Sujet divisé. Merci cependant de cibler vos commentaires sur l'oeuvre, et pas sur l'homme (P.M.).


NB: Rouche n'a plus beaucoup de cheveux, et j'ai peur qu'en-dessous, il n'y ait plus beaucoup d'idées non plus.

Plus sérieusement:

Un auteur de référence est Michel Banniard. Un des ses articles est en ligne ici, mais ne concerne pas le VIe ou VIIe siècle. Il vaut mieux se reporter à son ouvrage Viva voce, Paris, 1992, ou encore à son Genèse culturelle de l'Europe, Ve-VIIIe siècle, Paris, 1989.

Bonjour
Formulation qui m'a bien fait rigoler (merci pour le trait d'humour) mais que je trouve quand même un peu sévère. Rouche a au moins eu le mérite de poser des jalons sur une époque qui n'intéressait pas grand monde. Tout travail historique me semble par ailleurs de nature à être un jour démonté et battu en brèche.

Je suis loin d'avoir un âge canonique, mais quand j'étais gosse, dans mes programmes scolaires, les monarques du VIIe siècle étaient d'incurables paresseux traînés dans des charettes à boeufs. On a quand même un peu progressé depuis.


Parfaitement vrai, mais valable pour tous les auteurs.

Cordialement

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"Ci falt la geste que Turoldus declinet"

Je suis d'accord. Disons simplement qu'il a longtemps eu en France une situation de quasi-monopole dans son domaine (avec les exceptions notables d'O. Guillot et de P. Riché, mais qui étaient moins médiatiques que lui), ce qui ne facilite jamais le contrôle scientifique par les pairs. Mais qu'il ait eu son utilité, je ne le conteste pas.

Je suis surpris par les critiques acérées que je lis ci-dessus sur Rouche.
Je n'en avais jusque à présent lu que des louanges sur passion-histoire, et j'avais trouvé son Clovis excellent, sérieux, intelligent et documenté, même si pas très bien écrit.

Pourriez-vous argumenter sur les faiblesses que vous distinguez chez lui ?

Rien de plus sur Rouche, en particulier quelques éléments pour soutenir les critiques, par exemple sur son "Clovis" ?

Déception

Au risque d'insister lourdement, je voudrais toujours qu'on m'explique ce qu'on reproche à M. Rouche.

Pour le moment, rien de concret, c'est un peu léger non ?

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)

Bon, j'avais décidé de ne pas abonder en ce sens, mais puisque vous insistez, voici quelques éléments qui sont souvent reprochés à l'intéressé:
- imprécision sur les faits, à commencer par la date du baptême de Clovis: on sait désormais (et on le savait déjà en 1996) que Clovis fut baptisé entre 498 et 511, mais certainement pas en 496. Dans ce domaine, Rouche appartient à la génération pré-critique, qui ne prenait pas le temps de vérifier la qualité de ses sources avant de les exploiter.
- interprétation trop rigide: le schéma général de Rouche, c'est que les sociétés germaniques étaient composées de sauvages qui n'ont été civilisés que par leur contact avec la Rome chrétienne. Ce duo Germains-païens-vengeurs-polygames contre Romains-chrétiens-pacifiques-bons-pères-de-famille a certes quelques arguments pour lui, mais pose des problèmes de chronologie et de sources incommensurables, sans parler des présupposés idéologiques qu'il cache. Disons au moins que Rouche a forcé le trait jusqu'à la caricature.
- enfin, négligence envers les événements scientifiques dont il avait la charge: combien de colloques, de soutenances de thèse, de publications ou autres furent prévus mais n'eurent pas lieu parce que l'intéressé ne s'en souciait plus? Je précise toutefois que ce dernier reproche concerne uniquement la fin de sa carrière (en gros: après le Clovis).

Voilà les raisons de ma réticence (et c'est un euphémisme), et je ne crois pas être le seul à l'éprouver. Cela dit, je considère vraiment qu'un forum n'est pas le lieu pour critiquer un historien encore vivant: ces choses-là se font soit en direct, soit par le biais d'articles publiés dans des revues à comité scientifique. Je n'ai donc posté ces quelques lignes que pour justifier l'avis exprimé il y a quelques semaines, mais ce message sera le dernier que j'écrirai à ce sujet sur ce forum... sachant que je suis tout prêt à en discuter par mail privé avec les intéressés.

Ok, je comprends, et on n'en parlera pas davantage.

Juste un détail quand même : dans son Clovis publié chez Fayard, Rouche indique bien Noël 499 pour la date du baptême, avec une longue explication des raisons pour lesquelles il retient cette date, et des raisons pour lesquelles 496 n'est pas possible.

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)

Je suis comme Tom, quand je reproche quelque chose à quelqu'un j'ai tendance à lui dire en face. C'est pour cela que je n'ai pas répondu à ce post.

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le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder (Oscar Wilde)