Dans ma famille, nous « cousinons ». C'est ainsi que nous nommons des relations entretenues avec des cousins éloignés (parfois jusqu'au 7e degré!). Leurs figures ou la simple évocation du nom de ces nombreux cousins au cours de repas de famille font partie de mon enfance. Ado, j'ai voulu connaître les liens qui nous unissaient à eux. En bien des cas, on n'a pas su me répondre. Nous venions alors tout juste d'avoir Internet (vers 2007) et déjà des archives départementales mettaient en ligne leurs fonds, alors je me suis lancé dans la généalogie. De fil en aiguille, j'ai obtenu bien plus que des noms et des dates.
J'aimerais écrire sur la famille de ma grand-mère paternelle, car beaucoup d'anecdotes et de documents ont été conservés (actes notariés, photographies, correspondances, carnets de compte et même un journal intime) et je sais qu'il y a des documents à exploiter dans un fonds d'archives étranger, mais comme dit par un autre contributeur du fil, le temps manque. L'arbre en ligne que je continue à alimenter me sert donc à consigner mes notes pour la suite. En réalité, plus qu'écrire sur une branche de la famille, c'est l'idée d'écrire sur un nom qui me poursuit. C'est un patronyme rare et désormais éteint en France mais, par une curieuse histoire, il est désormais associé à un
tableau de Georges de La Tour.
Pour faire le lien avec le fil sur la mémoire de 1870, voici deux tranches de vie, complétement oubliées de la mémoire familiale et exhumées lors de mes recherches généalogiques.
J'ignorais qu'un arrière-arrière-grand-père avait participé à la guerre de 1870, en tant que mobile. Il a été blessé et capturé lors de la bataille de Saint-Quentin. Il avait néanmoins été déclaré mort au lendemain des combats (cet homme a ainsi deux actes de décès, l'un en 1871 dans l'Aisne; l'autre en 1930 dans les Ardennes). J'ignore si sa famille en avait été avertie. Si oui, quelle surprise de voir revenir le fils au printemps 1871!
Un tri dans les archives familiales a permis de retrouver une lettre écrite à cet homme, mon ancêtre, par son frère aîné, commis des Postes à Paris. En date de mars 1871, elle est le plus vieux document familial, hors actes notariés, que nous ayons conservé. Il y raconte brièvement la dureté du siège, son engagement dans un bataillon de volontaires et conclut son courrier sur le vœu que la France prenne sa revanche sur la Prusse.
En janvier 1871, un autre arrière-arrière-grand-père, agriculteur champenois, est venu en aide au ballon
Le Général Bourbaki, qui était venu s'échouer dans sa commune. Il a mis à l'abri l'aéronaute et son passager puis a été le premier maillon d'une chaîne qui leur a fait gagner le Nord de la France, hors des mains allemandes. Pour ceux que l'épisode intéresserait le pilote a raconté son périple:
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5699082k/f9 Enfin, une mention spéciale pour
Passion-Histoire: c'est sur ce forum qu'il y a quelques années un contributeur m'a fait découvrir l'existence de
Gallica, qui est désormais un incontournable de mes recherches généalogiques ou pas, d'ailleurs. Bien des ancêtres et cousins ont pris de « l'épaisseur » grâce à ce que j'ai pu y trouver. Merci!