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Message Publié : 19 Mars 2013 8:24 
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Tite-Live
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Inscription : 14 Sep 2007 9:29
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Bonjour !

J'entends à droite à gauche que le concept de génération n'a pas la faveur des historiens et qu'ils rechignent à l'employer.
A priori, et sans être contemporainiste, ce concept ne me paraît pas impertinent non plus. Je souhaiterais donc en apprendre plus sur ce débat historiographique et les origines de cette tendance actuelle. J'en appelle donc à vos lumières ! :mrgreen:

D'où vient ce débat ? Quels en sont les tenants et aboutissants ?

Par avance, merci !

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"Si ton labeur est dur et que tes résultats sont maigres, n'oublie pas qu'un jour le chêne a été un gland"


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Message Publié : 19 Mars 2013 20:10 
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Salluste
Salluste

Inscription : 20 Déc 2010 21:48
Message(s) : 225
On reproche à la génération d'être floue, ce qui n'empêche pas les historiens de l'utiliser, pourvu qu'ils ne l'emploient pas confusément. Ils la distinguent en effet de la classe d'âge, ensemble de personnes nées au cours d'une même année. La génération implique pour sa part un sentiment d'appartenance que la classe d'âge ne possède pas (la génération 68) et, plus encore, un héritage historique auxquels ceux qui la composent sont attachés.
Elle ne forme pas un bloc monolithique duquel une individualité ne pourrait surgir. Elle n'exerce pas davantage à son endroit de force coercitive. En fait, si une certaine homogénéité la caractérise, somme toute relative, du moins les individus qui la composent partagent-ils toujours ensemble une culture commune. De même selon Michel Winock, une génération intellectuelle se trouve réunie par une question saillante qui, au cours de sa jeunesse, a détonné dans le cours des événements: il existe de la sorte une "génération du feu", profondément marquée par la Grande Guerre, une génération de l'entre-deux-guerres qui tourne autour des régimes totalitaires et de la crise de la démocratie. Pour opposés qu'ils fussent, Aron et Brasillach appartinrent tous deux à cette dernière, ce qui dénote, je crois, que le consensus ne peut définir ce concept.
Si les historiens se défient donc de la génération, ce n'est que dans la mesure où l'exercice de la définition n'a pas été préalablement effectué.


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Message Publié : 19 Mars 2013 22:16 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 28 Avr 2006 23:02
Message(s) : 1397
Localisation : Orne
Un article de la revue Persée de 1951, La théorie des générations ..., par l'historien Yves Renouard, vous interessera surement. On peut le lire à l'adresse http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... _53_4_3286

J'ai entendu ce qui semble une citation, mais dont je ne trouve pas l'origine, qui dit à peu près : "Les hommes ne changent pas, mais les générations changent". Je trouve que c'est assez vrai. Donc l'historien devrait s'intéresser aux générations, mais c'est difficile à faire.


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Message Publié : 22 Mars 2013 18:11 
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Polybe
Polybe
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Inscription : 31 Juil 2011 21:58
Message(s) : 63
Localisation : Banlieue Parisienne
Foulquart a écrit :
Bonjour !

J'entends à droite à gauche que le concept de génération n'a pas la faveur des historiens et qu'ils rechignent à l'employer.


Ah bon ? Sans trop être au courant non plus, j'avais de mon côté l'impression qu'il était à la mode :mrgreen: .
En histoire, à Sciences Po, Jean-François Sirinelli et Marc Lazar me semblent l'apprécier, et Ludivine Bantigny également, qui est une historienne dont les travaux me semblent bien diffusés et plutôt en vogue. Cela dit, elle ne lui donne peut-être pas le même sens, et revient vers un sens plus concret et démographique, qui me paraît (mais M. Lazar n'était pas d'accord avec moi quand nous en avions discuté il y a deux ou trois ans) certes vaste, mais plus riche, à l'heure des NTIC en particulier. Je crois que Sirinelli l'utilise dans une optique très "histoire sociale des intellectuels".
Cependant, il fait totalement sens pour beaucoup d'éléments connus, qu'il s'agisse des Noirs de la LSE ou de la Khâgne LLG ; de la promotion Voltaire de l'ENA récemment... (enfin je me répète : je dis cela en ne voyant la chose que de très loin)


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