C'est précisément ce que je dis, n'est-ce pas : Mme Taubira est une politique, et même une élue,
donc c'est à elle (et ses collègues) de faire les lois, et à personne d'autre. Et je sais, les lois, c'est pas drôle, c'est ennuyeux, c'est contraignant, mais il en faut sans doute quand même.
Par ailleurs, je lis toujours les mêmes arguments sur ce site depuis des années maintenant, répétés à l'envie, et qui tiennent toujours aussi peu la route sur le plan juridique. Un juge ne juge pas "le passé" ni "les sociétés qui le façonnaient" ! Vous imaginez un juge, dans un Tribunal, déclarer : "J'appelle Le Passé à la barre" ? On parle d'affaires contemporaines, là, on parle du présent, du type de celles qu'évoque julien_b par exemple, on ne parle pas du passé ! On parle de qualifier juridiquement des faits tels qu'ils apparaissent éventuellement dans des revues, des brochures, des ouvrages, etc. "Génocide", par exemple, c'est une qualification
juridique. Et ce n'est pas aux historiens, aux coiffeurs ou aux garagistes de dire à la société qu'est-ce qui est un génocide et qu'est-ce qui ne l'est pas. Ca, c'est le rôle du Législateur. C'est lui qui fixe le vocabulaire des crimes et délits, et ce, par des lois, votée par ceux-là même que vous élisez et qui vous représentent.
Mine de rien, c'est un peu le principe de la démocratie représentative que je rappelle, là.
Et pas de la démocratie libérale, non, car, que je sache, la République Française, sous la Ve, n'est pas une "démocratie libérale". Elle n'est justement pas conçue, comme d'autres peuvent l'être, comme un espace de compétition entre des minorités constitués en groupes de pression.
Car de quoi s'agit-il, lorsque Duc de Raguse dit par exemple :
Citer :
En quoi ce prétendu "corporatisme" diffère avec l'idéologie ambiante - véhiculée par une minorité d'individus décidés et formant aussi à ce titre un "corps", tout comme les députés d'ailleurs - de repentance systématique et de jugements à l'emporte-pièce (sans aucune volonté de nuancer) du passé de l'Humanité ? [...] Cette loi était avant tout idéologique et rien d'autre.
Il s'agit effectivement de la petite minorité X, portée par ses convictions, contre la petite minorité Y, portée par d'autres convictions. Et c'est bien ce que je veux dire. Car autant vous vous époumonnez lorsque ce sont des associations "minoritaires" qui saisissent les tribunaux, autant lorsque ce sont d'autres associations minoritaires, d'historiens "libéraux" cette fois, qui font pression sur l'Assemblée, vous trouvez cela très bien. Qui est partial ?
Hé bien, disons-le franchement, une bonne fois pour toutes : "Avant tout", il s'agit ici de politique. Idéologie contre idéologie. Droits de l'homme contre liberté d'expression. L'histoire, elle a quand même un peu bon dos -comme souvent, d'ailleurs.