Jean.D a écrit :
La limite serait alors la date de mise à disposition de l'ensemble des documents permettant une étude exhaustive. En France, cela serait de 30 ans (en théorie) mais de nombreux documents sont inaccessibles avant 60 ans. Pour moi ce chiffre marquerait la frontière entre passé et actualité.
La limite à cela est qu'on ne sait jamais si on a en main
toutes les sources. Un travail sérieux sur des événements très anciens peut être remis en cause par la découverte de nouvelles sources ; a contrario, ça n'empêche pas de faire un travail sérieux même en sachant que certaines sources existent, mais ne sont pas encore accessibles.
Imaginons qu'on décrypte demain un palimpseste qui raconte une "Histoire des Francs" très différente de celle de Grégoire de Tours, sous la forme d'un "journal" décrivant l'actualité de l'époque. Ca ne rend pas d'un coup caduc le travail des historiens, mais ça ouvre un champ d'étude complémentaire.
L'historien travaille sur la base des sources disponibles ; il peut le faire sur un événement récent ; le risque c'est que si peu de sources soient disponibles que le travail ne sera pas crédible.
Dit autrement, on doit commencer à pouvoir travailler sur le Rwanda et le 11/09, même si on sait bien que les archives des services secrets et militaires ne seront pas accessibles avant longtemps. Mais il y a de nombreuses autres sources.
En revanche, un travail d'historien sur l'indépendance du Kosovo, on peut se demander si ça a déjà un sens.
PS : très intéressante discussion en tout cas