Je reviens sur cette discussion.
Tristan, je comprends bien (je crois) vos interrogations.
Mais les exemples cités par vous et par d'autres m'interpellent:
- La "folie" de Caligula ou de Charles VI, vue depuis notre époque, peut-elle être comprise dans ce que vous définissez comme "discours partial" ? je ne crois pas, justement: Admettons que la folie n'avait pas de visage à leur époque (je l'ignore, en fait, mais admettons). Si aujourd'hui, on a bien identifié, non pas la "folie", qui reste une notion vague de l'imaginaire populaire, mais des pathologies mentales précises, sur des symptômes bien définis, comme la schizophrénie, le délirium tremens, etc. (là encore, je ne sais pas et je dis n'importe quoi, ce n'est pas mon métier), et si les informations sur le comportement de ces personnages nous montrent qu'ils étaient atteints de ces maladies, en quoi est-ce "partial" de le dire ?
Pour prendre un exemple plus idiot: serait-il partial de dire que le crâne de tel squelette mesurait 13 centimètres, au prétexte que le centimètre n'était pas défini à l'époque ?
- En revanche, il me semble que le débat "communiste vs fasciste" (pour résumer, et avec tous les guillemets possibles) illustre bien la partialité du discours historique, et son évolution selon l'époque:
Début du XXe siècle, et jusqu'à, peut-être, la chute du mur, pour tout le monde (y compris les historiens), il y avait un "bien" absolu et un "mal" absolu (bien sûr, différent et opposé selon chacun). Et chacun s'exprimait
depuis son "camp". Exemple la guerre d'Espagne: pour les gens (disons) de gauche, Franco était le mal absolu, et pour les gens (disons) de droite, les républicains espagnols étaient avant tout des anarchistes qui avaient brûlé des églises. Toute personne qui essayait d'être nuancée (disons du centre ?) était automatiquement classée dans le camp opposé par chacun.
Aujourd'hui, tout le monde prétend être nuancé, et personne ne va parler en affirmant "je suis communiste" ou "je suis fasciste". (Je connais même des forums où c'est contraire à la charte
). Moyennant quoi tout le monde continue à parler depuis son camp sans oser le dire, et il est encore impossible de savoir ce qui s'est vraiment passé à Guernica, tout témoignage étant automatiquement classé propagande par le camp que ça arrange. Et le discours est toujours aussi partial, peut-être de plus en plus, derrière une revendication "d'objectivité"
Péride dure au discours mou ?