Harrachi78 a écrit :
pierma a écrit :
Nous sommes donc d'accord : il n'y a pas eu tentative d'assimilation. Assimiler un peuple, c'est le convertir à sa culture. Pour cela, il faut commencer par scolariser, enseigner, diplômer... Toutes choses, vous le soulignez, qui n'ont pas été faites.
Désole mais je ne vois le rapport ainsi ! Maintenir une population dans l'ignorance c'est aussi une manière de l'asservir ou de la tenir en laisse, la réduire a une sorte de néant culturel dans pour qu'elle soit justement assimilable a volonté..
D'autre part, de telles choses se font sur la longueur, mais aussi de manière sélective progressive, notamment par l'assimilation plus ou moins rapide d'une certaine élite qui va par la suite propager le mouvement de manière naturelle..
Il y a quand même contradiction entre le fait de maintenir une population dans l'ignorance et la volonté de l'assimiler. Si on veut que ces arabes algériens deviennent de bons français (l'assimilation, c'est cela) il faut les scolariser.
Si le lobby des français d'Algérie a tout fait... pour qu'on ne fasse rien, c'est précisément qu'il ne voulait surtout pas que la population arabe soit assimilée. Si cette population avait été assimilée, il aurait fallu lui ouvrir l'accès aux emplois administratifs, à la création d'entreprises... et pour commencer, à la nationalité française. Mais cela, ils n'en voulaient à aucun prix.
On peut même estimer que cette absence d'assimilation est une des causes de la guerre : s'il y avait eu une partie significative de la population intégrée dans les entreprises - y compris comme cadres et techniciens - et dans la fonction publique en Algérie, on peut penser que la rupture aurait été moins violente. A la place on a eu un choc entre deux populations qui s'ignoraient à peu près totalement, et d'autant plus violent qu'il n'y avait aucune perspective ouverte à la population arabe.
Il est frappant de voir que l'arrivée au pouvoir de De Gaulle suspend pour un temps l'hostilité du peuple arabe : la nationalité française accordée à tous, le fait que les Français d'Algérie lui soient hostiles... on attend pour voir. Si on peut faire l'économie des atrocités que la guerre a déjà causée... et obtenir une reconnaissance de droits sur une base égalitaire... Le FLN est un peu déconcerté par cette arrivée : l'opinion arabe accorde un certain crédit à la tentative de De Gaulle.
Citer :
Je crois que vous faite une obsession sur un terme alors qu'il s'agit a la base d'une question plutôt rhétorique, car dans l'absolu, "génocide culturel" n'est pas plus ridicule dans le discours d'un chef d'État que ne l'est l'absurde idée de réuni "colonisation" et "positif" dans une même phrase, et que la phrase soit votée en "Loi" par une auguste assemblée de quelques centaines de parlementaires !
Certes !
Laisons donc de côté le "génocide culturel" et la "colonisation positive."
D'autant que l'Algérie est, entre toutes, celle des colonies françaises où on a le plus de mal à distinguer un apport positif de la colonisation. A part, comme dans toutes, la persistance de l'enseignement du français. (Même si dans le monde actuel il vaut mieux être anglophone.
)
Harrachi78 a écrit :
En fait, en citant M. Papon j'évoquais surtout le fait que, avec son passe trouble (je crois même avoir lu quelque part qu'il a été implique dans la collaboration ?) ai longtemps travaille au sein de l'État (français) sans être inquiété puisque ce n'est que ces dernières années que l'on connais les quelques vérités sur son compte.
Ça n'a donc rien a voir avec la cause algérienne ni la torture.
Il a été "un petit peu" impliqué dans la collaboration, puisqu'il a été condamné pour crimes contre l'humanité pour sa participation (en tant qu'adjoint du Préfet) à la déportation de juifs bordelais. Il a échappé à l'épuration en prenant contact assez tôt avec la Résistance bordelaise. Ce sont les archives qui ont permis de découvrir son rôle. Un historien bordelais dont les parents étaient morts en déportation, et qui voulait savoir comment tout cela avait été organisé.
S'il n'a rien à voir avec la cause algérienne ou avec la torture, pourquoi en parliez-vous ?
(en fait il a sûrement à voir avec les deux : il a été préfet de Constantine jusqu'en 56 ou 58, puis Préfet de police, et à ce titre organisateur de la répression contre la manifestation pacifique du FLN à Paris en 61)