Faget a écrit :
A propos de l'histoire-bataille, je pose une question de bonne foi sur ce que j'ai lu. On considérerait comme une grave erreur d'avoir introduit dans l'enseignement de l'histoire dès le secondaire l'esprit des Annales . Il parait que les élèves ne maitrisait plus aucune chronologie et faisait des confusions énormes quand elles n'étaient pas risibles. Vrai, faux
J'ai un jour découvert en librairie un petit ouvrage qui avait pour but de solutionner ce problème , en donnant comme il le disaient des "balises du champ temporel".
Il y a suffisamment de profs d'histoire sur le forum pour me préciser s'il y a eu effectivement un problème et si on est
partiellement retourné à un apprentissage de la chronologie , c'est à dire "l'histoire -bataille"
Curieuse traduction ! POurquoi l'apprentissage de la chronologie serait elle synonyme de "l'histoire - bataille" ? Les batailles sont-elles les seuls événements susceptibles de définir une chronologie ?
Sinon, pour répondre à la question, je dirai d'abord qu'il vaut mieux écarter de la discussion tous les propos du genre tout ou rien ! Et ce pour une raison qui me paraît simple : la chronologie n'a jamais été totalement abandonnée mais force est de reconnaître qu'elle n'est pas bien maîtrisée par les élèves.
Plus précisément, je répondrai à la question en 3 points ! (allez, c'est un vieux tic professionnel qui ressort !
)
1- Oui, une certaine approche des programmes inspirée de l'école des Annales (parmi d'autres ?) a relégué la chronologie au second plan des apprentissages pendant quelques années, au point de nourrir une grande ignorance chez les élèves.
2- Non, la chronologie n'a jamais été totalement abandonnée ni supprimée des programmes et des cours.
3- Oui, elle retrouve depuis quelques années une place plus importante qu'elle n'en a eu.
Illustration (toujours en 3 points et pour cause !!!
)
1- Oui, dans la mesure où les programmes ont voulu montrer que le développement des sociétés ne se limitait pas à une approche strictement "événementielle", que les coutumes, mentalités, croyances, l'économie, les révolutions technologiques méritaient une place plus importante que celle qui leur était affectées dans le passé. Des pauses dans les programmes furent ainsi instituées dans le déroulement événementiel pour attirer l'attention des élèves sur une révolution industrielle, des idées nouvelles, les équilibres sociaux à différentes époques, les arts...etc.
2- Non, car les programmes ont gardé leurs rythmes traditionnels fondés sur la chronologie : antiquité en 6è, moyen âge en 5è, temps modernes en 4è, monde contemporain en 3è (je simplifie un peu pour aller à l'essentiel) ; ce déroulement chronologique se retrouve au lycée de l'Antiquité en seconde à l'après 1945 en terminale. Le problème, en l'occurrence, est le manque de temps qui oblige à jouer à saute-mouton par dessus certains règnes, siècles ou périodes. La connaissance chronologique qui en ressort et, fatalement, une chronologie à trous !
3- Oui, la prise de conscience de ces "trous" a provoqué des réactions à tous les niveaux, depuis les enseignants jusqu'aux éditeurs en passant par les inspecteurs. Cela se traduit par des efforts importants pour tisser les liens entre les périodes phares des programmes. Les enseignants, en général, s'efforcent de replacer les sujets qu'ils traitent dans des "
frises" chronologiques qu'ils élaborent ou distribuent aux élèves en adaptant l'exercice à leur public. Depuis quelques années, les manuels multiplient ce type de représentation ; voire des doubles pages insérées entre deux chapitres pour évoquer rapidement ce qui marque ces périodes intermédiaires qui ne pourront pas être développées faute de temps.