Je reste sceptique. Quand le nouveau président de la République rend hommage aux morts pour la France, quand il veut imposer la lecture de la dernière lettre de Guy Moquet à chaque rentrée (8O), quand chaque année qui permet de fêter un anniversaire multiple de cinq on commémore la rafle du Vel' d'Hiv' et autres épisodes de la seconde Guerre mondiale, je ne crois pas qu'on soit dans de l'histoire, au sens civil du terme. On est dans un processus de cérémonial mémoriel. A ce titre (je n'y avais pas pensé plus tôt), je crois qu'un symbole très fort réalisera le tournant : la suppression du 11 novembre et du 8 mai comme jours fériés. Il faudra bien à un moment donné que la communauté civile arrête de se souvenir publiquement de ce qu'il s'est passé voici soixante ans...

Mais, après tout, on peut se poser la question si les jours fériés ne sont pas indispensables à la vie d'une nation. Je conçois mal la suppression du 14 juillet dans cent ans parce que "c'est trop loin"...

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L'histoire, c'est cool - Churchill
L'histoire, c'est tantôt du sucre glace, tantôt de la farine de blé - Citation perso

Le 11 novembre sera sans doute supprimé je pense. Le 8 mai, j'en doute, ou alors fondu avec le 9 mai jour de l'Europe...

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Je ne vous avais pas compris sous cet aspect...
Mais dans ces cas précis, la mémoire n'est pas un objet d'étude et elle n'est pas en concurrence avec l'histoire. Il s'agit simplement d'une "réactualisation" d'une partie de l'Histoire nationale.


Pourquoi ? Ces événements sont fondateurs de notre société actuelle, on ne peut les élider d'un coup de baguette magique.


Je ne vois pas pourquoi, il est tout aussi porteur de symboles forts que le 8 mai pour la France, dans sa vie d'Etat-Nation.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Parce que le jour où un gouvernement voudra supprimer un jour férié, arguant le jour là de l'absence de survivants (ce qui ne saurait attendre vu leur faible nombre et leur grand âge), peu de gens râleront pour le côté symbolique...

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Ce gouvernement prendra une décision lourde de conséquences, s'il fait cela !
Le 11 novembre 1918 est le jour de la fin du premier conflit mondial - le plus meurtrier de toute l'Histoire de la France ! - le jour du retour de l'Alsace-Lorraine à la France, le jour de l'entrée de ce pays dans le XXème siècle.
Si ce dernier supprime ce jour, pourquoi ne pas démolir les dizaines de milliers de monuments au morts, qui symbolisent aussi la dureté du conflit, tant qu'il y est ?
Je ne dit pas que ça n'arrivera pas, mais je doute que cela soit de notre vivant... En tout cas, pas avant le tricentenaire de la Révolution !

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Je ne sais pas si ça n'arrivera pas de notre vivant mon cher Duc... A la lumière de nouveaux évènements au cours du XXIe s., qui sait si la suppression du 11 novembre ne serait pas une façon de clôture symbolique du XXème...

Enfin, je n'aime pas faire ce genre de projection sans certitudes, attendons de voir l'avenir!

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Le jour férié et les monuments seront progressivement supprimés. On arrêtera un jour de subventionner l'entretien des monuments aux morts, qui tomberont peu à peu dans la décrépitude (sauf fonds mécénaux).

Pour qu'un événement soit commémoré, il faut je pense que la société en ait besoin. Pour 14-18 et 39-45, je pense qu'il doit s'agir d'une certaine forme de manque de confiance. Sommes-nous au fond sûrs que l'idée de paix a suffisamment enrobé la volonté de guerre ou avons-nous encore besoin d'images repoussoirs ? C'est je pense le fonds de la question.

14-18 et 39-45 sont-ils les seuls événements de notre société actuelle ? J'en doute quand même. Il y a une part qui dépasse la simple signification dans ces deux cas-là.

Un jour férié est tout de même indissociable de la société qui l'a créé. Il y a encore trois siècles, les jours fériés représentaient presque un tiers de l'année, tant il y avait de fêtes de villages et de fêtes religieuses. Louis XIV et Colbert ont d'ailleurs fait des coupes drastiques dans ces jours chômés au moment où il fallait développer les manufactures. Et dans un monde aujourd'hui moins christianisé, personne ne songe à s'en échauffer. Il n'y a qu'à voir le débat sur le lundi de Pentecôte. Hormis quelques fidèles, combien sont les Français à râler contre cette mesure (passons ceux qui sont mécontents de ne pas pouvoir feignasser ce jour-ci, mal bien français ) ? Le choix du gouvernement de supprimer ce jour férié montre bien que la proportion d'héritage chrétien est en recul symbolique dans le grand mic-mac de notre identité.

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