Yongle a écrit :
Ce que je veux dire c‘est qu’un franc-maçon, je le répète consciemment ou inconsciemment, pourra avoir tendance à mettre en avant sa chapelle.Alors qu’un philosophe tirera la couverture à lui avec des méthodes tout aussi rigoureuses.
Bien à vous.
Si l'on vous suit seuls peuvent faire de l'histoire, ceux qui n'ont d'avis sur rien, c 'est à dire les imbéciles, c'est un peu fâcheux. Je vais prendre un exemple auquel j'ai déjà fait allusion celui de l'histoire religieuse. J'ai donné l'exemple de Jean Delumeau, mais la réalité c'est que la plupart des historiens du catholicisme sont catholiques et ceux du protestantisme sont protestants et justement ils ne se cachent pas. A la fin du XIXe siècle, c'était un problème, en pleine époque du positivisme on trouve de véritable morceaux d'anthologie d'histoire religieuse polémique et orientée. Mais depuis que l'école des Annales est passée par là, puis a été dépassée (tout en étant intégrée), on s'intéresse beaucoup plus aux gens ordinaires et à leur vécu, pour cela il faut les aimer un peu.
Si par exemple je veux être "objective" en parlant des sanctuaires à répit, je vais vous dire qu'il existait des lieux où l'on portait les nourrissons mort nés pour les faire ressusciter le temps d'un baptême et puis je m'arrête là, je suis neutre, je ne juge pas mais je suis incapable de donner du sens. Si au contraire j'ajoute des explications sur la peur panique du décès des enfants sans baptême, par la même je porte un jugement positif sur le sanctuaire à répit pourtant je fais une histoire meilleure.
J'ajouterai quand même pour nuancer mon propos, (ce que j'ai déjà dit ailleurs) que pour ma part je ne me sens pas capable de faire de l'histoire contemporaine, car je ne me sens pas capable de la rigueur dont je parlais, mais j'espère que d'autres le sont. Et puis ça m'intéresse plus de faire revivre des temps disparus, mais même pour ma période, je ne peux rester indifférente ni à la saint Barthélémy ni à la Michelade. Et sans parler d'événements aussi célèbres, il m'arrive de détester ou d'aimer des personnages rencontrés dans les pages des archives. Ce n'est d'ailleurs pas en fonction de ma philosophie personnelle mais plus en fonction de leur caractère.