Cher Jefferson,
A aucun moment je n'ai douté de votre honnêteté et à aucun moment je n'ai pensé que vous souhaitiez jeter de l'huile sur le feu. Vous m'apparaissiez de bonne foi, mais trompé et c'est pour cela que je vous reprochais, simplement, de prendre les postulats d'HDG pour la réalité, soit dans le vocabulaire employé, soit dans le ton de votre premier post, qui donnait véritablement l'impression d'un complot extrémiste ( de droite bien entendu, car il n'y en a pas à gauche
) dans l'écriture de l'Histoire aujourd'hui.
Je vous ai expliqué le vice de forme de la démarche d'HDG/CVUH, qui prétend qu'une "vague brune" s'abat sur l'écriture de l'Histoire aujourd'hui en prenant comme exemples des animateurs, des journalistes et autres comédiens. Pareille faute de méthode de définition est sanctionnée pour n'importe quel étudiant en L1 d'histoire de France et de Navarre.
Vous apportez de la nuance aujourd'hui, je ne peux que vous en remercier.
Citer :
Je parlerais plutôt d'une résurgence d'un certain roman national, dans la lignée d'un Lavisse ou d'un Bainville.
Cette remarque associant ainsi Lavisse et Bainville illustre parfaitement ce que je soulignais plus haut. C'est la première fois que des personnes, qui se prétendent historiens (
), associent les deux hommes. Soit c'est de la manipulation politicienne, soit c'est de la profonde méconnaissance. (j'ai des difficultés à croire en la deuxième option...)
Quoiqu'il en soit l'objectif est clair : éclabousser l'un des plus célèbres rédacteurs du "roman national" par un journaliste engagé au sein de
l'Action française !
Une "caisse à outils" idéologique écrivais-je... Ainsi, à partir d'aujourd'hui on pourra penser que le "roman national" est une construction de l'extrême-droite (orléaniste, non ça il ne faut pas faire figurer cela pourrait mettre la puce à l'oreille de certains...
) française de la fin du XIXème siècle.
Faut-il encore rappeler, ici, que Lavisse - comme Vidal pour la géographie - est le père des programmes d'histoire de l'école de la IIIème République, lequel participe - en lien avec les lois scolaires de Ferry - à enraciner les valeurs républicaines dans la société française ? Lavisse est un universitaire, employé par les gouvernements de la IIIème République à former la première génération d'instituteurs de la IIIème République, dans les toutes jeunes Ecoles Normales, en histoire ; à concevoir les premiers manuels d'histoire ; à collaborer avec d'autres historiens pour réaliser atlas et autres ouvrages de vulgarisation à destination d'adultes ; etc.
L'associer à un journaliste, dont le programme politique était justement, de se débarrasser de la "gueuse" et de tous ces "intellectuels" devenus républicains (Lavisse, avait des sympathies bonapartistes initialement, n'oublions pas qu'il fut aussi le précepteur du prince impérial), constitue non seulement une faute historique, mais aussi une escroquerie intellectuelle sans commune mesure. Remarquez, ils font bien passer un Bern ou un Sevillia pour des historiens actuels, ils n'en sont plus à ça près !
Oubliera-t-on que ce "roman national" a permis la sécularisation de l'enseignement de l'Histoire dans la France de la fin du "long XIXème siècle" et l'enracinement des valeurs républicaines dans la société française, dans le but de mettre fin à ces Républiques "sans Républicains" et au retour de la monarchie, que défendait le même Bainville dans ses écrits ?
En ce sens, la démarche d'HDG est honteuse et intellectuellement malhonnête. Inqualifiable !
Ainsi, ils sont aussi nuisibles, par la désinformation opérée sur des sujets/personnages aussi importants avec une touche de raccourcis idéologiques ignobles, que les auteurs qu'ils critiquent !
Citer :
C'est certain. L'historiographie de la Révolution française est faite toute entière de ces luttes politiques, parce qu'elle est le socle de notre société, et par conséquent un enjeu d'une importance à nulle autre pareille.
Même si vous avez raison, je ne pense pas qu'il soit question de l'historiographie de la Révolution française ici.
Ne comparons d'ailleurs pas un Furet ou un Soboul avec les écrits de réinterprétation, aussi inutiles que médiocres, d'HDG. Ils ne produisent aucunement de l'Histoire, encore une fois. Ils se comportent simplement en pamphlétaires et polémistes au même titre qu'un Sevillia. Je pense l'avoir démontré, comme d'autres utilisateurs l'ont aussi fait entendre.
Citer :
Je peux dès lors, tout en regrettant qu'on en arrive à de telles extrémités, comprendre le radicalisme d'HdG - ne pouvant pas débattre honnêtement, ils sont contraints d'user des mêmes armes que leurs adversaires. Média, buzz, etc.
Vous prétendez qu'il y aurait obligation à réagir à cette écriture de l'histoire par "l'extrême-droite".
Mais qui prétend qu'elle existe si ce n'est HDG/CVUH ? Aucun historien ne s'est amusé à relayer cela. Pourquoi ? Parce qu'ils s'attaquent en fait à des personnages travaillant dans les médias et qu'ils ne sont nullement historiens.
Citer :
Je pense qu'ils feraient mieux de s'entendre avec un bon éditeur pour proposer une nouvelle histoire de France destinée au grand public - un bouquin bien illustré, bien écrit, soutenu par un plan presse sérieux, en phase avec la recherche.
C'est déjà fait, sans buzz et battage médiatique - qui constituent le véritable carburant d'HDG - en toute discrétion. Une réponse au "Métronome" de Deutsch par des historiens, des vrais, sans "vague brune" à la clé et polémique véreuse :
Triste que ces trublions, autoproclamés inquisiteurs en chef, aient plus de publicité que les auteurs sérieux...