Nous sommes actuellement le 28 Avr 2024 0:17

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez rien publier ou éditer.  [ 68 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2, 3, 4, 5  Suivant
Auteur Message
 Sujet du message : L'affaire Pétré-Grenouilleau
Message Publié : 30 Nov 2005 9:00 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 08 Mai 2002 9:54
Message(s) : 1923
Article de Libération du 30/11/2005:

"Olivier Pétré-Grenouilleau, professeur à l'université de Lorient, est assigné aujourd'hui devant le tribunal de grande instance de Paris. Le collectif des Antillais Guyanais-Réunionnais lui reproche une interview au Journal du Dimanche du 12 juin. Ses propos nieraient «le caractère de crime contre l'humanité qui a été reconnu à la traite négrière par la loi du 23 mai 2001» (loi Taubira). Pétré Grenouilleau nie en effet le caractère génocidaire de l'esclavage, au motif que le but des Occidentaux était de préserver la main-d'oeuvre servile, non de la tuer. Mais la réduction en esclavage demeure un crime contre l'humanité, défini par le tribunal de Nuremberg. Ce procès provoque un émoi chez les historiens, pour qui Pétré-Grenouilleau est un chercheur sérieux. Le procès dira si, au fond, ce n'est pas son dernier livre, plusieurs fois primé par les historiens, les Traites négrières, essai d'histoire globale (Gallimard) qui est en cause. Dans cet ouvrage, l'historien a tenté d'éclairer les différentes formes d'esclavage en Afrique : africaine, arabe et occidentale."

Ceci pose le problème des rapports de l'historien avec la pensée politique dominante et donc, avec la justice...

Va-t-on assister à une dérive nous conduisant à une société où c'est le juge qui fixera ce qu'il convient de conclure en matière historique ?



Haut
 Profil  
 
 Sujet du message : La positin de Max Gallo...
Message Publié : 30 Nov 2005 10:37 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 08 Mai 2002 9:54
Message(s) : 1923
Le Figaro du 30/11/2005:

Colonisation : la tentation de la pénitence Par Max Gallo
[30 novembre 2005]

L'histoire de la colonisation française est un enjeu capital. Ce qui est en cause, c'est en fait l'histoire nationale et son devenir. Albert Camus, écrivait déjà en avril 1958 : «Certains Français considérèrent que, par ses entreprises coloniales, la France – et elle seule, au milieu des nations saintes et pures – est en état de péché historique.» Si c'est le cas, alors qu'elle se repente ! qu'on la fustige ! qu'on l'insulte ! qu'on la haïsse ! Et c'est à travers ce prisme le péché historique de la colonisation – ou de l'esclavage – qu'on va juger la France d'aujourd'hui. C'est ce qu'affirment explicitement ceux qui se sont regroupés dans une association qui s'intitule «Les indigènes de la République». Le procès fait à la colonisation n'est qu'un levier pour discriminer en fonction des origines ethniques et constituer des communautés hostiles à la République en fonction d'un passé colonial qui expliquerait les inégalités existantes entre les citoyens français.
Dans ce contexte, tout débat sur le bilan de la colonisation devient difficile. Et l'article 4 de la loi du 23 février 2005 invitant les enseignants à faire connaître les aspects positifs de la colonisation n'a pu que susciter des protestations. L'article est mal venu, non pas seulement à cause du contexte, mais du fond. Pour l'historien, il n'est pas admissible que la représentation nationale dicte «l'histoire correcte, celle qui doit être enseignée». Trop de lois déjà – bien intentionnées – ont caractérisé tel ou tel événement historique. Et ce sont les tribunaux qui tranchent. Le juge est ainsi conduit à dire l'histoire en fonction de la loi. Mais l'historien, lui, a pour mission de dire l'histoire en fonction des faits.


Et il est vrai que l'histoire de la colonisation a souvent été magnifiée, édulcorée. Mais en même temps l'école historique et géographique française, sur le terrain, constituait une histoire et une géographie coloniales, au-dessus de tout soupçon. La chaire d'histoire de la colonisation, en Sorbonne était, dans les années soixante, occupée par Charles-André Julien, historien de l'Afrique du Nord et par ailleurs socialiste, ami de Blum. Une incidente : les socialistes français, de 1905 aux années quarante, ont été souvent les apôtres de la colonisation, au nom de la mission civilisatrice de la République. Leur amnésie sur ce sujet – en ce centième anniversaire de leur parti – dit bien les ambiguïtés du moment face à une histoire coloniale qui a formé, entre les années 1880 et le milieu du XXe siècle, une part importante de l'imaginaire national, avec ses rêves, ses horizons lointains et envoûtants, ses héros et ses peuples mythifiés, tels les Touaregs.


Compte tenu de cette donnée capitale de l'histoire contemporaine de la France, on ne peut laisser traiter de la colonisation en termes simplistes ; ce d'autant plus que, si les peuples colonisés gardent la blessure de la période coloniale, les Français de métropole – les pieds noirs notamment – ont eux aussi au coeur une plaie ouverte : des deuils, le sentiment d'une injustice. Et le discours sur la colonisation doit tenir compte de ces réalités historiques complexes. Les Algériens évoquent – en des termes inacceptables d'ailleurs – les massacres de Sétif, en 1945. Les Oranais se souviennent de leurs concitoyens «disparus» par centaines en 1962. Il ne s'agit pas d'établir une équivalence, une comptabilité sinistre, mais de saisir qu'il faut prendre en compte toutes les réalités. Le bagne de Poulo Condor en Indochine et l'institut Pasteur de Saigon... Le travail forcé imposé par le colon et l'interdiction de l'esclavage... La destruction de la culture indigène et l'école française – laïque ou missionnaire – s'ouvrant au monde... Le statut inférieur de l'indigène et la promotion des meilleurs, la constitution d'une élite (Senghor en est le modèle)... On ne pèse pas les uns et les autres, le positif et le négatif – manière absurde de comprendre l'histoire. On montre que les fils sont intriqués, tressés. Qu'il faut tout dire. Et que toute histoire univoque est une manipulation, une utilisation politicienne, lourde de dangers pour la communauté nationale d'aujourd'hui, de ce qui a été la réalité concrète et contradictoire de la colonisation, oppression et ouverture.


Cela dit, qui tente d'indiquer que la complexité est au coeur du sujet ? Il faut rappeler que la colonisation a toujours été une entreprise de conquête militaire, suscitant donc des résistances et entraînant la répression, d'autant plus qu'elle s'exerçait contre des peuples souvent jugés inférieurs. Et toujours faibles. Car que vaut la sagaie face à la mitrailleuse ? Le fusil à un coup contre le canon ? La conquête a donc réussi, mais la résistance n'a jamais cessé, et aucune colonie n'a été totalement pacifiée. Le feu éteint là, il reprenait ailleurs : insurrection algérienne en 1870, guerre du Rif au Maroc dans les années vingt, attaque de garnisons en Indochine, dans les années trente et, partout, des crimes qui sont la revanche du faible et de l'humilié. Charles de Foucault a été assassiné par des Touaregs. Et l'une des premières victimes, en novembre 1954, de l'insurrection algérienne, a été un couple d'instituteurs de 20 ans, jeunes mariés – les Monnerot – allant prendre leur poste dans une école des Aurès. Comprendre, cela suppose ne rien cacher. Ni des villes construites ni des mechtas brûlées.


Toutefois, cette démarche historienne – qui est aussi une posture morale en même temps qu'une exigence intellectuelle – suppose qu'on ne commette pas ce péché contre la raison qu'est l'anachronisme. On a le droit et même le devoir de se placer au niveau des principes universels, et de décréter que la colonisation, parce qu'elle est conquête, est une entreprise criminelle. Mais c'est faire fi de la réalité historique. Oui, l'histoire de la colonisation est pleine de sang et de cruauté. Mais il n'y a pas de «nations saintes et pures». Et je ne sache pas que, leur indépendance acquise, les nouvelles nations, nées de la colonisation, aient connu une histoire paisible. Les plus de 100 000 morts de la guerre entre l'État algérien et les islamistes répondent. Et n'évoquons pas l'Afrique subsaharienne... L'histoire est violence. Et la seule manière de tenter de la maîtriser, c'est d'abord de l'écrire en respectant les faits, tous les faits.


Rappeler, par exemple, qu'en 1939, Albert Camus décrivit sans concession la famine dont souffrait la Kabylie, dans des reportages implacables parus dans Alger Républicain. Mais le même Camus, dix-neuf ans plus tard, écrivait : «Il est vain de condamner plusieurs siècles d'expansion européenne, absurde de comprendre dans la même malédiction Christophe Colomb et Lyautey. Le temps des colonialismes est fini, il faut le savoir seulement et en assurer les conséquences.»


L'histoire du rapport des peuples qui se sont combattus et mêlés est une alchimie complexe. Elle peut être une source vivifiante ou au contraire un poison qui avive les tensions. Car l'histoire est toujours en prise avec l'avenir. À opposer comme des catégories d'aujourd'hui indigènes et anciens colonisateurs, on ranime les frustrations, les humiliations, et les haines. On traîne la France au banc des accusés. Comment aimerait-on cette cruelle ? Il faut méditer Camus : «Il est bon qu'une nation soit assez forte de tradition et d'honneur pour trouver le courage de dénoncer ses propres erreurs. Mais elle ne doit pas oublier les raisons qu'elle peut avoir encore de s'estimer elle-même. Il est dangereux en tout cas de lui demander de s'avouer seule coupable et de la vouer à une pénitence perpétuelle.»

* Ecrivain. Auteur de L'Empire (3 vol.), Fayard.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 30 Nov 2005 15:25 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 26 Déc 2004 20:46
Message(s) : 1455
Localisation : France
Entre-ton dans le délit d'opinion ?

Les juges irresponsables existent et cette affaire est du ressort de la justice.


Haut
 Profil  
 
Message Publié : 04 Déc 2005 0:14 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 02 Mai 2004 13:02
Message(s) : 354
Roy-Henry a écrit :
Va-t-on assister à une dérive nous conduisant à une société où c'est le juge qui fixera ce qu'il convient de conclure en matière historique ?

on ne va pas y assister, c'est le cas :38:


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message : Re: La positin de Max Gallo...
Message Publié : 04 Déc 2005 2:01 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 27 Oct 2005 19:48
Message(s) : 232
Localisation : paris
Camus a écrit :
Il est bon qu'une nation soit assez forte de tradition et d'honneur pour trouver le courage de dénoncer ses propres erreurs. Mais elle ne doit pas oublier les raisons qu'elle peut avoir encore de s'estimer elle-même. Il est dangereux en tout cas de lui demander de s'avouer seule coupable et de la vouer à une pénitence perpétuelle.


C'est une réflexion en pleine guerre qu'on ne peut complètement extrapoler.

J'en retiendrai surtout l'accent mis sur le dernier mot parceque la Nation vit bien plus longtemps qu'une génération et que la culpabilité ne peut s'hériter.

Une nation qui s'amende est une nation qui avance car reconnaissant ses erreurs passées, elle ne les reproduira plus. La distanciation que les décennies et les siècles apportent facilite cette critique qui donc n'est plus une auto-critique.

Les choses seraient beaucoup plus simples si on pouvait établir une frontière temporelle, celle avant laquelle toutes les nations étaient barbares et après laquelle le droit international a incorporé des notions d'éthique et de culpabilité humanitaires.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 04 Déc 2005 9:53 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 20 Juin 2003 22:56
Message(s) : 8182
Localisation : Provinces illyriennes
Cette "affaire" est franchement nauséabonde ! :beurk:
Comment appliquer le terme de "génocide" à l'épisode tragique de la remise en ordre de l'île d'Haïti par le général Leclerc ?
Va-t-on aussi qualifier les Anglais de "génocidaires" pour leurs actes pendant la guerre des Boers ou les Espagnols pour leur lutte contre les révoltes de leurs colonies en Amérique du Sud ?
Que les Français se soient mal comportés, cela ne fait aucun doute, mais de là à parler de génocide... :roll:

duc de Raguse.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message : Esclavage et racisme
Message Publié : 04 Déc 2005 19:26 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 28 Nov 2005 23:03
Message(s) : 1018
Localisation : Galaxie d'Andromède, Système solaire Zeta
Sur ce sujet il faut lire (mais en anglais) quelques colonnes écrites par Thomas Sowell, un intellectuel noir américain et conservateur !
(voir http://www.jewishworldreview.com).
Beacuoup en Amérique le considèrent comme l'un des plus grands intellectuels américains actuels, dans la tendance conservatrice.
Ses analyses sont effectivement fascinantes.
Il considère que l'esclavage a été pratiqué dans beaucoup sinon toutes les civilisations (antiques, musulmanes, africaine par exemple), mais que seule la civilisation occidentale moderne a eut le courage de la condamner et de la faire abolir, bien qu'hélas elle subsite encore sous de multiples formes.
Il s'oppose à une idée récemment émise en Amérique d'une indemnisation pour les descendants des esclaves et il s'oppose également à la discrimination positive !
Il a écrit un livre sur ce sujet.
Etant dans la lignée libérale il s'oppose à l'intervention de l'état dans ce genre de domaine comme dans d'autres.
Il semble considérer que de toute façon,avant qu'elle ne soit mise en oeuvre la situation économique et sociale des noirs en Amérique s'améliorait déjà très vite, en particulier dans les années 50 et qu'elle devrait continuer à avancer.

Je vous recommande la découverte de ce personnage important de la vie intellectuelle américaine et même mondiale, dont l'oeuvre a essentiellement concerné la sociologie.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 05 Déc 2005 9:15 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Oct 2004 9:14
Message(s) : 1903
Localisation : village des Pyrénées
Le problème de notre époque, et pas seulement pour l'histoire, est l'intrusion du droit, de la loi, dans tous les sujets.
Je pense que même face à des imbécillités telles que le négationnisme, l'apologie de crimes de toute nature, la réponse ne devrait JAMAIS être juridique, mais toujours l'argumentation, l'argumentation, et encore l’argumentation, et encore … (idem pour la modération de certains forums , peut-être ? :D )
Le juridisme (souvent mis en avant par certains d'entre vous, chers amis, sur d'autres sujets) revient toujours comme un boomerang: le juge étant par nature humain, on en trouvera toujours un pour juger, par exemple, la liberté pour les imbéciles de s'exprimer, ces derniers prétendant ensuite avoir été confortés sur le fond.
Les politiques qui ont prétendu, ces jours-ci, écrire l'histoire de la colonisation, ont outrepassé leur rôle (le rôle des politiques est d'écrire le futur, mais c'est plus difficile que prétendre écrire le passé).
Les politiques français qui ont reconnu le génocide arménien ont outrepassé leur rôle (je ne m'exprime pas ici sur le fond, ni sur le mot, ce n'est pas mon propos)
Et les juges qui ont refusé de s'exprimer sur l'opportunité d'opérer un enfant, ces juges sont des sages.
Un jugement est binaire: vrai ou faux. L'histoire est tout sauf binaire.

_________________
"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 05 Déc 2005 14:15 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 20 Avr 2004 15:03
Message(s) : 585
Localisation : PARIS
En ce qui concerne la police de la pensée je pense que l'on a atteint des sommets de la bêtise avec la condamnation d'Edgar Morin pour diffamation raciale...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 09 Juin 2006 22:42 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 09 Mai 2006 18:17
Message(s) : 387
Localisation : Metz
Cette affaire est particulièrement navrante. Je suis en train de lire le livre d'Olivier Pétré-Grenouilleau et j'ai également parcouru certains sites internet qui lui sont "défavorables" (euphémisme) où d'aucuns l'accusent même de négrophobie ! N'importe quoi. A se demander si ses accusateurs ont réellement lu son bouquin !

Tout ceci rejoint le problème des lois dites "mémorielles". A ce sujet, je vous invite à lire le petit livre d'entretien avec René Rémond : Quand l'Etat se mêle de l'histoire publié tout récemment chez Stock.

PJ


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 10 Juin 2006 13:16 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 19 Mai 2004 12:59
Message(s) : 341
Localisation : Saint Aubin de Médoc (près de Bordeaux), France
PJ57 a écrit :
Tout ceci rejoint le problème des lois dites "mémorielles". A ce sujet, je vous invite à lire le petit livre d'entretien avec René Rémond : Quand l'Etat se mêle de l'histoire publié tout récemment chez Stock.

Ou bien, plus court, l'entretien qu'il donne dans le dernier numéro de la Nouvelle Revue d'Histoire ! Je vous taquine :)

A++

_________________
Il me semble parfois que Dieu, en créant l'homme, ait quelque peu surestimé ses capacités. Oscar Wilde


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 10 Juin 2006 13:27 
Revisiter l'histoire "à sa sauce" doit pouvoir se critiquer, voire être condamné... mais à un niveau judiciaire, on rique l'abus !
Mais bon que faire pour garder un juste équilibre ? Ecrire l'histoire comme écrit une Loi ?

Corlin de Coubron


Haut
  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 22 Juin 2006 5:52 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 28 Oct 2005 5:52
Message(s) : 217
PJ57 a écrit :
Cette affaire est particulièrement navrante. Je suis en train de lire le livre d'Olivier Pétré-Grenouilleau et j'ai également parcouru certains sites internet qui lui sont "défavorables" (euphémisme) où d'aucuns l'accusent même de négrophobie ! N'importe quoi. A se demander si ses accusateurs ont réellement lu son bouquin !

Tout ceci rejoint le problème des lois dites "mémorielles". A ce sujet, je vous invite à lire le petit livre d'entretien avec René Rémond : Quand l'Etat se mêle de l'histoire publié tout récemment chez Stock.

PJ


Il vous reste maintenant à exposer (dans un topic dédié?) ce que vous avez compris de la lecture de ce livre. Et à montrer pourquoi ce dont on l'accuse relève de "n'importe quoi" ; idéalement en rapportant le texte exact desdites accusations. C'est qu'il en faut de la probité pour se lancer dans un tel exercice...

On trouve ci-après quelques éléments du débat, du côté des accusateurs de OPG.
http://lesogres.org/article.php3?id_article=1089

E.M.A a écrit :
On va donc confronter le travail de monsieur Grenouilleau à sa propre vérité. En effet il explique la traite occidentale à travers deux autres types d’esclavage des noirs ; l’esclavage des noirs par les noirs et des noirs par les arabes. Il faut donc que ces trois faits se ressemblent ou que l’un soit la conséquence de l’autre et ainsi de suite.

Voyons donc si l’historien dit vrai ou si il est en flagrant délit de négationnisme ****** en vérifiant ce qui lie logiquement ces trois types d’esclavage. Ce qu’ils ont en commun et surtout si on voit apparaître de manière intangible qu’on est passé de manière presque directe d’un esclavage à un autre ? Dans un sens dialectique de cause à effet et non un sens chronologique qui n’a pas en lui de vérité profonde (deux évènements peuvent se suivre sans se ressembler).

_________________
"La langue est la boîte noire de toute civilisation"
Alain ANSELIN


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 22 Juin 2006 6:46 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 28 Oct 2005 5:52
Message(s) : 217
L'"affaire Grenouilleau" comporte au moins deux volets : historigraphique et judiciaire. Ce dernier incombe au tribunaux. Mais au dernières nouvelles, le Collectif DOM aurait retiré sa plainte contre OPG. Ce qui éteint l'affaire judiciaire. Reste l'aspect historiographique qui devrait nous intéresser tout particulièrement ici.

http://lesogres.org/article.php3?id_article=1089
numain du monde a écrit :
Je vais vous dire pourquoi l’oeuvre de ce type [Olivier Pétré-Grenouilleau] est à tendance ******. Tout simplement parce qu’il dit expliquer le pourquoi de la traite en plongeant dans le passé esclavagiste noir. Mais dans l’histoire il y a deux protagonistes ; et le passé esclavagiste de l’europe lui n’a rien avoir avec la traite alors ? Seul le passé des africains peut nous faire comprendre la traite.

La façons dont la Grece antique traitait ces esclaves ou les romains les leurs n’a eut aucune incidence sur le comportement de l’occident face à la traite négrière ? La brutalité de l’époque féodale face aux cerfs et aux esclaves n’a pas du tout influencé les techniques de production esclavagiste et ces conditions inhumaines ? Le fait qu’Aristote disait que les esclaves étaient des objets animés (comme le bétail) n’a pas du tout influencé le code noir ou ils sont des objets tout court (des meubles) ?

Je dis oui pour comprendre la traite faut aller dans le passé esclavagiste de la victime et du bourreau ! Grenouilleau ne va que chez la victime ; ce qui est la preuve d’une attitude non scientifique et pour moi ******. Car si il ne cherche des réponses à la traite que dans le passé nègre c’est qu’il veut absoluement que ce soient les noirs les seuls responsables. C’est une méthode classique d’avocat(du diable) qui montre du doigt exlusivement la victime pour que le criminel disparaisse. Dire à la fille qui c’est fait violer :" C’EST VOUS QUI L’AVEZ CHERCHEE". Et le violeur dans tout ça, il est ou sont passé criminel : "EVAPORE". Un vrai scientifique prends tous les paramètres en comptent, tous les passé historiques. Un falcificateur ne prends que ceux qui l’arrangent.


Comme "la Traite négrière" est à l'initiative des Européens, on pourrait envisager de rechercher dans leur propre trajectoire historique les raisons (premières?) d'une telle entreprise ; aussi en ce qui concerne ses mobiles que ses modalités pratiques.

La multimillénaire "Traite des Blancs intra-Européenne" (sic :roll: :oops: ) peut-elle contribuer tant soit peu à la compréhension du Yovodah? OPG a choisi de distraire ses lecteurs d'une telle piste de recherche tellement prometteuse, en les baladant dans un musée aux "traites négrières", dont les pièces les plus en vue ("traite intra-africaine") sont arrangées, voire contrefaites pour cette seule fin d'appâter le chaland...

Là où on pouvait espérer une généalogie de la (seule) "Traite négrière", l'on se retrouve avec une démultiplication grénouillienne de "traites négrières" qui confond sciemment (mais non scientifiquement) "caca collé au caleçon avec coca-cola au glaçon"...

_________________
"La langue est la boîte noire de toute civilisation"
Alain ANSELIN


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 22 Juin 2006 10:51 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 09 Mai 2006 18:17
Message(s) : 387
Localisation : Metz
OGOTEMMELI a écrit :
PJ57 a écrit :
Cette affaire est particulièrement navrante. Je suis en train de lire le livre d'Olivier Pétré-Grenouilleau et j'ai également parcouru certains sites internet qui lui sont "défavorables" (euphémisme) où d'aucuns l'accusent même de négrophobie ! N'importe quoi. A se demander si ses accusateurs ont réellement lu son bouquin !

PJ


Il vous reste maintenant à exposer (dans un topic dédié?) ce que vous avez compris de la lecture de ce livre. Et à montrer pourquoi ce dont on l'accuse relève de "n'importe quoi" ; idéalement en rapportant le texte exact desdites accusations. C'est qu'il en faut de la probité pour se lancer dans un tel exercice...


Au risque de vous décevoir, je n'ai pas la moindre intention d'entrer dans ce débat. Surtout que le sujet a été déjà traité dans plusieurs topics. Je n'ai certes pas vos connaissances concernant l'histoire de l'Afrique, mais il y a des âneries que je sais reconnaître, surtout lorsqu'elles sont énormes. Par exemple lorsque d'aucuns affirment que plusieurs centaines de millions de Noirs ont été déportés ; ou encore que, si l'Europe a été libérée du joug nazi, c'est essentiellement grâce aux soldats noirs...

Je ne vois donc aucune raison de me justifier face à des personnes qui brandissent de tels arguments.

Au passage, l'affaire Pétré-Grenouilleau a au moins eu un aspect positif : attirer l'attention du public vers cet excellent livre.

PJ


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez rien publier ou éditer.  [ 68 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 45 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB