature humaine ...pour une poignée de billets ! Vous imaginez donc en cas d'incendie !

Tout ce que vous pouvez prévoir en cas de catastrophe imminente...c'est qu'il y aura un vent de panique dévastateur. MAis je ne pense pas que vous pouvez en prévoir l' ampleur...


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Message Publié : 03 Oct 2006 14:44 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 23 Sep 2006 11:32
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Il me semble que tout relève des PROBABILITÉS.

Il y a des CONTEXTES plus ou moins CONSTANTS qui influe dans une proportion importante sur la dynamique historique (la géographie, la nature humaine..) - j'en parle plus haut - , puis il y a ces RÉSULTANTES DYNAMIQUES qui influent en proportion plus faible sur la trame historique (les évènements INCIDENTELS, plus ou moins prévisibles, sinon anticipés) , enfin il y a les ACCIDENTS qui agissent eux aussi dans une proportion X.
Maintenant, quelle est la proportion exacte en pourcentage de ces variables dans un modèle idéal théorique, je ne sais pas. Et je ne prétend pas le savoir. Et je ne commencerai pas à le chercher, because je ne suis pas sûr de mon hypothèse de base et que je ne suis pas sûr de connaître toutes les prémisses nécessaires à la formulation d'une proposition logique solide.

Mais je pose des questions. J'explore.

Je pense à votre exemple de la panique dans l'avion: vous le dites vous-même: "...c'est qu'IL Y AURA un vent de panique dévastateur. MAis je ne pense pas que vous pouvez en prévoir l' ampleur..."

Effectivement, il y aura panique; c'est ce que j'appelle une TENDANCE LOURDE (du comportement d'une foule dans un contexte donné). Maintenant, quelle en sera l'ampleur en terme de CONSÉQUENCES, c'est une sous-question pertinente, mais secondaire à la proposition principale. Elle est elle-même une nouvelle proposition qui prépare le contexte à de nouvelles conséquences.


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Message Publié : 03 Oct 2006 15:11 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Il y a un contexte plus ou moins constant
Il y a des événements dynamiques
Il y a des incidents et deds accidents plus ou moins (im)prévisibles
Il y a des proportions qu'on ne connaît pas
Dans un modèle qui est une hypothèse dont on ne connaît pas la validité
Et dont on n'est jamais sûr de connaître tous les ingrédients de départ

Le résultat est en termes de probabilités
On obtient à la rigueur (car on a déjà beaucoup d'incertitudes) une tendance
On ne peut prévoir l'ampleur des conséquences
Et pourtant cette ampleur devient un nouvel ingrédient du contexte (goto 10)
ça ne fait pas beaucoup, beaucoup, beaucoup d'incertitudes empilées les unes sur les autres pour imaginer aboutir à un modèle qui ait des chances de conclure à des probabilités d'un quelconque intérêt ?


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