Huyustus a écrit :
Cet article vise à montrer que lorsque deux thèses s'affrontent, il est faux de dire que la vérité doit se trouver quelque part entre les deux.
Marc Bloch le soulignait déjà à sa manière : « Il se rencontre, de par le monde, des érudits dont la bienveillance s'épuise à découvrir, entre des affirmations antagonistes, un moyen terme : c'est imiter le marmot qui, interrogé sur le carré de 2, comme l'un de ses voisins lui soufflait « 4 », et l'autre « 8 », crut tomber juste en répondant « 6 ». »
(
Apologie pour l'histoire ou métier d'historien, 1941, chapitre III, 3).
Et il y a encore plus longtemps, Charles Seignobos et Charles-Victor Langlois écrivaient : « Lorsqu’on a sur le même fait plusieurs affirmations, il arrive ou qu’elles se contredisent ou qu’elles concordent. [...] Si la contradiction est véritable, c’est que l’une des deux affirmations au moins est fausse. Une tendance naturelle à la conciliation pousse alors à chercher un compromis, à prendre un moyen terme. Cet esprit conciliant est l’opposé de l’esprit scientifique. Si l’un dit 2 et 2 font 4, l’autre 2 et 2 font 5, on ne doit pas dire 2 et 2 font 4 1/2 ; on doit examiner lequel des deux a raison. C’est l’office de la critique » (
Introduction aux études historiques, 1898, chapitre VIII, IV).