L'article est effectivement très instructif et cette Dame, que j'apprécie beaucoup, possède à l'origine une formation d'historienne (thèse sur les monastères et l'aristocratie en Provence). [l'ensemble de l'ouvrage qu'elle a dirigé est aussi très intéressant, avec des communications fort stimulantes dont celle d'Anita Guerreau-Jalabert :
http://cem.revues.org/index8092.html].
Cependant, on est plutôt ici dans l'exception... la majorité des médiévistes conservant (consciemment ou non) une réticence, plus ou moins diffuse, plus ou moins claire, face à l'anthropologie et au structuralisme. En dehors de Jacques le Goff, d'Alain et d'Anita Guerreau, ainsi que d'une poignée de chercheurs, la portée
réelle de l'héritage lévi-straussien en histoire médiévale reste très étroitement limité, ce qui est bien entendu extrêmement dommageable. Je crois cependant qu'il n'en va pas de même en histoire antique - en particulier en histoire grecque -, surtout grâce au très brillant Jean-Pierre Vernant, avec lequel Claude Lévi-Strauss se reconnaissait (si je ne me souviens pas trop mal des termes) "une communauté de pensée".