Houlla sujet très intéressant et o combien complexe, nous touchons là à ce que j'apprécie le plus en Histoire c'est à dire la réflexion sur la discipline à la frontière de la philosophie.
Bon Fastalisol, mon point de vue se situe aux antipodes du votre. Je pense en effet au contraire que l'Histoire se DOIT d'être connu et je trouve au contraire qu'à notre époque cette intérêt s'est accru daventage.
Je vais tacher de vous l'illustrer mon opinion à travers plusieurs exemples.
*Premièrement, ce qui semble le plus évidant est la culture général. Je sais bien que l'idéal du "bel esprit" capable de puiser ses discussions dans les grands évènements anciens et les grands personnages n'est plus à la mode mais il reste quand même assez apprécié ce me semble.
De plus, la culture est pour moi une Vertu car elle apporte un solide bagage et une compréhension immédiate de son environnement.
Nous connaissons les noms des rues des grandes villes, les auteurs des tableaux, etc...
*Le premier point nous emmène à un second plus profond, l'Histoire par la culture nous mêne à notre Identité. En effet, qu'est-ce que l'Histoire sinon un train en route que nous prenons au passage lors de notre naissance. Connaitre et surtout comprendre le passé de ce train est d'une utilité à l'échelle nationale et en notre époque de profonds bouleversements liés à la mondialisation et aux mutations contemporaines le besoin de cohésion étatique ont cruellement besoin de l'Histoire.
*Le troisième point est un point pragmatique, en effet l'étude de l'Histoire de par sa méthodologie particulière permet d'aiguiser une certaine vision du monde, un certain sens critique, un talent d'enquêteur et un gout du compromis fort apprécié.
Cette finesse d'esprit et de sens critique a un impact certain sur tout les aspects de la vie, que cela soit en débats ou en politiques.
L'Histoire est avec la matière philosophique la discipline qui apprend le mieux à manier la dialectique et l'éloquence.
Dans notre société humaine où le premier moyen de communication est la parole, vous avouerez que cela peut être utile.
*Quatrièment, l'Histoire est vaste et globale. En ce sens elle permet à l'Historien éclairé et curieux d'avoir un avis, une analyse sur quasiment tout les sujets. La discipline historique était ce qu'elle est, un historien se doit d'avoir des notions d'économie, de politique, d'arts mais également de philosophie, de littérature et de religion ou encore de sociologie.
Ce qui est sans doute aux sources de la figure de "l'historien érudit".
*Cinquièment, je ne crois en aucun cas que l'étude de l'Histoire place l'historien hors de celle-ci. Bien au contraire! De part sa culture, sa méthode et son sens critique il est d'une curiosité presque maladive
et se DOIT d'avoir un avis sur les grands évènements contemporains.
Comme je l’ai dis plus haut, nous rejoignons un train en marche et les évènements du présent ne s’explique et se comprenne que par l’étude du passé. Rien ne se créé ex nihilo dans notre discipline.
Par exemple, comment comprendre la rivalité Irak/Iran sans connaitre le schisme initial médiéval entre les sunnites abbasside et les chiite fatimides au sujet d’Ali? Et là ce n'est que l’aspect religieux civilisationnel.
Je constate à tel point les medias et les journalistes déblatèrent des bêtises à longueur de temps sans même vérifier leurs sources, bien trop souvent motivés par la volonté de faire des “révélations” choc ou continuer à véhiculer des idées reçues, ils sont en partie responsable de ce que j’appel les “contre-vérités historiques” et les idées reçues en histoire.
Cependant quelle est la meilleure parade à celà si ce n’est l’instruction et la culture historique? Comme je dis toujours, sans la culture l’homme n’est pas forcément stupide mais surtout malléable.
Si tout les citoyens français avaient un minimum de bagage culturel et de sens critique historique. Non seulement ils seraient fédérés autour du même idéal car l’Histoire est en partie le ciment national quoi qu’on en dise mais ils seraient également plus à même d’exercer leurs citoyenneté avec plus de réflexions et ne seraient plus des buvards vierges face à des “vérités” qu’on leur assène.
Non, je suis intiment convaincu que l’étude de l’Histoire ne nous place pas hors de celle-ci, bien au contraire elle nous donne les clefs pour entretenir un lien tout particulier avec elle et un bagage critique pour faire face à notre société immédiate et contemporaine.
Les débats d'opinion politicardes et médiatiques se concentrent sur la forme et la surface du lac, l'Histoire nous permet de comprendre le fond et les mécaniques des dynamiques qui créé les évènements mondiaux.