Je pense que la reconstitution historique est un formidable outil d'apprentissage de l'Histoire sur une période donnée.

Si l'apprentissage des textes et la recherche des vestiges sont un pré-requis indispensable à une progression de la connaissance sur une période donnée, le fait de reproduire ce que nous savons théoriquement en le mettant en situation est primordial.

Membre d'une troupe de reconstitution médiévale, médiéviste amateur passionné, je ne suis pas à la page en ce qui concerne tous les manuscrits de "mon époque".

Par contre je connais mieux que beaucoup d'historiens l'état d'esprit de l'homme d'armes ou du chevalier du moyen-âge :

- pour avoir porté mon gambison une cotte de mailles de plus de 10 kg en pleine chaleur les week end d'été, je compatis aux épreuves endurées par nos ancêtres croisés aux Cornes de Hattin.

- pour pratiquer assidûment l'escrime médiévale avec des épées courtoises, je sais l'endurance demandée par un homme totalement équipé pour se battre.

- pour avoir dormi sur la paille, sans eau pour se laver, pendant trois jours, j'imagine les conditions d'hygiène de campagnes de plusieurs mois.

Ne devrait-on pas rendre obligatoire, à un certain niveau (lors du doctorat), une immersion de quelques jours dans les conditions de l'époque, pour "voir ce que ça fait" ?

Pour l'époque du moyen-âge, laCompagnie médiévale les Lions de Guerre à laquelle j'appartiens vous invite à revivre l'époque de Crécy. Vous êtes tous les bienvenus.[/url]

Je n'aime pas l'idée que quelque chose soit obligatoire mais bon, ce serait sans doute utile oui. Mais il y a peut être un malentendu fondamental entre adeptes de la reconstitution historiques (je suppose qu'il y a un nom précis pour cette activité ?) et historien : ont-ils le même objectif ?

Certainement pas. Le rôle de l'historien est de relater les faits, de les remettre dans leur contexte et non pas d'"essayer" de revivre une situation passée. L'Histoire est une science et non de la nostalgie.

Jouer les chevaliers, redécouvrir des techniques (forgeron, tisserand, chasseur, paysan, cuisinier,...) est passionnant et me ferait rêver.

Mais pour les pages les plus terribles de l'Histoire, cela serait du plus mauvais goût.

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Je ne peux changer le passé
mais ne rien dire
tout en sachant
c'est être complice

Bonjour à vous

J'ai un ami qui fait partie également d'une troupe de reconstitution médiévale.

Pour moi, la reconstitution (quand elle est de qualité) se rapproche plus de l'archéologie expérimentale.

Il est parfois intéressant de reproduire certains faits dans un contexe concret afin de le confronté à un contexe théorique.

On a parfois des surprises.

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Hugues de Hador.

Il y a de plus en plus d'historiens qui travaillent avec des reconstitueurs ou des archéologues espérimentaux. cela apporte un éclairage nouveaux sur certaines époques et permet de trier entre la réalité et les légendes.

Je voyais plus ça pour aider à donner un visage à des mots.

Etudier les techniques de combat des croisades, stratégies militaires, armement, équipement est fondamental. Mais qui peut prétendre vouloir retranscrire les difficultés rencontrées par les croisés aux cornes de Hattin, l'effet de la chaleur et de la soif, sans en avoir un lointain aperçu.

Obligatoire, non. Je me suis peut-être emporté. Conseillé, oui.



Justement ! Je parle pour la période qui m'intéresse. Nous subissons tous dans notre vision du Moyen-âge l'influence des stimuli de notre société de consommation : films holywoodiens, et pour les enfants actuels torchon de TF1.

Alors adulte, historien reconnu, ces fantasmes peuvent encore jouer un certain rôle. Revivre le temps d'un Week end peut casser le mythe que la raison et les mots ne parviennent parfois qu'à ébrécher.

Idem, pas trop d'accord sur le côté obligatoire car chacun peut suivre une voie différente dans l'apprentisage de l'histoire.

Concernant les conditions d'hygiène, il faut faire attention, les normes et les habitudes n'étaient pas les mêmes à l'époque que maintenant (et que dire du siècle de Louix XIV?!!!). Donc, pas d'anachronisme car la sueur même si elle n'est agréable devait être du quotidien à cette époque et donc mieux vécue.

le pour :

- on s apercoit plus aidement d'impossibilités pratiques lors de mises en pratique ..


le contre :

Nous restons des etres humains du 21eme siecle .. exemple typique pour l absence de bain/douche .. pour l avoir vécu lors de mon service .. on finit par s'en trouver bcp moins génés apres un moment ... et je pense que nos ancetres se trouvaient tres propres comme ils étaient.


donc, c est tres bien mais il faut relativiser la portée de ce que l on y apprend