Quelques précisions d'épistémologie. Parce que quitte à considérer que beaucoup de gens font du marxisme sans le savoir, autant avoir quelques idées claires sur la théorie marxiste.
Or, il y a une contradiction forte entre :
Txomin a écrit :
La théorie marxiste [...] permet, en posant quelques hypothèses, de proposer une théorie, que l'historien cherche à valider dans les faits.
et
Txomin a écrit :
C'est la démarche scientifique des sciences durs avec le critère de réfutabilité de Popper [...] Une seule observation non conforme invalide la théorie.
Pourquoi une contradiction forte ? Parce que si on a lu Popper, on sait qu'il oppose la méthode vérificationiste à la méthode falsificationniste.
Poser une hypothèse qu'on cherche à
valider empiriquement, c'est la méthode vérificationniste.
Popper propose, lui, la méthode falsificationniste qui consiste à chercher à
réfuter l'hypothèse. Désolé de me citer, mais j'avais passé un peu de temps à expliquer un peu plus longuement la doctrine poppérienne
dans cette page.
Ce qu'il faut retenir en tous cas sur le sujet est que Popper, justement,
critiquait la théorie marxiste parce qu'il considérait qu'elle était non-réfutable, et qu'elle s'immunisait contre la critique. Dire maintenant que la théorie marxiste ressort du critère de réfutabilité de Popper, c'est donc une mésinterprétation importante.
Txomin a écrit :
Cette démarche est très séduisante car elle apparait nettement plus puissante que la démarche inductive généralement utilisée en histoire.
Je ne vois pas, de toutes façons, comment on peut dire que l'histoire utilise une démarche inductive.
Txomin a écrit :
L'approche marxiste scientifique se fait plus rare mais sa vision édulcorée de l'histoire mue par les luttes de classes (dans les pays occidentaux et entre le sud et le nord) demeure très présente.
Certes. Mais on peut naturellement considérer que l'histoire est plutôt mue par les luttes entre races/ethnies, ou les luttes entre Etats/nations.