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Message Publié : 29 Nov 2009 22:52 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 20 Avr 2007 5:47
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Mais justement les écrivains donnent leurs archives personnelles à des bibliothèques et pas à des fonds d'archives qui ne sont pas l'institution habilitée à les recevoir.


Ah, quel malheur de vivre dans un pays ou on m.lange tout .......
http://collectionscanada.ca/archiveslit ... 135-f.html


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Message Publié : 30 Nov 2009 11:15 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 27 Avr 2008 14:42
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Tourblanche a écrit :
Citer :
Mais justement les écrivains donnent leurs archives personnelles à des bibliothèques et pas à des fonds d'archives qui ne sont pas l'institution habilitée à les recevoir.


Ah, quel malheur de vivre dans un pays ou on m.lange tout .......
http://collectionscanada.ca/archiveslit ... 135-f.html


Il y a une chose à comprendre c'est que les archives ne sont pas d'abord destinées aux historiens. Les dépôts d'archives sont d'abord destinés à les conserver pour les administrations qui doivent faire de la place pour leurs nouvelles archives. Pas mal d'archives ont encore une valeur juridique ou utilitaire. Par exemple j'ai entendu parler de l'usage que des architectes peuvent faire des plans de ponts au autres qu'ils ont à réparer.
En France les archives ont une histoire bien connue.
Jusqu'en 1790, chaque institution gardait ses archives. Le roi faisait garder ses papiers, par exemple les traités à Saint-Denis. En 1790, les archives de le monarchie et des institutions centrales ont été rassemblées aux Archives nationales, celle des institutions locales dans les dépôt d'archives départementales. On y a aussi ajouté tous les documents provenant des biens nationaux, par exemple ceux des établissements religieux. Depuis les archivistes continuent à collecter les documents que les institutions ne peuvent plus conserver elles-mêmes. Par exemple l'archiviste de Moselle s'arrache les cheveux pour sauver les 18 km d'archives de houillères. Les archives privées peuvent aussi être donnée, par exemple s'il s'agit de la famille d'un personnage important, mais les archives prennent plutôt les correspondances alors qu'un manuscrit sera donné à une bibliothèque. Les archives sont secrétées par la vie elle-même donc par l'histoire en train de se faire. Alors que les bibliothèques conservent plutôt les œuvres de création. Bien sûr, il y a des exceptions, on trouve dans des bibliothèques des choses qui pourraient très bien se trouver aux Archives, mais la réciproque n'est pas vraie. Les archives sont une source pour l'histoire, mais ce n'est pas leur seule fonction et les sources ne sont pas toutes des archives.
En réalité la question les archives font-elles l'histoire ne veut rien dire.

_________________
Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII


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Message Publié : 18 Sep 2010 17:51 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 08 Déc 2009 18:21
Message(s) : 1303
Bon je crois qu'il y a eu dans cette discussion une confusion très grande entre les termes, qui a plusieurs causes :
- l'angle d'attaque : les archives font-elles l'histoire ? C'est ici avant tout concevoir les archives dans leur dimension historique, qui n'est qu'une approche, même si elle est la plus symbolique.
-la méconnaissance des archives : j'entends la méconnaissance de ce que sont légalement les archives, et le rôle des institutions d'archivage.

Reprenons donc depuis le début : les archives font-elles l'histoire ?
La définition des archives a été donné précédemment. Les archives ne font pas l'histoire : ce sont les historiens qui par leurs études font l'histoire, il permet aussi de donner une vie et un sens à ces dernières. Les archives ne sont dès lors que des matériaux. Faisons une comparaison plus parlante : la pierre fait-elle le bâtiment ? Non. C'est le maçon qui fait le bâtiment, avec les matériaux et les techniques qu'il a à sa disposition.


Revenons sur ce que sont les archives et ces institutions parce qu'on a pu lire tout et n'importe quoi.
Les archives sont des documents : on entend par là un support de données. Cela comprend il que les papiers et non les objets ?
Évidemment non. La loi est claire sur la question : "quels que soient leur support"! La Pierre de Rosette est par définition un document d'archives. Le parchemin, le bois, l'écorce, tout peut être support et donc potentiellement un objet.
A partir de quand un document devient document d'archives ? Dès sa création, puisqu'il n'y a pas de limite de date. Ainsi le ticket que vous avez reçu lors de votre visite à Trucmucheland lors des JEP est un document d'archives.
Les archives ne sont-elles que des originaux ? NON.
Les archives peuvent amplement être des copies. D'ailleurs une grande partie des archives anciennes, sont des copies d'originaux. Cela n'empêche pas le fait que ce soient des archives.
Bref les archives sont vraiment omniprésentes dans la vie quotidienne, même si souvent, pour la majorité de la population, ce ne sont que de vieux papiers poussiéreux et inutiles. Sans archives, pas d'État, pas de loi, bref, les archives étant un fondement même de la vie administrative et des citoyens, cela explique les actions menées par l'Unesco, dans le cadre du Bouclier Bleu, et d'Associations comme les Archivistes Sans Frontières, lors des catastrophes d'Haïti, du Var, de Xynthia, de Cologne, etc....

Ensuite les institutions : les archives étaient placés sous la direction du Ministère de la Culture et dirigées par la DAF (Direction des Archives de France). Dans le cadre, me semble-t-il de la RGPP, la DAF est devenue SIAF (Service Interministériel). A mon sens, on peut lire ce remaniement comme une volonté de rapprocher les services d'archives des services administratifs souvent ignorant des dispositions légales. Ainsi on peut observer ce que certains archivistes appellent "l'élimination sauvage", des administrations qui envoient à la benne des kilomètres de documents sans autorisation du Directeur des Archives départementales, seul habilité, en tant que représentant du Ministre à valider ou non toute élimination. Ainsi bon nombre de services se trouvent dans l'illégalité. Car les archives, outre leur fonction administrative, ont une fonction juridique, et la loi indique que tout citoyen peut avoir accès à sa demande aux archives. Si ce n'est pas le cas, l'administration est en tort et peut être envoyé devant le tribunal administratif. Bref, ce sont de longues dispositions légales.
¨Par conséquent, les services d'archives sont promptes à recevoir les archives publiques et administratives mais tout type d'archives : les archives d'écrivains ne font pas exception. Comme certaines bibliothèques acquièrent des fonds d'archives, il est possible que l'on trouve un certain nombre d'ouvrages dans les fonds d'archives. Les mémoires d'étudiants en sont un parfait exemple.

Bref tout cela pour passer un message : si vous travaillez dans une administration ou dans une entreprise (privée de service public : eau, transport en commun), renseignez-vous sur l'état et les liens qui existent et doivent exister entre votre service et celui des archives départementales. Et d'une pour être conforme à la loi, et de deux pour ainsi pouvoir améliorer la gestion des informations chez vous et par la suite, pouvoir conserver à but historique (c'est le but du forum).
Enfin je ne saurais que trop engager les personnes à être attentive aux archives privées qui sont des sources historiques non négligeables mais qu'il est difficile de collecter.

Enfin dernier appel pour Alceste, le mot archives est un nom féminin pluriel. Le mot "archive", est un néologisme récent que l'on voit employé pour parler de théorie sur les archives. Au mot "archive", il est préférable d'utiliser "document d'archives". En outre, parler de l'archive vous fait tout de suite passer pour une néophyte dans le milieu des archives, etest plutôt mal considéré d'un point de vue professionnel.

_________________
"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
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Message Publié : 21 Sep 2010 17:51 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 21 Sep 2010 13:35
Message(s) : 26
les archives "font"-elles l'histoire ?

ca dépend du sens que l'on donne à "faire" (mot on ne peut plus polysémique) : doit-on le prendre comme "constituer" ou comme "fabriquer" ?

Pour reprendre l'exemple plus haut : le maçon "fait" le mur; mais le mur est "fait" de pierres.

Le rôle de l'historien dans le traitement des archives est essentiel : pas d'histoire sans questionnement et les archives n'ont rien à dire par elles-mêmes. Pendant longtemps, avant Goubert et Henry, les registres paroissiaux n'étaient pas des sources historiques. Ce sont maintenant des documents classiques parce que la façon de les questionner à changer.

Mais en sens inverse, sauf peut-être pour la période antique où les questions se posent autrement, l'essentiel du travail de l'historien doit se faire aux archives. Les archives sont la matériau premier de l'historien; sans elles il ne peut pas écrire grand chose. Ce ne sont pas seulement des traces, elles sont la preuve matérielle que l'on écrit de l'histoire et pas des histoires. D'où ma réticence très grande envers l'histoire des représentations : hop, le sentiment de la mort dans l'oeuvre de Fénelon et voila qu'on aborde la question de la mort sous l'Ancien Régime. Mais quid de la société ? Faut dire que quand on est un historien, par exemple paresseux et parisien, c'est plus pratique à faire que de se taper des mois de dépouillement dans des salles d'archives départementales.
Combien d'historiens reconnus ne sont-ils pas allés depuis longtemps dans des salles d'archives ?


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