Danceny a écrit :
En fait, la thèse de Lucien Febvre est que l'athéisme était alors impensable, les cadres intellectuels ne permettant pas, selon lui, de construire la pensée d'un monde sans dieu. Dans ce cadre, il décèle bien des formes très fortes d'anticléricalisme, de critique du dogme et des sacrements, mais pas d'athéisme.
Son livre se voulait une réaction à des thèses selon lui anachroniques qui faisaient de Rabelais un athée.
Oui je connais la thèse de Lucien Febvre. Mais cela a beau être un grand de l'école des Annales il peut se tromper. Moi je lui répondrai de façon rapide que le mot athéisme existe à l'époque. Les religieux de tous bords traitent des gens d'athées. Le délit d'athéisme existe. D'autre part, en Italie où règne une grande liberté on trouve des passages de textes athées. Dans des universités comme Padoue la redécouverte de l'antiquité conduit à la redécouverte d'auteurs anciens athées comme Lucrèce. Donc dire que les intellectuels ne peuvent même pas penser l'athéisme de tient pas debout. Mais bien sûr ils étaient peu nombreux et ne s'exprimaient qu'avec prudence.