Nous sommes actuellement le 26 Avr 2024 2:16

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez rien publier ou éditer.  [ 68 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
Auteur Message
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Juil 2006 15:10 
Hors-ligne
Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Un chapitre peu connu des traites qu'il faut bien appeler 'interafricain' bien que l'on utilise habituellement ce terme dans un sens exclusivement subsaharien, celui de la traite marocaine, commencée avant l'an mille, et qui a continué, semble-t'il, jusqu'au 20éme siècle.
La présence de populations noires issues d'esclaves est très visible, dans le sud du Maroc en particulier--cf les Gnaouas d'Essaouira et leur culte.
Ces populations ont été métissées, selon le même processus qui a abouti aux US à une proportion de plus d'1/3 de la population noire testée ayant des ascendants blancs selon les tests d'ADN devenus populaires dans ce pays.
cad le métissage s'effectuant dans le sens hommes marocains/femmes esclaves africaines, et non l'inverse. Et s'accompagant de conversions à l'Islam qui n'assuraient pas plus que chez les Européens un traitement identique à celui des marocains natifs.
Ces esclaves étaient razziés et vendus selon des itinéraires et lieux de vente établis-voir lien ci-dessous.
L'importance numérique de cette traite a été estimée, de son origine au 20ème siècle, à 5 ou 6 millions.
Contrairement aux Amériques, il n'y avait guère d'agriculture de type latifundiaire au Maroc, cad nécessitant une main d'oeuvre d'esclaves pour la production agricole--mais il y a quand même eu des plantations de canne à sucre.
Un personnage comme Moulay Ismail avait à son service des dizaines de milliers d'esclaves noirs. Son armée comptait quelque 150 000 'abids', sans parler des ouvriers des chantiers qui ont construit Meknès, sa capitale, le Versailles marocain, les domestiques et artisans de ses palais, son harem avec eunuques et concubines etc.
extrait du lien...

'Au Maroc, ce corps d’élite dura beaucoup plus longtemps. Mulay Isma’il (1672-1727) organisa même non plus un corps de garde, mais une véritable armée noire. A partir de 1672, les expéditions se multiplient vers le sud pour razzier les Noirs ou en acheter sur les grands marchés du Soudan, à Djenné ou à Tombouctou. Très vite cette armée devient si nombreuse que le sultan bâtit une ville pour la loger. Les soldats sont encouragés à se marier et leurs enfants deviennent à leur tour soldats-esclaves. A 16 ans ils achèvent leur formation et épousent une jeune négresse afin que leurs enfants les remplacent un jour. Le système fonctionna si bien qu’un siècle plus tard ce corps était devenu la première force de l’Etat et décidait du maintien ou de la chute du souverain et de ses collaborateurs.'

http://revel.unice.fr/cmedi/document.html?id=27

Les descendants de ces abids subissent toujours diverses formes de discriminations d'apres des articles parus dans la presse marocaine.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Juil 2006 15:26 
Hors-ligne
Polybe
Polybe

Inscription : 26 Mai 2006 13:38
Message(s) : 65
PJ57 a écrit :
CORLIN a écrit :
Ce n'est pas que le trafic de l'escalavage qui fut une particularité occidentale qui exista de tout temps et en tout lieu mais c'est sa pratique propre à la révolution industrielle, méthodique et à grande échelle !!

Ce n'est pas ainsi qu'on reconnait les génocides, d'ailleurs ?

Certainement pas. Un génocide vise l'extermination d'un peuple quelles qu'en soient les modalités.


A partir de quel momment passe t'on du "massacre justifié" d'une minorité sans viser explicitement l'extermination (travail forcé, confinement dans "des oubliettes" insalubre, repression excessive...) au génocide qui utilise les mêmes moyens et surtout qui pourrait et doit vraissemblabement se cacher derrière des motifs plus acceptable tel que le maintient de l'ordre, la religion, l'ordre naturelle, l'économie et j'en passe ?

Je trouve cette limite floue pour ne pas dire subjective ...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Juil 2006 16:40 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 08 Mai 2002 9:54
Message(s) : 1923
psykokarl a écrit :
Je trouve cette limite floue pour ne pas dire subjective ...


C'est votre opinion. Pour le reste, consultez la législation internationale et les textes de l'ONU...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Juil 2006 18:27 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 09 Mai 2006 21:43
Message(s) : 717
OGOTEMMELI a écrit :
Heu :roll: Le Parlement français, représentation de l'ensemble des citoyens français (pout éviter dire "peuple"...) ne peut que disposer pour ce qui concerne la France.

C'est inexact, la loi n°2001-70 du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915 en est un exemple.

OGOTEMMELI a écrit :
un point de vue historiographique repoussé dans une relative clandestinité académique.
Et ce qui me pose problème, ce sont les imposteurs qui prétendent ne faire de la science (humaine, a fortiori historique) que pour la seule science. Ceux-là posent d'emblée leur point de vue historiographique nécessairement particulier, SITUE, comme étant la figure immaculée de l'universel, de l'objectivité.

Peut-être cela est-il vrai. Mais tant que cela n'a pas été démontré, cela reste de la diffamation.

_________________
« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Juil 2006 18:34 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 09 Mai 2006 21:43
Message(s) : 717
OGOTEMMELI a écrit :
Un peu comme si l'on considérait qu'une personne violée par différents criminels serait la première responsable de ces viols, et que l'on recherchait dans son comportement (notamment dans ses tenues affriolantes), les éléments probant de cette responsabilité. Quid des violeurs multirécidivistes, dont la propension aux viols pourrait amplement expliquer cet énième d'une liste millénaire?

Au risque de me répéter, il faudrait comparer des choses comparables : on ne peut pas mettre sur le même plan une agression individuelle réitérée et l'évolution de sociétés produites par les interactions de millions d'individus.

OGOTEMMELI a écrit :
En tout cas, en droit c'est essentiellement dans les antécédent du criminel que l'on recherche les ressorts de son crime. Aussi de mon point de vue, c'est d'abord dans les structures sociales respectives des sociétés (européennes et orientales) ayant pratiqué l'asservissement de Nègres que l'on trouve plus sûrement les causes de ces pratiques...?

1/ Pour notre cas, on ne fait pas du droit, mais de l'histoire.
2/ Au risque de me répéter une fois de plus, étant donné que d'autres sociétés ayant des structures sociales comparables (faute d'infirmations, je suppose que ces dites structures restent celles que vous aviez "définies" plus haut) n'ont pas participé aux traites négrières, cela invalide quelque peu la prépondérance (je vous cite : "d'abord") des structures. Il faut donc chercher autre chose, et le besoin de main-d'œuvre vient en tête comme explication à la mise en œuvre de la traite occidentale.

_________________
« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Juil 2006 19:32 
Hors-ligne
Polybe
Polybe

Inscription : 26 Mai 2006 13:38
Message(s) : 65
Apres une petite recherche

"Un génocide est l'extermination, physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ethnique, national, religieux ou racial. C'est un cas extrême de crime contre l'humanité."

Donc il n'est pas question de quantité de mort contrairement aux idées reçues. Il ne s'agit donc que d'un terme juridique.
Le probleme de cette definition est de prouver le coté intentionelle de l'extermination. Il est necessaire d'avoir:
- Les aveux des responsables
- Les preuves
Biensur les reponsables, quand ils sont vivant, tendent à tout nier et les preuves sont rarement explicites donc sujette à interpretation. Je ne trouve pas cela evident.

Si je devais redéfinir le termes génocide à partir des 4 cas reconnu je dirai extermination physique d'un groupe ethnique, national, religieux ou racial motivées essentiellement par une montée du nationalisme :? ...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Juil 2006 19:41 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 08 Mai 2002 9:54
Message(s) : 1923
"Intentionnel et systématique"...

L'intention n'était pas d'éliminer des noirs, mais de les faire travailler sur des plantations.

Et il n'y avait aucun plan "systématique". Juste l'appât du gain et une absence d'humanité flagrante... Doublé d'une rigueur impitoyable dans l'acheminement de ce bétail humain. :cry:


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Juil 2006 20:35 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 09 Mai 2006 18:17
Message(s) : 387
Localisation : Metz
psykokarl a écrit :
Si je devais redéfinir le termes génocide à partir des 4 cas reconnu je dirai extermination physique d'un groupe ethnique, national, religieux ou racial motivées essentiellement par une montée du nationalisme :? ...

Dans ce cas, vous conviendrez que les traites esclavagistes ne constituent pas un génocide. Il est par exemple bien difficile de discerner dans ces traites un quelconque motif nationaliste, comme le souligne Roy-Henry.

Selon les définitions juridiques d'aujourd'hui, les traites négrières constituent assurément un crime contre l'Humanité (il s'agit bien de déportations). En revanche, leur objet n'était pas une extermination, même par le travail (comme ce fut le cas dans les camps nazis).

En histoire, on peut comparer mais il faut éviter l'écueil de l'amalgame... Et c'est bien d'un amalgame, opéré par certains, qu'il s'agit : entre les traites négrières et la Shoah. Or, tout ceci n'est, pour certains, qu'un instrument de propagande. Tout à coup, on parle de l'histoire des traites en calquant dessus les caractéristiques de la Shoah : extermination de masse, extermination industrielle. On va même jusqu'à baptiser les traites occidentales du nom de "Yovodah" à l'homophonie et à la graphie partielles mais non moins éloquentes (et orientées).

Est-il vraiment nécessaire de ranger les traites négrières dans le tiroir "génocides" pour que l'on se rende compte de leur atrocité et de leur ignominie ?

PJ


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Juil 2006 23:58 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 27 Oct 2005 19:48
Message(s) : 232
Localisation : paris
Y a t il des références à des propriétaires noirs d'esclaves arabes ou européens ? Peut-être mais pas beaucoup. C'est cette asymétrie qui alimente les rancoeurs. On pourra toujours prouver qu'il y a eu une traite africaine mais le déséquilibre inter-régional est flagrant.

Est il pertinent de faire des bilans régionaux ( Europe, Orient/Afrique du nord et Afrique sub-saharienne ) ? Ca l'était moins avant la construction européenne, le pan-arabisme et le pan-africanisme. Depuis, ils sont devenus implicites.

Toutefois, je retire de ce débat récurrent que parler de yovodah est un peu trop exclusif pour être fidèle à la terrible réalité de la traite. Exonérer des participants importants peut être un habile acte tactique mais ce n'est plus de l'histoire. Par ailleurs, c'est contre productif puisque c'est uniquement au sein de ces participants exonérés que des poches d'esclavagisme subsistent.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 02 Juil 2006 0:52 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 28 Oct 2005 5:52
Message(s) : 217
Narduccio a écrit :
Beaucoup plus ancien que cela. Les Egyptiens se fournissaient en esclaves noirs auprès de royaumes nubiens ou de la cote Érythréenne. Ils n'envoyaient pas de grandes expéditions, c'étaient donc bien que ces royaumes qui se procuraient eux-mêmes des esclaves. En fait, les esclaves étaient un sous-produit pour les Egyptiens, ils y allaient essentiellement pour se procurer des aromates de toute espèce, casse, myrrhe, encens, cinnamome.
http://perso.orange.fr/fdomi.fournier/H%20antique/Letronne/Navigation_Egypte.htm

Donc, la traite intra-africaine existait depuis au moins un millénaire avant que le premier occidental ou le premier arabe ne déporte un esclave noir.

Dans une longue énumération, Maspéro cite "esclaves", sans apporter aucune preuve de cette citation. Chose bien compréhensible, puisque ce n'était pas l'objet de son propos que de démontrer l'existence de l'esclavage à kmt : il traite précisément de navigation...
Gaston Maspéro a écrit :
On sait quelle quantité énorme de parfums exigeait le culte des divinités égyptiennes. Les aromates de toute espèce, casse, myrrhe, encens, cinnamome, étaient la plus importante des denrées qu’on importait de l’étranger dans les stations de la mer Rouge ; l’or, l’ivoire, les peaux de panthère, les esclaves, ne venaient qu’en seconde ligne.

En conséquence, auriez-vous une autre source plus appropriée et plus convaincante? Une source traitant vraiment du sujet de l'esclavage à Kmt, et fournissant des éléments plus décisifs? Si vous en avez, alors il vaudrait peut-être mieux ouvrir un topic sur ce sujet...

En tout cas, traitant d'"histoire de l'esclavage", voici ce qu'écrit Christian Delacampagne :
Delacampagne a écrit :
Une chose est sûre : la construction de ces immenses monuments en pierre (pyramides, temples, etc.) que nous admirons toujours, pratique inconnue des Mésopotamiens, ne peut être menée à bien, depuis la IIIème dynastie de l'Ancien Empire jusqu'à la dernière dynastie ptolémaïque, c'est-à-dire pendant près de trois mille ans, que grâce à l'exploitation systématique d'une force de travail gratuite et soumise.

En d'autres termes, même si ce sont des hommes libres, réquisitionnés pour cette "corvée" pendant les quatre mois d'été (les mois pendant lesquels la crue du Nil rend momentanément impossible tout travail agricole), qui édifient les pyramides ou bien les temples de karnak, ces hommes libres ne doivent guère être traités, en pratique, beaucoup mieux que des esclaves. [...]

La main d'oeuvre servile proprement dite semble être, en revanche, impitoyablement exploitée, et cela de manière uniforme pendant toute la durée de l'empire pharaonique. Il suffit pour s'en convaincre, d'observer la fréquence, dans l'iconographie égyptienne, d'images montrant des captifs symboliquement foulés aux pieds par le pharaon (voir la p "palette" de Narmer, fondateur supposé de la Ière dynastie, vers 3000 avant J.C., musée du Caire)[...][éd. LGF, 2002, pp34-35]

Il s'agit bien d'un travail expressément consacré à l'histoire de l'esclavage ; dont on devine que l'auteur à répertorié les arguments les plus saillants disponibles à l'appui de la théorie de l'existence de l'esclavage à Kmt. Or, en quoi consiste lesdits arguments?

- ces grandes oeuvres architecturales monumentales, que sont pyramides et temples, ne peuvent avoir été construites sans main d'oeuvre "gratuite et soumise". Auquel cas, il s'agirait d'esclaves intermittents, c'est-à-dire "des hommes libres réquisitionnés pour cette "corvée" pendant les quatre mois d'été"...
Sauf que, d'après le très célèbre Zahi Awass, les temples et monuments Kmtw n'ont pas été construits par des esclaves. Le personnel employé à ces effets était rémunéré (essentiellement en nature). Même qu'il pouvait faire grève, en vue d'obtenir de meilleures conditions "salariales"...

- l'iconographie Kmtw abonde de scènes de captifs foulés aux pieds et/ou battus par le Fari. Comment distinguer rigoureusement de simples prisonniers de guerre de catégories serviles? Quels sont les mots kmtw pour désigner les uns des autres?

Il me paraît plus raisonnable de lire dans ces scènes l'expression de la puissance militaire de Fari, visant à dissuader/intimider d'éventielles puissances hostiles en leur donnant à voir le sort auquel elles exposeraient leurs troupes et populations, en cas de défi à Kmt...

Bref, plus généralement, les arguments souvent avancés pour parler d'esclavage à Kmt restent trop insuffisants pour dépasser les limites d'une encore fragile hypothèse. Ce que signale ici le "semble être" de Christian Delacampagne. Mais une hypothèse sempiternellement énoncée( ici depuis Maspéro jusqu'à Delacampagne), sans plus d'éléments probants, finit par prendre l'apparence de fait documenté...

_________________
"La langue est la boîte noire de toute civilisation"
Alain ANSELIN


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 02 Juil 2006 1:04 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 28 Oct 2005 5:52
Message(s) : 217
André Sanphrapé a écrit :
OGOTEMMELI a écrit :
Heu :roll: Le Parlement français, représentation de l'ensemble des citoyens français (pout éviter dire "peuple"...) ne peut que disposer pour ce qui concerne la France.

C'est inexact, la loi n°2001-70 du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915 en est un exemple.

Alors, c'est peut-être ce cas qui correspondrait le mieux à ce que vous disiez ("clientélaire") à propos de la loi Taubira. Mais oseriez-vous???

_________________
"La langue est la boîte noire de toute civilisation"
Alain ANSELIN


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 02 Juil 2006 12:39 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15843
Localisation : Alsace, Zillisheim
Plusieurs textes égyptiens parlent d'expéditions réalisés vers le Pays de Poun pour ramener des aromates essentielles aux cultes aux divinités, mais aussi d'or, de pierres, d'animaux sauvages (girafes, gazelles, lions, panthères, ...) et d'esclaves. Ce n'est pas un secret, ce sont les Pharaons qui règnent sur KTM qui s'en vantent en parlant de tribus à leur gloire. Je ne parle pas d'esclaves pour la constructions des pyramides, ils n'y auraient pas suffi. Quand on voit le nombre de bateaux participants à ces expéditions, on peut estimer le nombre de ces esclaves à quelques centaines au maximum. Il s'agit donc de "marchandises de luxe", comme les autres produits que l'on va chercher. On ne va pas détériorer des "marchandises de luxe" en s'en servant pour des tâches que n'importe quel paysan peut accomplir. Ils servent de faire valoir, pour montrer le prestige du Pharaon qui peut avoir des serviteurs venant de contrées lointaines.
Mais l'essentiel n'est pas là. Si les rois des ports visités étaient hostile à l'esclavage, ce ne sont pas quelques bateaux avec une ou deux centaines d'égyptiens qui auraient réussi à les convertir. Donc, l'esclavage existait déjà et les égyptiens ont pris les marchandises disponibles, plantes odorantes, animaux et hommes. Incidemment, cela prouve aussi qu'il y avait en Afrique une autorité ou une civilisation capable de fournir ces marchandises et non pas un amas de "sauvage" incapable de s'organiser, ainsi que l'ont professés certains européens lors de la colonisation.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 02 Juil 2006 19:37 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 28 Oct 2005 5:52
Message(s) : 217
Narduccio a écrit :
Plusieurs textes égyptiens parlent d'expéditions réalisés vers le Pays de Poun pour ramener des aromates essentielles aux cultes aux divinités, mais aussi d'or, de pierres, d'animaux sauvages (girafes, gazelles, lions, panthères, ...) et d'esclaves. Ce n'est pas un secret, ce sont les Pharaons qui règnent sur KTM qui s'en vantent en parlant de tribus à leur gloire. Je ne parle pas d'esclaves pour la constructions des pyramides, ils n'y auraient pas suffi. Quand on voit le nombre de bateaux participants à ces expéditions, on peut estimer le nombre de ces esclaves à quelques centaines au maximum. Il s'agit donc de "marchandises de luxe", comme les autres produits que l'on va chercher. On ne va pas détériorer des "marchandises de luxe" en s'en servant pour des tâches que n'importe quel paysan peut accomplir. Ils servent de faire valoir, pour montrer le prestige du Pharaon qui peut avoir des serviteurs venant de contrées lointaines.

Ogotemmêli a écrit :
Comment distinguer rigoureusement de simples prisonniers de guerre de catégories serviles? Quels sont les mots kmtw pour désigner les uns et les autres?

Vous évoquez "plusieurs textes égyptiens" : pourriez-vous citer TEXTUELLEMENT l'extrait d'un de ces textes et indiquer le mot kmtw employé pour noter "esclave"?
A ma connaissance, voici quelques mots kmtw improprement traduits souvent par "esclave" : bak, hm, sekher ankh...
Narduccio a écrit :
Mais l'essentiel n'est pas là. Si les rois des ports visités étaient hostile à l'esclavage, ce ne sont pas quelques bateaux avec une ou deux centaines d'égyptiens qui auraient réussi à les convertir. Donc, l'esclavage existait déjà et les égyptiens ont pris les marchandises disponibles, plantes odorantes, animaux et hommes. Incidemment, cela prouve aussi qu'il y avait en Afrique une autorité ou une civilisation capable de fournir ces marchandises et non pas un amas de "sauvage" incapable de s'organiser, ainsi que l'ont professés certains européens lors de la colonisation.

Je me méfie des "si" lorsque l'interprétation des faits invoqués reste significativement sujette à caution.
D'autres possibilités d'interprétation sont à considérer : il peut s'agir de captifs faits chez des populations séditieuses, militairement plus faibles. Selon les époques, (puisque nous parlons d'une civilisation millénaire), il y a très peu de "rois" au sud de Kmt (tout comme au nord d'ailleurs...) capables de rivaliser de puissance militaire avec les Kmtw...

En outre, on note dans les traditions politiques africaines (car Kmt est une civilisation africaine...) un usage très ancien consistant pour les nations vassalisées à envoyer les enfants des élites locales auprès de la cour du suzerain ; en guise d'allégeance, mais aussi aux fins d'espionage "diplomatique", en vue de connnaître les intentions (belliqueuses ou paisibles, et autres intrigues politiques) de la Métropole...

Bref, où sont ces textes, quelle est leur traduction linguistiquement assurée? Des Nègres aperçus dans une embarcation Kmtw ne sont pas nécessairement à considérer comme des "esclaves".

Plus généralement, cette une dérive épistémologique récurrente de voir en tout Nègre de l'Ancien Monde un esclave putatif. Dans le chef d'oeuvre d'OPG, même des restes humains de Carthage attribués à des Nègres sont invoqués comme "preuve" d'une présence ancienne d'esclave noirs en Méditerranée :roll: :roll: :roll:

_________________
"La langue est la boîte noire de toute civilisation"
Alain ANSELIN


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 02 Juil 2006 20:20 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 09 Mai 2006 21:43
Message(s) : 717
OGOTEMMELI a écrit :
Dans le chef d'oeuvre d'OPG, même des restes humains de Carthage attribués à des Nègres sont invoqués comme "preuve" d'une présence ancienne d'esclave noirs en Méditerranée :roll: :roll: :roll:

Ogotemmeli, vous sélectionnez l'information ! Si effectivement évoquer "les restes de squelettes négroïdes retrouvés dans les nécropoles puniques" (p. 24) — et la "fresque du palais de Cnossos, en Crète, où l'on voit des gardes noirs ; où bien encore le fait qu'Euribatès, le héraut d'Ulysse, était africain" (p. 23) — dans un paragraphe intitulé "L'Antiquité : des esclaves noirs sans la traite" (pp. 22-26) n'apporte rien à l'argumentation de l'auteur — voire même la fragilise —, il faut citer tout le reste : les captifs noirs dans l'Égypte pharaonique, l'achat d'un esclave noir dans une fable d'Ésope, le fait que "Théophraste indique qu'il est de bon ton de disposer d'un esclave noir" (p. 24, et la conclusion d'OPG sur la rareté des esclaves noirs dans le monde grec), l'arrivé de captifs noirs à Rome après des expéditions punitives en direction d'un grand Sahara (pour résumer la zone géographique concernée), l'importance maintenue du Sud égyptien comme région « productive » de captifs (l'expression exacte, p. 25, est : « celui-ci s'employa à « produire » des captifs ») et la conclusion finale d'OPG, fondée sur une étude parue dans la R.F.H.O.M. : « Tout cela témoigne à la fois de la durée et de la fragilité d'un trafic que l'on n'ose pas encore qualifier de traite ». (p. 25).

_________________
« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 02 Juil 2006 22:07 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 28 Oct 2005 5:52
Message(s) : 217
André Sanphrapé a écrit :
OGOTEMMELI a écrit :
Dans le chef d'oeuvre d'OPG, même des restes humains de Carthage attribués à des Nègres sont invoqués comme "preuve" d'une présence ancienne d'esclave noirs en Méditerranée :roll: :roll: :roll:

Ogotemmeli, vous sélectionnez l'information ! Si effectivement évoquer "les restes de squelettes négroïdes retrouvés dans les nécropoles puniques" (p. 24) — et la "fresque du palais de Cnossos, en Crète, où l'on voit des gardes noirs ; où bien encore le fait qu'Euribatès, le héraut d'Ulysse, était africain" (p. 23) — dans un paragraphe intitulé "L'Antiquité : des esclaves noirs sans la traite" (pp. 22-26) n'apporte rien à l'argumentation de l'auteur — voire même la fragilise —, il faut citer tout le reste : les captifs noirs dans l'Égypte pharaonique, l'achat d'un esclave noir dans une fable d'Ésope, le fait que "Théophraste indique qu'il est de bon ton de disposer d'un esclave noir" (p. 24, et la conclusion d'OPG sur la rareté des esclaves noirs dans le monde grec), l'arrivé de captifs noirs à Rome après des expéditions punitives en direction d'un grand Sahara (pour résumer la zone géographique concernée), l'importance maintenue du Sud égyptien comme région « productive » de captifs (l'expression exacte, p. 25, est : « celui-ci s'employa à « produire » des captifs ») et la conclusion finale d'OPG, fondée sur une étude parue dans la R.F.H.O.M. : « Tout cela témoigne à la fois de la durée et de la fragilité d'un trafic que l'on n'ose pas encore qualifier de traite ». (p. 25).


- Je retiens que cela "fragilise" le propos de l'auteur...

- S'agit-il "d'un trafic", ou bien de mutations socio-politiques millénaires aimantant de plus en plus de nations blanches conquérantes sur les rives septentrionales de la Méditerranée, antérieurement (période pré-héllénique) occupées en majorité par des populations nègres (négro-asiatiques et négro-africaines)? cf. "Le mythe d'Europe" d'Alain Anselin. Et plusieurs ouvrages de Ivan Van Sertima...
G. Maspéro a écrit :
il semble que le nom de Poun se soit appliqué d’abord à la partie de l’Arabie qui borde le golfe Persique, aux lieux mêmes où la tradition classique place le berceau des Phéniciens
...

- "les captifs noirs dans l'Egypte ancienne" sont-ils à considérer au même plan que le bois d'ébène des plantations antillaises, juridiquement déchus d'humanité et concrètement traités pire que des bêtes? Quel est le statut exact desdits captifs : esclaves par destination, ou par "nature" (je veux dire acquis dans des "régions productives" déjà en tant qu'esclaves), ou prisonniers de guerre? Rien dans le livre (à l'image de vos extraits) ne documente ce qui est seulement affirmé sur la foi d'arguments d'autorité...

- l'invocation d'une fable (fût-elle d'Esope), sans aucune analyse de la dite fable, peut-elle être valablement retenue comme élément probant d'une présence d'esclaves noirs? La faiblesse démonstrative de ces maigres indices est un signe de ce que cette question (de la présence de Nègres dans l'Ancien Monde, esclaves ou non) reste largement méconnue, en général. On ne peut tirer argument de cette méconnaissance, ni dans un sens, ni encore moins dans l'autre privilégié par OPG. En somme, quand on ne sait pas, on ne fait pas semblant de savoir, en enfumant ceux qui en savent encore moins...

P.S.
L'entendement de cette histoire par OPG relève de ce que j'ai appelé ailleurs (sur Wikipédia...) une version commercialiste de ce qui est par nature un crime contre l'humanité nègre. Ce commercialisme se signale ici dans l'affreuse expression de "régions productrices" ou dans celle de narduccio de "marchandise de luxe".

Plus généralement, cette version commercialiste évacue (édulcore, élude) tous éléments constituant concrètement "la traite" comme un yovodah, un crime : éventrations, lynchages, jettée de (milliers? millions?) Nègres par dessus bord comme aliment pour requins, tortures, meurtres, viols, pendaisons intempestives, etc.

_________________
"La langue est la boîte noire de toute civilisation"
Alain ANSELIN


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez rien publier ou éditer.  [ 68 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 24 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB