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 Sujet du message : La cause en histoire
Message Publié : 25 Juin 2005 14:32 
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Grégoire de Tours
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Le debat sur Max Weber, ainsi que la question de la validite des faits et de la pertinence des hypotheses historiques, m'amenent a poser une question fondamentale en epistemologie de cette discipline : L'explication causale est-elle possible en histoire, et quelle pourrait en etre la methodologie ?

Par souci d'honnetete, je ne vais pas tourner autour du pot : Ceux qui connaissent l'histoire de l'histoire, et singulierement de ses rapports avec les sciences sociales, savent que ma question est orientee. Pour moi, la reponse est non :)

Pourtant, cette question me passionne, et, apres tout, je ne connais pas le point de vue d'historiens contemporains.


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Message Publié : 25 Juin 2005 18:11 
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J'ai un peu de mal à comprendre ce que vous voulez dire en répondant négativement à votre question: la recherche causale est la base même de l'histoire. J'ai même du mal à voir ce qu'il reste de l'histoire si on lui enlève cette attribution.

Après, il y a cause et cause, et là, on peut discuter beaucoup sur la "cause première" censée déterminer toutes les autres, et notamment se demander s'il y a réellement une "cause première".

_________________
"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).


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Message Publié : 25 Juin 2005 22:25 
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Grégoire de Tours
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Pourtant cela me semble bien complexe.

Je vais essayer de lister rapidement.

D'abord, l'objet.
la validite des faits. Je n'y reviens pas en tant que tel, la question du recueil des donnees legitimes se pose en histoire comme ailleurs.
En revanche, la specificite du fait pose plus probleme en histoire qu'ailleurs. Les donnees ne se presentent pas "pures" en histoire et l'irreduction elementaire, d'abord y est tout sauf simple, ensuite me semble rarement entreprise.
La nature du fait est encore plus problematique. Par exemple : L'histoire traite-t-elle de donnees conscientes ou inconscientes ?
Et cette question rejoint directement celle de la validite :
Si l'histoire traite de donnees conscientes, alors son champs d'etude est particulierement restreint.
Mais si elle traite de donnees inconscientes, alors comment peut-elle faire confiance a la source heuristique, aussi nombreuses soient les sources ?

Ensuite, la methodologie.
La methodologie en histoire ne peut etre d'ordre experimental, bien evidemment. Mais alors, elle est d'ordre interpretatif. C'est-a-dire qu'elle repose sur l'empathie.
Des lors se pose la question : Comment interpreter un fait passe sans inferer sur le present ?
Pour interpreter le fait passe, il faut donc postuler que :
- Soit "rien ne change vraiment"
- Soit c'est "l'eternel retour du meme".
Mais alors qu'est-ce que l'histoire veritablement ? Un continuum dynamique, un statisme, ou une juxtaposition d'instants ?
Je vais revenir la-dessus ici : *

Enfin, corrolaire : la regularite.
Le fait historique est-il unique ou est-il statistiquement signifiant ?
On peut poser qu'il n'est pas besoin d'une regularite statistique pour qu'une relation causale soit une loi.
Mais a quoi servirait une loi portant sur une relation unique entre deux elements uniques ?
Des lors se pose la question : L'induction, et la generalisation des conclusions, sont-elles possible en histoire ?
Si oui, alors comment, dans quelles limites, sur quels objets, etc.
Si non, alors qu'est-ce que l'histoire apprend ?


* Je reviens sur la question du biais d'empathie, qui n'est evidemment pas propre a l'histoire, par une anecdote detournee que j'aime bien. C'est Franz Boas qui la rapporte, un anthropologue americain.
Il lui arrivait de faire venir a New-York l'un de ce qu'on appelle ses "indicateurs", c'est-a-dire un membre de l'une des tribus "primitives" nord-americaines qu'il etudiait (on est a la fin du XIXe).
Et ce que note Boas, c'est le desinteret assez marque de l'homme pour les gratte-ciels, les rues encombrees de voitures, la foule, etc... En revanche, il se montrait particulierement interesse par les nains et les femmes a barbe du cirque, ainsi que les boules de laiton qui ornent les rembardes des escaliers. Sans doute parce que cela renvoyait directement a des notions tres precises au sein de sa propre culture. :)


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Message Publié : 26 Juin 2005 6:39 
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Citer :
D'abord, l'objet.
la validite des faits. Je n'y reviens pas en tant que tel, la question du recueil des donnees legitimes se pose en histoire comme ailleurs.
En revanche, la specificite du fait pose plus probleme en histoire qu'ailleurs. Les donnees ne se presentent pas "pures" en histoire et l'irreduction elementaire, d'abord y est tout sauf simple, ensuite me semble rarement entreprise.
La nature du fait est encore plus problematique. Par exemple : L'histoire traite-t-elle de donnees conscientes ou inconscientes ?
Et cette question rejoint directement celle de la validite :
Si l'histoire traite de donnees conscientes, alors son champs d'etude est particulierement restreint.
Mais si elle traite de donnees inconscientes, alors comment peut-elle faire confiance a la source heuristique, aussi nombreuses soient les sources ?


Tout cela est un faux problème: l'herméneutique post-heideggerienne, de Ricoeur à Gadamer, nous a désormais bien appris qu'il n'y a pas de "fait pur" mais que tout est interprétation, c'est-à-dire interaction entre objet et sujet, conscient et inconscient, et qu'il ne saurait en être autrement.

Citer :
Ensuite, la methodologie.
La methodologie en histoire ne peut etre d'ordre experimental, bien evidemment. Mais alors, elle est d'ordre interpretatif. C'est-a-dire qu'elle repose sur l'empathie.
Des lors se pose la question : Comment interpreter un fait passe sans inferer sur le present ?
Pour interpreter le fait passe, il faut donc postuler que :
- Soit "rien ne change vraiment"
- Soit c'est "l'eternel retour du meme".
Mais alors qu'est-ce que l'histoire veritablement ? Un continuum dynamique, un statisme, ou une juxtaposition d'instants ?

Là encore, c'est un faux problème pour les mêmes raisons: l'interprétation n'est pas empathique, elle est ontologique: tout est interprétation, la vie quotidienne, la lecture comme l'histoire. Les faits eux-mêmes sont des interprétations. Le passage par l'interprétation n'est pas tant un problème qu'un donné, même s'il pose bien sûr des questions et doivent être pris en compte par l'historien.

Citer :
Enfin, corrolaire : la regularite.
Le fait historique est-il unique ou est-il statistiquement signifiant ?
On peut poser qu'il n'est pas besoin d'une regularite statistique pour qu'une relation causale soit une loi.
Mais a quoi servirait une loi portant sur une relation unique entre deux elements uniques ?
Des lors se pose la question : L'induction, et la generalisation des conclusions, sont-elles possible en histoire ?
Si oui, alors comment, dans quelles limites, sur quels objets, etc.
Si non, alors qu'est-ce que l'histoire apprend ?

Personnelement, par principe, j'éviterai de parler de "loi" ou de "règle" en histoire: chaque fait est unique et à ce titre répond à une causalité propre.

_________________
"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).


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Message Publié : 26 Juin 2005 10:59 
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Grégoire de Tours
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Mouais.
Comme dit l'autre : "Quand une question est embarrassante, le mieux est de repondre que c'est un faux probleme" :)

Non, serieusement, il n'y a pas de solution a ces questions, bien entendu, il n'y a que des positions.
Maintenant, personnellement, la position phenomenologique me pose probleme.

Ainsi, par exemple, si on dit, avec Braudel donc, que "les hommes ne font pas l'histoire, c'est l'histoire qui les fait, ils la subissent." Ce qui devrait etre une position tres fructueuse.
On pose des lors une "volonte", une "force", exterieure a la conscience de l'individu, et qui la subsume.
Par ailleurs, on ne parle pas en fait d'un individu, mais de la multitude.
Une sorte d'"inconscient collectif" ? :)

Or, ce qui serait exterieur a la conscience, quoiqu'il soit, peut-il etre apprehendable par la conscience, selon la position phenomenologique ?
Et bien non, du moins pas dans la maniere dont la definit Husserl -et pas telle que je la comprends. Car le moi, selon Husserl, se nourrit de l'experience du monde vecu par lui-meme. Ce qu'il construit/deconstruit/interprete, c'est non pas le reel, c'est vrai, mais l'experience vecue, dans une dialectique entre cette experience et lui-meme.
Aussi, je ne connais pas bien Paul Ricoeur. Mais il me semble que l'hermeneutique ne peut constituer qu'en une dialectique entre le moi et l'oeuvre. C'est l'oeuvre elle-meme qui est objet de l'experience, et non pas les faits ou les actes relates dans l'oeuvre. Qui, eux, restent inacessibles a l'experience vecue. Et qui le restent d'ailleurs d'autant plus qu'ils sont collectifs, et echappent ainsi, dans leur diversite, a l'elaboration ontologique.

En consequence, si on part du moins de la proposition de Braudel -je ne me fixe pas sur Braudel, mais il se trouve que c'est aussi celle des sciences sociales, et de Marx d'ailleurs, qui en fait, n'en est pas vraiment eloigne- il me semble difficile d'evacuer les questionnements sur la validite et la causalite.
Maintenant, un autre point de depart serait possible. Par exemple, celui qui consisterait a ne voir dans le document historique qu'une strategie de construction du reel, qu'il s'agirait alors de "deconstruire" :)

Qu'en pensez-vous ?
Je peux parfaitement me tromper, je ne pretends pas maitriser la phenomenologie si bien que cela.


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Message Publié : 26 Juin 2005 11:31 
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Citer :
On pose des lors une "volonte", une "force", exterieure a la conscience de l'individu, et qui la subsume.

Une "force" peut-être, une volonté pas du tout: une force n'est pas toujours volontaire, à moins de croire en Dieu.

Citer :
Par ailleurs, on ne parle pas en fait d'un individu, mais de la multitude.
Une sorte d'"inconscient collectif" ?

Là encore, ce n'est pas un choix mais un fait: les hommes vivent en société et on ne peut pas en faire abstraction. Le faire serait précisément biaiser l'analyse et courir à l'erreur.

Citer :
Or, ce qui serait exterieur a la conscience, quoiqu'il soit, peut-il etre apprehendable par la conscience, selon la position phenomenologique ?
Et bien non, du moins pas dans la maniere dont la definit Husserl -et pas telle que je la comprends. Car le moi, selon Husserl, se nourrit de l'experience du monde vecu par lui-meme. Ce qu'il construit/deconstruit/interprete, c'est non pas le reel, c'est vrai, mais l'experience vecue, dans une dialectique entre cette experience et lui-meme.

Certes, mais je vois mal comment on peut rejetter ce point de vue dans son ensemble (même si dans le détail, on peut en critiquer certains aspects). Bien sûr que l'histoire (la vie tout simplement) n'est qu'une histoire de l'expérience du monde, mais comment pourrait-il en être autrement: comment voulez-vous parler d'une chose dont vous n'avez pas même conscience? Comment parler de l'inconnu dans la mesure où il est inconnu?
Alors oui, je le répète, l'historien ne peut parler que de ce qui est, c'est-à-dire de ce dont il a conscience, c'est-à-dire de ce qu'il (lui et son groupe social) interpréte (puisque comme le montre bien votre anecdote liminaire, tous les hommes n'ont pas la même "vision", la même herméneutique du monde qui les entoure). Dans la mesure où les faits ne sont jamais que des interprétations, alors l'histoire est une histoire des interprétations.

Citer :
Aussi, je ne connais pas bien Paul Ricoeur. Mais il me semble que l'hermeneutique ne peut constituer qu'en une dialectique entre le moi et l'oeuvre. C'est l'oeuvre elle-meme qui est objet de l'experience, et non pas les faits ou les actes relates dans l'oeuvre. Qui, eux, restent inacessibles a l'experience vecue. Et qui le restent d'ailleurs d'autant plus qu'ils sont collectifs, et echappent ainsi, dans leur diversite, a l'elaboration ontologique.

Ce n'est pas l'oeuvre ou le monde qui est l'objet de l'expérience, l'expérience, c'est le lien, le "jeu" dirait Gadamer, qui s'établit entre les deux.

Citer :
Maintenant, un autre point de depart serait possible. Par exemple, celui qui consisterait a ne voir dans le document historique qu'une strategie de construction du reel, qu'il s'agirait alors de "deconstruire"

Tout à fait, si ce n'est le mot "stratégie" qui renvoie encore à cette idée de "volonté" que vous exprimiez plus haut: la construction du réel (on en revient au débat sur les travaux de Bruno Latour développé sur un autre fil: http://www.passion-histoire.net_ ... php?t=4916 ) n'est pas une stratégie volontaire mais quelque chose d'ontologique, à la fois "inconscient" et nécessaire.
Ceci dit, les deux points de vue, et donc les deux histoires ("constructrice" et "déconstructrice") ne sont pas antinomiques mais peuvent se compléter.

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Message Publié : 26 Juin 2005 12:24 
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Grégoire de Tours
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Citer :
Là encore, ce n'est pas un choix mais un fait: les hommes vivent en société et on ne peut pas en faire abstraction. Le faire serait précisément biaiser l'analyse et courir à l'erreur.


Bien sur, il ne s'agit pas d'en faire abstraction. Mais au contraire de le prendre comme donnee.
Si les hommes vivent en societe, et si cette vie en societe agit de telle maniere qu'elle constitue une force (donc) qui s'impose a leur conscience, alors voila une donnee fondamentale.
Je dirais en fait : voila notre objet.



Citer :

Certes, mais je vois mal comment on peut rejetter ce point de vue dans son ensemble (même si dans le détail, on peut en critiquer certains aspects). Bien sûr que l'histoire (la vie tout simplement) n'est qu'une histoire de l'expérience du monde, mais comment pourrait-il en être autrement: comment voulez-vous parler d'une chose dont vous n'avez pas même conscience? Comment parler de l'inconnu dans la mesure où il est inconnu?



Il y aurait la une distinction radicale a faire entre inconscient et inconnu.
Ca nous entrainerait loin. Mais a partir du moment ou on a defini l'histoire comme objet inconnu parce que inconscient, on n'est plus dans l'inconnu, on est dans l'inconscient. Et on peut alors peut-etre imaginer une histoire qui obeisse a des regles et des lois.
Mais pas avec l'aide de la phenomenologie, j'en ai peur.



Citer :
Alors oui, je le répète, l'historien ne peut parler que de ce qui est, c'est-à-dire de ce dont il a conscience, c'est-à-dire de ce qu'il (lui et son groupe social) interpréte (puisque comme le montre bien votre anecdote liminaire, tous les hommes n'ont pas la même "vision", la même herméneutique du monde qui les entoure). Dans la mesure où les faits ne sont jamais que des interprétations, alors l'histoire est une histoire des interprétations.


Une histoire des interpretations... Cela sonne a mes oreilles comme un "recueil de fables", Florian :)



Citer :
Tout à fait, si ce n'est le mot "stratégie" qui renvoie encore à cette idée de "volonté" que vous exprimiez plus haut: la construction du réel (on en revient au débat sur les travaux de Bruno Latour développé sur un autre fil: http://www.passion-histoire.net_ ... php?t=4916 ) n'est pas une stratégie volontaire mais quelque chose d'ontologique, à la fois "inconscient" et nécessaire.
Ceci dit, les deux points de vue, et donc les deux histoires ("constructrice" et "déconstructrice") ne sont pas antinomiques mais peuvent se compléter.



Mouais. Votre Latour est apparemment un tenant de la these des episteme.
Ca me fait penser que, finalement, ce qu'il y a de commun a toutes ces theories est que, soumis a une force collective et inconsciente, ou reduit a reconstruire lui-meme l'ensemble du reel sur la base de sa propre experience vecue, l'homme est bien seul. Seul, sans meme le reconfort du sens comme donne a priori.
Pas de doute, nous evoluons bien dans une epoque fondamentalement individualiste :)


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Message Publié : 03 Juil 2005 16:34 
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Salluste
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La cause de quoi ?


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Message Publié : 27 Sep 2005 17:00 
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Grégoire de Tours
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Florian, je souhaitais vous remercier. Apres Braudel, vous m'avez incité a lire aussi B.Latour, et c'est effectivement tres interessant. Merci donc :wink:


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Message Publié : 27 Sep 2005 17:11 
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Grégoire de Tours
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Je pense qu'on apprends beaucoup à étudier ce qu'est un événement. Je pense aux explications de Hanna Arendt.

L'événement est le débouché final de différentes causes qui menaient auparavant un chemin tranquille et parfois silencieux. Puis, brusquement, arrive l'événement qui révèle a posteriori quelles causes étaient efficientes.

Qu'est ce que la cause ? C'est le résultat d'une ana-lyse de l'événement : remonter le cours des choses et voir ce qui a été effectif.

Il n'y a pas de cause "métaphysique" à proposer au travers de l'Histoire. Il n'y a que des analyses, des parcours de la pensée qui essaie de refaire le chemin inverse de l'Histoire.

Ainsi pour trouver les causes d'un événement, il semble plus judicieux de prendre l'histoire à rebour que dans le sens du temps, car dans le sens du temps, l'illusion et l'ignorance des causes réelles de l'événement demeurent, par définition ...

_________________
Celluy est saige, (...) qui ne congnoist ennemy que soy-mesmes et qui tient sa volunté et son propre conseil pour suspect. - Marguerite de Navarre


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Message Publié : 27 Sep 2005 17:31 
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Citer :
Florian, je souhaitais vous remercier. Apres Braudel, vous m'avez incité a lire aussi B.Latour, et c'est effectivement tres interessant. Merci donc


De rien, on est là pour ça: s'ouvrir mutuellement de nouveaux centres d'intérêts.

J'en profite pour signaler à ceux qui voudraient en savoir plus sur l'oeuvre de B. Latour qu'un petit livre très bien fait, synthétique et clair, vient de paraître aux éditions de l'Aube. Il s'agit en fait de la retranscription d'une emmission initialement diffusée sur France Culture: B. Latour y répond aux questions de F. Ewald, retraçant les différentes étapes de son parcours intellectuel.

Pour seulement 6 euros, c'est franchement une bonne affaire:

Image

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