Narduccio a écrit :
Beaucoup plus ancien que cela.
Les Egyptiens se fournissaient en esclaves noirs auprès de royaumes nubiens ou de la cote Érythréenne. Ils n'envoyaient pas de grandes expéditions, c'étaient donc bien que ces royaumes qui se procuraient eux-mêmes des esclaves. En fait, les esclaves étaient un sous-produit pour les Egyptiens, ils y allaient essentiellement pour se procurer des aromates de toute espèce, casse, myrrhe, encens, cinnamome.
http://perso.orange.fr/fdomi.fournier/H%20antique/Letronne/Navigation_Egypte.htmDonc, la traite intra-africaine existait depuis au moins un millénaire avant que le premier occidental ou le premier arabe ne déporte un esclave noir.
Dans une longue énumération, Maspéro cite "esclaves", sans apporter aucune preuve de cette citation. Chose bien compréhensible, puisque ce n'était pas l'objet de son propos que de démontrer l'existence de l'esclavage à kmt : il traite précisément de navigation...
Gaston Maspéro a écrit :
On sait quelle quantité énorme de parfums exigeait le culte des divinités égyptiennes. Les aromates de toute espèce, casse, myrrhe, encens, cinnamome, étaient la plus importante des denrées qu’on importait de l’étranger dans les stations de la mer Rouge ; l’or, l’ivoire, les peaux de panthère, les esclaves, ne venaient qu’en seconde ligne.
En conséquence, auriez-vous une autre source plus appropriée et plus convaincante? Une source traitant vraiment du sujet de l'esclavage à Kmt, et fournissant des éléments plus décisifs? Si vous en avez, alors il vaudrait peut-être mieux ouvrir un topic sur ce sujet...
En tout cas, traitant d'"histoire de l'esclavage", voici ce qu'écrit Christian Delacampagne :
Delacampagne a écrit :
Une chose est sûre : la construction de ces immenses monuments en pierre (pyramides, temples, etc.) que nous admirons toujours, pratique inconnue des Mésopotamiens, ne peut être menée à bien, depuis la IIIème dynastie de l'Ancien Empire jusqu'à la dernière dynastie ptolémaïque, c'est-à-dire pendant près de trois mille ans, que grâce à l'exploitation systématique d'une force de travail gratuite et soumise.
En d'autres termes, même si ce sont des hommes libres, réquisitionnés pour cette "corvée" pendant les quatre mois d'été (les mois pendant lesquels la crue du Nil rend momentanément impossible tout travail agricole), qui édifient les pyramides ou bien les temples de karnak, ces hommes libres ne doivent guère être traités, en pratique, beaucoup mieux que des esclaves. [...]
La main d'oeuvre servile proprement dite semble être, en revanche, impitoyablement exploitée, et cela de manière uniforme pendant toute la durée de l'empire pharaonique. Il suffit pour s'en convaincre, d'observer la fréquence, dans l'iconographie égyptienne, d'images montrant des captifs symboliquement foulés aux pieds par le pharaon (voir la p "palette" de Narmer, fondateur supposé de la Ière dynastie, vers 3000 avant J.C., musée du Caire)[...][éd. LGF, 2002, pp34-35]
Il s'agit bien d'un travail expressément consacré à l'histoire de l'esclavage ; dont on devine que l'auteur à répertorié les arguments les plus saillants disponibles à l'appui de la théorie de l'existence de l'esclavage à Kmt. Or, en quoi consiste lesdits arguments?
- ces grandes oeuvres architecturales monumentales, que sont pyramides et temples, ne peuvent avoir été construites sans main d'oeuvre "gratuite et soumise". Auquel cas, il s'agirait d'esclaves intermittents, c'est-à-dire "des hommes libres réquisitionnés pour cette "corvée" pendant les quatre mois d'été"...
Sauf que, d'après le très célèbre Zahi Awass, les temples et monuments Kmtw n'ont pas été construits par des esclaves. Le personnel employé à ces effets était rémunéré (essentiellement en nature). Même qu'il pouvait faire grève, en vue d'obtenir de meilleures conditions "salariales"...
- l'iconographie Kmtw abonde de scènes de captifs foulés aux pieds et/ou battus par le Fari. Comment distinguer rigoureusement de simples prisonniers de guerre de catégories serviles? Quels sont les mots kmtw pour désigner les uns des autres?
Il me paraît plus raisonnable de lire dans ces scènes l'expression de la puissance militaire de Fari, visant à dissuader/intimider d'éventielles puissances hostiles en leur donnant à voir le sort auquel elles exposeraient leurs troupes et populations, en cas de défi à Kmt...
Bref, plus généralement, les arguments souvent avancés pour parler d'esclavage à Kmt restent trop insuffisants pour dépasser les limites d'une encore fragile hypothèse. Ce que signale ici le "semble être" de Christian Delacampagne. Mais une hypothèse sempiternellement énoncée( ici depuis Maspéro jusqu'à Delacampagne), sans plus d'éléments probants, finit par prendre l'apparence de fait documenté...