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 Sujet du message : Que retenir de François Furet?
Message Publié : 19 Août 2007 16:35 
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Eginhard
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Je n'ai pas trouvé sur le forum de rubrique concernant exclusivement François Furet. Je profite du dixième anniversaire de son décès pour revenir sur cet historien qui a durablement marqué la profession.

Né en mars 1927, il obtient l'Agrégation en 1954 avant d'enseigner aux lycées de Fontainebleau et de Compiègne. Il quitte le PCF suite à l'insurrection de Budapest. Après un passage au CNRS où ses recherches sont consacrées à la Révolution et une activité journalistique au France Observateur; c'est à l'EHESS, dont il est le président de 1977 à 1985, qu'il s'affirme pleinement. A partir de 1980, il est également professeur à Chicago. En 1997, il est élu à l'Académie française au fauteuil de Michel Debré; fauteuil dans lequel sera élu René Rémond par la suite.

Parmi ses oeuvres, j'en retiens trois pour l'historiographie et l'épistémologie:
- Penser la Révolution française,
- L'Atelier de l'Histoire,
- Le Passé d'une illusion.
Son oeuvre, certes compliquée et parfois polémique, reste pour le moins stimulante. Il a remis à l'honneur des auteurs du XIXème siècle pour comprendre la Révolution et a jeté un regard relativement neuf sur le XXème siècle.

Selon vous, que devons-nous retenir de François Furet? Evitons un débat sur la Révolution ou le communisme pour nous concentrer sur ses apports concernant la méthode et la pensée en Histoire.

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Message Publié : 22 Août 2007 16:33 
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Je rappelle (suite au bug) les récentes parutions autour de F. Furet :

Deux volumes et un coffret qui constituent pour ainsi dire des "Oeuvres(quasi)complètes" de Furet:

-La Révolution française en Quarto (Gallimard)
-Penser le XXe siècle chez Bouquins (Robert Laffont), sans doute le plus important en ce qu'il donne accès à des textes rares
-Une réédition en Champs flammarion du Dictionnaire critique de la Révolution Française codirigé avec Mona Ozouf.


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Présentation de l'éditeur
Avec Penser la Révolution française (1978), François Furet, en désacralisant la Révolution, en contestant une Avec Penser la Révolution française (1978), François Furet, en désacralisant la Révolution, en contestant une historiographie qui admettait mal la prise de distance à l'égard de l'objet, faisait œuvre révolutionnaire. Dix ans plus tard, dans La Révolution de Turgot à Jules Ferry (1988), il remplissait ce programme iconoclaste. Et au fil de nombreux articles autour du bicentenaire de 1789, il approfondissait encore sa réflexion sur le rapport de la Terreur et de la Révolution, sur la place de 1789 comme de 1793 dans l'imagination des Français, sur la relation complexe qu'ils entretiennent avec le grand événement de leur histoire. Il annonçait aussi, pour le futur, l'étude de la pérennité des passions révolutionnaires. Dans tout ce parcours, ponctué de saisissants portraits, il combinait l'énergie de l'investigation intellectuelle avec le bonheur de l'écriture. " Une œuvre, avait-il écrit dans Penser la Révolution, c'est une question bien posée. " A condition d'ajouter qu'elle doit être portée aussi par la force et la grâce du talent, la définition convient assez bien à la sienne.


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A noter également la petite étude de Ran Halévi chez Gallimard: L'expérience du passé : François Furet dans l'atelier de l'histoire
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Citer :
Présentation de l'éditeur
C'est dans son œuvre que se donne à lire l'itinéraire de François Furet (1927-1997). L'homme qui était peu porté à la confidence a beaucoup écrit sur des sujets qui touchaient de près ou de loin à sa propre expérience. Je me suis donc attaché à reconstituer le portrait personnel qui se dessine dans ce que ses écrits comportent apparemment de plus impersonnel : depuis la religion communiste qui a marqué sa jeunesse jusqu'à l'analyse de l'illusion communiste, en passant par la réflexion continue sur la Révolution française et sa tumultueuse postérité dans notre culture nationale. A suivre son parcours, c'est tout un chapitre de l'histoire politique et intellectuelle depuis plus d'un demi-siècle qu'on est amené ainsi à revisiter. Mon objet n'est pas de composer une oraison ou une apologie, mais de restituer les traits d'un type particulier d'intellectuel, inséparablement historien, commentateur politique et analyste de la société contemporaine, qui n'a cessé de nourrir son intelligence du présent de sa culture historique et vice versa. C'est dans ce double miroir, par le détour de ses écrits, que j'ai voulu retrouver et interpréter son expérience, personnelle et savante, du passé.


Quant à dire ce que l'on doit retenir globalement de l'oeuvre de Furet, je crois pour ma part que c'est l'idée d'une "histoire-problème", qu'il n'a certes pas été le seul à appeler de ses voeux et à pratiquer, mais qu'il a sans doute porté à son acmé.

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Message Publié : 28 Août 2007 16:14 
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Eginhard
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Le sujet n'ayant pas l'air de passionner, je développe mon premier message grâce au livre de Ran Halévi.

Florian considère que François Furet a constitué un apport capital pour "l'histoire problème". Pour développer ce premier point:
"C'est cette histoire-là qui a sa préférence, celle qui définit ses postulats et déploie ses articulations sur des terrains et des périodes hétérogènes à partir d'un questionnaire préalablement élaboré; qui sépare clairement les sources qu'elle exploite de l'interprétation qu'elle en tire; qui évite de conjuguer sans principe les idées et les faits. Une "histoire-problème" ou une "histoire conceptuelle", comme il l'appelle, affranchie de tout carcan déterministe où le rôle des acteurs et des volontés, où la part réfléchie des actions humaines, de l'expérience mais aussi du contingent et de l'accident prennent toute leur place" (p68).

Sur le rapport entre le présent de l'historien et le passé qu'il étudie:
"Ce qui le séduit dans leurs oeuvres (Tocqueville, Guizot, Quinet), par ailleurs si différentes, et ce qu'ils ont de commun par-delà ce qui les oppose, c'est que tous entretiennent une relation au présent qui commande leur interrogation du passé; tous s'efforcent de conjurer par l'esprit d'examen le poids des souvenirs et la part de subjectivité qui entrent dans leur rapport à l'histoire" (p70).
Ce n'est donc pas parce qu'on connait le passé, que l'on comprend le présent et que l'on peut ainsi envisager l'avenir (Orwell je crois). C'est par son rapport au présent, son évolution intellectuelle que l'historien se pose une certaine question qui l'amène vers telle ou telle source, tel ou tel sujet. François Furet a abandonné sa thèse parce que son sujet initial ne correspondait à son évolution intellectuelle.

Pour terminer sur l'évolution de son oeuvre:
"La critique qu'il propose des errements intellectuels constitue sa manière à lui de vérifier à haute voix son allergie aux systèmes, de se prouver à lui- même sa "vaccination". Elle est ce détour par lequel il entend notifier publiquement que la page est définitivement tournée, et faire le serment (informulé, certes, mais partout lisible) qu'on ne l'y reprendra plus. Il sffit de parcourir sa bibliographie pour observer qu'il aura tenu parole". (p72).
Il appartient à ces historiens réalisant à travers leurs oeuvres un mea culpa sur leur passé communiste (Annie Kriegel, Stéphane Courtois). Dans Le Passé d'une illusion, il s'interroge sur le passé communiste, mais également sur son propre passé.

Quels éléments pensez-vous nécessaires d'ajouter aux trois premiers messages?
Quel ouvrage de François Furet vous a marqué?
Que pensez-vous du fait qu'il ait débattu avec Ernst Nolte et surtout de la réaction que cela a suscité chez certains intellectuels français?

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Message Publié : 29 Août 2007 21:25 
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Grégoire de Tours
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Que pensez-vous du fait qu'il ait débattu avec Ernst Nolte et surtout de la réaction que cela a suscité chez certains intellectuels français?


Vous parlez de l'échange de lettres entre F.Furet et E.Nolte qui a été réuni sous la forme d'un ouvrage publié en France sous le titre Fascisme et Communisme.
Personnellement, j'en pense que tout le monde trouverait intérêt à lire un ouvrage dont la forme rend l'accessibilité aisée, et qui sait mettre en lumière que les thèmes du fascisme, du communisme, du nazisme, etc. sur lesquels il est tellement tentant et aisé d'affirmer des positions naïvement tranchées, sont d'abord, aujourd'hui, des objets de débat historiographique.
Une lecture saine, quoi.

Au-delà, on exagère beaucoup, me semble-t-il, la position de Furet vis-à-vis de Nolte. Quand on lit l'ensemble des lettres échangées, on constate que Furet reconnait essentiellement à Nolte le mérite de poser certaines questions que, considère-t-il, la communauté historienne s'interdisait de poser. En revanche, il n'est pas franchement d'accord avec les réponses qu'y apporte Nolte. Il y a entre les deux historiens des divergences profondes d'interprétation, en particulier sur le nazisme. D'ailleurs, la question qu'ils discutent est très intéressante pour l'histoire des idées politiques occidentales : Le nazisme est-il la version germanique de la vague neo-conservatrice qui balaie l'Europe au XXe s., à laquelle appartiendrait également les mouvements fascistes italiens et crypto-fascistes français, espagnols, etc. et qui prend sa source dans les doctrines contre-révolutionnaires (thèse de Nolte, qui voit par exemple dans Maurras l'un des précurseurs du nazisme) ; ou est-il au contraire un mouvement révolutionnaire original, qui prend sa source dans les linéaments irrationalistes de la société anti-libérale (thèse de Furet) ? D'ailleurs, les dernières lettre de Furet insistent sur ce qui transparaitrait de nationalisme blessé dans les écrits de Nolte. Et dans la dernière, il récuse explicitement la thèse centrale de Nolte, celle qui fait du nazisme une "réaction" au bolchévisme.
Mais vraiment, Furet et Nolte, abordent dans cet échange des sujets tout à fait intéressants, j'ai particulièrement apprécié la discussion sur le statut cognitif du "noyau rationnel". Bien entendu, il ont des visions très différentes d'un certain nombre de choses, Furet est aujourd'hui un libéral bon teint, Nolte reste l'élève de Heidegger. Mais ils savent mettre en lumière, précisément, ce qui les oppose, ce qui rend le débat très intéressant à suivre.

Quant aux réactions des historiens: D'une part, c'est une mauvaise présentation que de mettre l'accent sur les réactions des historiens français, puisque, dans une de ses lettres, Furet évoque plutôt la réaction outrée d'un certain nombre d'historiens aglo-saxons.
Mais surtout, il faut replacer cette question dans le contexte de la polémique autour de Nolte, qui n'est tout de même pas mince. On peut en avoir un bon aperçu dans le chapitre de Qu'Est-ce que le Nazisme ? que Kershaw consacre à ce qu'on a appelé "La Querelle des Historiens". Commencée comme une diatribe de Jürgen Habermas contre Nolte et deux autres historiens allemands, elle a évolué vers un débat opposant quasiment Nolte au reste de la communauté internationale des historiens.

L'un des enseignements de l'échange entre Furet et Nolte est que, en France, nous ne pouvons avoir la même appréciation que nos voisins allemands du phénomène nazi, et de son importance dans le débat aujourd'hui. Nous qui nous plaignons dès que le gouvernement fait passer une loi vis-à-vis de tel ou tel sujet qui touche de près ou de loin à la mémoire, il faut savoir que cette Querelle n'a trouvée sa conclusion qu'avec la prise de position du Chancelier de l'Allemagne Fédérale (à l'époque), en faveur des contradicteurs de Nolte.


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Message Publié : 31 Août 2007 15:41 
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Eginhard
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Je partage votre point de vue. Je m'étais intéressé à ces lettres suite à des paroles que j'avais entendu de Simone Weil, elle se disait scandalisée par le fait qu'un homme comme Furet ait pu dialoguer avec Nolte.

Après lecture, je n'ai rien trouvé d'outrageant dans le propos de Furet. Bien au contraire, il apporte la contradiction à Nolte. Je ne pense pas que ce débat ait été très productif, mais il n'est en aucun cas scandaleux.

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Message Publié : 01 Sep 2007 15:02 
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Phocas a écrit :
Je partage votre point de vue. Je m'étais intéressé à ces lettres suite à des paroles que j'avais entendu de Simone Weil,
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Message Publié : 02 Sep 2007 18:01 
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Désolé. J'ai écrit le message rapidement et je me suis mélangé avec la philosophe.

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Message Publié : 06 Nov 2007 9:38 
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La Société des Amis de François Furet vous propose une « Journée François Furet »

à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition,

« Le XIXe siècle de François Furet »

le 13 novembre 2007, Amphithéâtre de l’EHESS, 105, bd Raspail - 75006 Paris.

À l’issue de cette journée d’études, Patrice Gueniffey, directeur d’études à l’EHESS, prononcera la conférence annuelle qui aura pour thème « Les Napoléon de François Furet », à partir de 18 h.

Le Prix François Furet 2007 sera remis à cette occasion

Programme:

http://lodel.ehess.fr/crpra/docannexe.php?id=134

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Message Publié : 29 Nov 2007 22:54 
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Au fait, quelqu'un y était ? :?

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Message Publié : 28 Mars 2008 22:47 
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Messages suivants déplacés dans ce sujet à partir de cette remarque (mod: P.M.):

Bergame a écrit :
Maintenant, effectivement, je partage personnellement l'idée qu'il est temps de critiquer à son tour la lecture d'obédience libérale / anglo-saxonne de la Révolution Française que Furet a introduite en France, et particulièrement cette distinction très arbitraire, culturo-centrée et idéologiquement orientée entre les "bonnes" (anglaise, américaine), et les "mauvaises" révolutions (française, russe).


Avant de faire dire à Furet ce qu'il n'a pas écrit, il serait bon de citer une partie de ses oeuvres et non de verser dans la simple critique stérile.

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Message Publié : 29 Mars 2008 13:08 
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Si j'étais taquin, je vous répondrais que la dernière fois que j'ai cité Furet dans le texte, vous avez effacé mon post :wink:

Non mais plus sérieusement, vous qui connaissez bien Furet, vous ne pensez pas que la phrase : "La revendication révolutionnaire de l'égalité abstraite et universelle entre tous les hommes ne pouvait en effet que conduire au manichéisme et au fanatisme idéologique et engendrer la Terreur" est un résumé assez juste de l'un des aspects de la thèse de Furet sur la Révolution ? Quels termes vous sembleraient discutables, ici ?

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...que vont charmant masques et bergamasques...


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Message Publié : 29 Mars 2008 13:55 
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Localisation : Provinces illyriennes
Citer :
vous ne pensez pas que la phrase : "La revendication révolutionnaire de l'égalité abstraite et universelle entre tous les hommes ne pouvait en effet que conduire au manichéisme et au fanatisme idéologique et engendrer la Terreur" est un résumé assez juste de l'un des aspects de la thèse de Furet sur la Révolution ?

Non, il n'a jamais écrit cela ni quelque chose y ressemblant.

Citer :
Quels termes vous sembleraient discutables, ici ?

Les fausses affirmations sur Nolte et Furet qui n'ont jamais échangé sur une éventuelle paternité de la Révolution française dans les régimes totalitaires du XXème siècle.
Leurs échanges portaient essentiellement sur le nazisme, qui selon Nolte, aurait été une réaction contre le communisme. C'est tout.
Je m'insurge aussi sur les raccourcis et les contre-vérités qui se trouvent dans l'encadré du premier post : c'est un tissu d'ânerie pour qui a lu Furet ou la correspondance entre Furet et Nolte. Jamais la RF n'a été abordée en ces termes.

Je vous cite d'ailleurs un passage de Furet extrait du Passé d'une l'illusion (p.520) :
Citer :
Pourtant, il n'y a pas avant le XXème siècle, de gouvernement ou de régime idéologique. On peut dire, peut-être, que Robespierre en a esquissé le dessein au printemps 1794, avec la fête de l'Etre suprême et la grande Terreur. Encore cela n'a-t-il duré que quelques semaines ; encore la référence à l'Etre suprême est-elle de type religieux, alors que j'entends ici par "idéologies" des systèmes d'explication du monde à travers lesquels l'action politique des hommes a un caractère providentiel, à l'exclusion de toute divinité. En ce sens, Hitler d'une part, Lénine de l'autre ont fondé des régimes inconnus avant eux.

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Message Publié : 29 Mars 2008 17:41 
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Grégoire de Tours
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Duc de Raguse a écrit :
Citer :
vous ne pensez pas que la phrase : "La revendication révolutionnaire de l'égalité abstraite et universelle entre tous les hommes ne pouvait en effet que conduire au manichéisme et au fanatisme idéologique et engendrer la Terreur" est un résumé assez juste de l'un des aspects de la thèse de Furet sur la Révolution ?

Non, il n'a jamais écrit cela ni quelque chose y ressemblant.


Duc de Raguse, vous n'êtes pas raisonnable. :wink: Qui que ce soit qui cherche 2 mns dans "Penser la Révolution Française" trouve des passages à profusion. Je vais essayer de retracer le raisonnement de Furet, citations à l'appui :

François Furet a écrit :
L'ancienne société était celle du privilège, la Révolution fonde l'égalité. Ainsi se constitue une idéologie de la rupture radicale avec le passé, un formidable dynamisme culturel de l'égalité.
[coll. Folio, p.49]

Voici donc notre "idéologie égalitaire".

François Furet a écrit :
Ce que les Français inaugurent à la fin du XVIIIe siècle, ce n'est pas la politique comme champ laïcisé et distinct de la réflexion critique, c'est la politique démocratique comme idéologie nationale. [...]
L'expression "politique démocratique" ne renvoie pas ici à un ensemble de règles ou de procédures destinées à organiser [...] le fonctionnement des pouvoirs publics. Elle désigne un système de croyances qui constitue la légitimité nouvelle née de la Révolution, et selon lequel le "peuple", pour instaurer la liberté et l'égalité qiu sont les finalités de l'action collective, doit briser la résistance de ses ennemis.
[p.50-51]

Et voila que se profile déjà l'extermination de l'Ennemi :) La question est : Qui est l'ennemi ? Attention, la démonstration est serrée -et plutôt fine, clairement.

François Furet a écrit :
La naissance de la "politique démocratique" [...] est en effet inséparable d'un terrain culturel commun par lequel l'action recoupe les conflits de valeurs [Cela n'est pas neuf, dit Furet, mais :] Ce qui est nouveau, dans la version laïcisée de l'idéologie révolutionnaire, qui fonde la politique moderne [notons-le au passage], c'est que l'action épuise le monde des valeurs, donc le sens de l'existence.
[p.90, c'est Furet qui souligne]

Notez comme Furet ne démontre pas, ici, il pose. Et il pose que le sens de l'existence humaine à l'ère moderne est tout entier investi dans la réalisation de valeurs opposées. C'est un postulat très lourd, que de réduire l'existence humaine à un seul objectif, et pourtant, Furet se contente de l'exposer en quelques lignes.
Toujours est-il que les conséquences logiques de cette prise de position ne tardent pas à apparaitre :

François Furet a écrit :
Cette eschatologie laïque, promise à l'avenir que l'on sait, est l'immense force à l'oeuvre dans la Révolution française [...] A partir de là, tout un système d'interprétation naît et s'enrichit des premières victoires de la Révolution, et se constitue en un credo dont l'acceptation ou le rejet sépare les bons et les méchants.
[ibid.]

Le dogme (noter le vocabulaire religieux) dont il est ici question est donc une idéologie qui vise à distinguer les bons et les méchants -qui seront nécessairement les ennemis- à partir de leur adhésion à l'une ou l'autre de ces valeurs "totales" dont la réalisation épuise le sens de l'existence humaine.
Alors quelles sont ces valeurs ? On en connait déjà une (phrase suivante) :

François Furet a écrit :
Au centre de ce credo, l'idée d'égalité, bien sûr, vécue comme l'inverse de l'ancienne société, pensée comme la condition et la fin du nouveau pacte social.

Et quelle est l'autre ? C'est là où la démonstration devient particulièrement complexe. Puisque, selon Furet, la valeur contraire de l'égalité, ce n'est pas la hiérarchie comme on pourrait s'y attendre, c'est plus fin que ça : C'est le "complot aristocratique".
Ici, la démonstration de Furet vise à montrer que l'Ennemi de la "politique démocratique" révolutionnaire, ce n'est pas exactement l'aristocratie, c'est la représentation que les révolutionnaires se font de l'aristocratie. Et cette représentation, elle prend systématiquement la forme du "complot". Pourquoi, on ne sait pas, du moins Furet ne le dit pas. Ce qu'il dit c'est :

François Furet a écrit :
On n'en finirait pas de recenser les usages et les acceptions de l'idée de complot dans l'idéologie révolutionnaire : c'est véritablement une notion centrale et polymorphe, par rapport à laquelle s'organise et se pense l'action ; c'est elle qui dynamise l'ensemble de convictions et de croyances caractéristiques des hommes de cette époque, et c'est elle aussi qui permet à tout coup l'interprétation-justification de ce qui s'est passé.

Notons ici combien Furet force encore le trait. Ce n'est pas seulement qu'il postule et ne démontre pas, c'est que, de plus, il généralise outrageusement. Si un autre que Furet développait ce type d'argumentation sur ce forum, Duc de Raguse, quelque chose me dit que vous lui demanderiez de justifier un peu :wink:
Mais continuons.
Furet a donc identifié le véritable Ennemi de la Révolution :

François Furet a écrit :
En somme, le complot figure pour la Révolution le seul adversaire qui soit à sa mesure puisqu'il est taillé sur elle. Abstrait, omniprésent, matriciel, comme elle, mais caché, alors qu'elle est publique, pervers, alors qu'elle est bonne, néfaste, alors qu'elle apporte le bonheur social. Son négatif, son envers, son antiprincipe.
[p.91-92]

Comprenons bien : Le "complot aristocratique" est précisément l'antiprincipe de la "politique démocratique" car tous deux sont des discours, et uniquement des discours :

François Furet a écrit :
Si l'idée de complot est taillée dans la même étoffe que la conscience révolutionnaire, c'est qu'elle est une partie essentielle de ce qui est le fond même de cette conscience : un discours imaginaire sur le pouvoir.

Et plus explicite encore, dans le même paragraphe :

François Furet a écrit :
Comme la volonté du peuple, le complot est un délire sur le pouvoir ; ils composent les deux faces de ce qu'on pourrait appeler l'imaginaire démocratique du pouvoir.

Si quelqu'un avait l'idée un jour de questionner le démocratisme de Furet, je pense qu'il pourrait citer cette phrase. Qualifier le principe de la volonté populaire de "délire sur le pouvoir", c'est quand même, là encore, une proposition lourde de conséquences.
Bref, abrégeons, on l'a compris, l'Ennemi de la Révolution, selon Furet, est imaginaire et construit par l'idéologie révolutionnaire elle-même, en tant que partie de cette idéologie :

François Furet a écrit :
A l'époque où elle n'a encore que des adversaires très faibles, et peu organisés -en 1789-1790-, la Révolution s'invente de formidables ennemis : à tout credo manichéen il faut sa part de dure malédiction à vaincre.

Toutefois, on en vient finalement à la fameuse valeur ainsi érigée en Ennemi :

François Furet a écrit :
L'aristocratie, c'est l'envers de l'égalité, comme le complot est un pouvoir inverse de celui du peuple. C'est l'inégalité, le privilège, la société désintégrée en corps séparés et rivaux, l'univers du rang et de la différence. [...]
Le "complot aristocratique" constitue ainsi le levier d'une idéologie égalitaire à la fois fondée sur l'exclusion et fortement intégratrice.
[p.93]

Voila ce qu'est l'Ennemi de la Révolution. On en arrive bien à l'idée que l'envers de l'égalité, c'est l'inégalité, bien évidemment, mais on comprend aussi l'intéret d'être passé par le détour du "complot" : L'Ennemi de la Révolution est créé de toutes pièces par la Révolution elle-même. En quelque sorte, ce n'est pas un ennemi "objectif", ce n'est même pas un ennemi qui, par exemple, défendrait véritablement l'inégalité ou la hiérarchie en tant que valeur antagoniste de l'égalité, et qu'on aurait alors peut-être des raisons de combattre. Non, c'est un ennemi "idéologique", créé par l'idéologie elle-même.

Est-il besoin de continuer à citer Furet pour comprendre que, selon lui, la Terreur est simplement la mise en forme par l'action de la lutte contre cet Ennemi imaginaire ? J'ai déjà été long.
Toujours est-il que l'horizon de la pensée de Furet est assez clair : Contre toutes ces interprétations et ces historiographies qui ont expliqué que les Révolutionnaires français étaient de glorieux soldats qui avaient défendu les germes naissants de la démocratie contre les régimes autocratiques du reste de l'Europe, il faut proposer une historiographie qui montre que ces mêmes révolutionnaires étaient en fait des illuminés, embrasés par cette Idée d'égalité qui les possédait telle une succube, et qui leur désignait de pauvres victimes innocentes à immoler à sa rage de destruction et de violence toujours inassouvie. D'ailleurs, dit comme cela, ça me semble avoir au moins l'intéret d'être lyrique :wink:
Bref, en tous cas, même si je force un peu le trait, je pense sincèrement que ces historiographies "idéologiques" devraient désormais avoir fait leur temps et qu'on pourrait revenir à des explications un peu plus... concrètes. C'est en tous cas mon opinion personnelle.


Sur le reste, je suis à peu près d'accord avec vous, Duc de Raguse, quant à l'idée qu'il est malvenu d'associer Nolte et Furet à propos d'un lien éventuel entre Révolution et fascismes. Sauf que l'erreur porte plus sur Nolte que sur Furet. Si vous lisez bien leur échange, vous verrez que Nolte, certes, ne fait absolument pas de la Révolution Française l'un des linéaments idéologiques du nazisme, c'est même tout l'inverse : Nolte trouve les origines des fascismes européens dans les doctrines contre-révolutionnaires, et en particulier chez les contre-révolutionnaires français.
En revanche, Furet, lui, dit bien que le nazisme et le communisme sont, à son avis, deux idéologies révolutionnaires. C'est précisément sur ce point qu'ils s'opposent. Or, on a vu plus haut comment Furet caractérisait les idéologies révolutionnaires. Vous trouverez par exemple dans Fascisme et Communisme l'idée exprimée par Furet selon laquelle le fascisme est révolutionnaire précisément en ce sens qu'il est "ouvert sur une société fraternelle qui est à construire, et non pas sur un regret du monde hiérarchique" (Plon, p.139).
En tout état de cause, une étude qui viserait à déterminer si, dans la pensée de Furet, la Terreur ne constitue pas l'une des racines au fascisme et au nazisme, ne me semble donc absolument pas illégitime. D'ailleurs, il faut ajouter que cette interprétation est, chez les politistes anglo-saxons, monnaie tout à fait courante.

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Message Publié : 29 Mars 2008 18:32 
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Citer :
Est-il besoin de continuer à citer Furet pour comprendre que, selon lui, la Terreur est simplement la mise en forme par l'action de la lutte contre cet Ennemi imaginaire ?

A-t-il tort sur ce point là ? Qui s'oppose encore à la Convention montagnarde au début de l'année 1794 ? Personne ou presque, les dangers sont passés : la Vendée est écrasée (et non exterminée !), les fédéralistes aussi et les aristocrates, il n'y a plus qu'à la Convention que l'on pense qu'ils constituent une menace (surtout ceux qui sont à Coblence, Londres ou Turin... :rool: )
La Terreur s'arrête-t-elle pour autant ? Non, elle est même renforcée par les lois de prairial.
Tout simplement car elle légitime la dictature montagnarde. Je ne vois vraiment pas où se trouvent les idéaux de 1789 à ce titre... :rool:
Donc, oui, son explication concernant cette peur du "complot aristocratique" et pour expliquer la violence de la Terreur se tient fort bien et même très bien.
Mais, à nouveau on s'éloigne du sujet.
Même après votre exégèse développée - et sur certains points n'engageant que vos idées personnelles - et même en mettant bout à bout les citations de Furet, on est toujours loin de l'affirmation initiale qui est toujours aussi contestable dans le premier post du sujet.

Citer :
Contre toutes ces interprétations et ces historiographies qui ont expliqué que les Révolutionnaires français étaient de glorieux soldats qui avaient défendu les germes naissants de la démocratie contre les régimes autocratiques du reste de l'Europe, il faut proposer une historiographie qui montre que ces mêmes révolutionnaires étaient en fait des illuminés,

Ce n'est pas par bribes que l'on comprend Furet - et Ozouf d'ailleurs -, encore moins lorsqu'elles sont commentées subjectivement, mais lorsqu'on lit son oeuvre intégralement.

Bon, d'un autre côté vous avez l'honnêteté de rappeler que vous partez avec de gros préjugés sur Furet : :wink:

Citer :
même si je force un peu le trait



De plus, vous me gênez avec vos jugements sur les historiographies de la Révolution. Vous condamnez un Furet engagé, alors qu'il offre une vue médiane (celle de Tocqueville en fait) sur la révolution et évite la pauvreté intellectuelle des écoles marxiste et conservatrice, qui radicalisent l'approche du phénomène, n'hésitant pas à balancer une bonne dose de contre-vérités.

Par ailleurs, vous ne dites rien sur ma citation plus haut, ce qui est fort dommage, car elle contre vos derniers propos :

Citer :
Furet, lui, dit bien que le nazisme et le communisme sont, à son avis, deux idéologies révolutionnaires.

Certes, mais cela n'a rien à voir avec 1789, puisqu'il explique à Nolte qu'une des raisons de la montée du nazisme en Allemagne est justement due au fait que les idées de 1789 n'ont pas pénétré dans certaines parties de l'Allemagne, en particulier le Nord et l'Est.

Citer :
une étude qui viserait à déterminer si, dans la pensée de Furet, la Terreur ne constitue pas l'une des racines au fascisme et au nazisme, ne me semble donc absolument pas illégitime.

Vous avez lu ma citation plus haut ? :-|
Enfin, si vous lisez correctement Furet vous remarquerez que le principal responsable de la montée des totalitarismes au XXème siècle est le premier conflit mondial et rien d'autre selon lui. Il est très clair sur ce point dans sa lettre du 26 juin 1996.

Faire ce procès à Furet est un très mauvais procès, vous balancez ainsi tout le travail de l'école libérale vers une théorie nauséabondeuse, proche du fascisme lui-même.
En d'autre temps on aurait pu vous demander si vous avez écrit la doctrine Jdanov... :'(
Si vous pensez que ce démocrate explique que les principes de liberté et d'égalité ont engendré la Terreur, qui a elle-même produit la révolution d'Octobre (une sorte de finalité) et qu'en réaction le nazisme serait apparu, alors c'est que vous n'avez rien compris aux événements en question et aux écrits de Furet non plus, ni sa place dans l'historiographie de la période.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 29 Mars 2008 19:23 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 23 Avr 2005 10:54
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Ici, c'est vous qui me faites, à moi, un procès d'intention.

D'abord, vous demandez des citations, je cite, et longuement. Si ensuite, vous répondez des : "Oui, mais des citations, ça ne prouve rien, vous travestissez la pensée de Furet", je vais devoir vous renvoyer à votre propre honnêteté intellectuelle.

Ensuite, je ne condamne rien du tout, je montre quel est son raisonnement, et je montre en particulier que, oui, pour Furet, la revendication de l'égalité conduit au fanatisme idéologique de la Terreur. C'était bien la proposition de départ dont vous disiez que Furet n'avait rien écrit d'approchant.
Maintenant, si vous jugez que, certes, il l'a écrit, mais qu'il avait raison de l'écrire puisque c'est vrai et que cela explique bien les évènements de la Terreur, c'est autre chose, et cela vous regarde. Mais soyez gentil, sur cette base-là, de ne pas accuser vos interlocuteurs inconsidérement parce que le coup de la doctrine de Jdanov, là, j'apprécie encore très moyennement.

Enfin, vous opposez l'historiographie de Furet à l'historiographie marxiste. C'est là encore votre droit. Et c'est effectivement contre l'historiographie marxiste que Furet a écrit. D'accord.
Mais moi, ce que je dis, c'est que Penser dâte de 1978. Que, s'il était sans doute très justifié, à l'époque, de proposer une historiographie de la Révolution qui s'oppose à celle des marxistes, il serait peut-être temps de passer à autre chose. Car ces explications "idéologiques" me semblent personnellement un peu dépassées maintenant que la Guerre Froide est terminée. Voila tout. Vous avez le droit d'être d'un avis contraire, mais ne déformez pas ce que j'écris svp.

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