Je continue à penser que cela vient de bien plus loin, meme si Vichy l'a sans doute sur utilisé, de par sa visoin raciale de la France.
J'ai le souvenir précis d'un manuel scoloaire de ma grand mère, datant de la fin des années 20 (ne pouvant pas le retrouver ou le mettre en ligne, si quelqu'un pouvait confirmer, l'existence de ce genre de cours dans les manuels des années 20).
Le cours sur nos ancetres les gaulois (et d'autres mythes républicains unificateurs) y était bien présent.
J'ai trouvé ceci sur le net :
Citer :
L’inspirateur de ces fabrications fut illustre : c’était Michelet, qui écrivit, en 1869, avoir été le premier à représenter la France comme une âme et comme une personne. Vit-on assez que ce type d’enseignement visait surtout à légitimer l’Etat ? Aujourd’hui, en tout cas,, Suzanne Citron, historienne, qui fut maître de conférences à l’université de Paris XIII... conclut que cette histoire-là est « le catéchisme d’une religion de la France
Edwige Chirouter, professeur de philosophie à l'IUFM de Nantes, site du Mans
Citer :
INTRODUCTION
Les textes officiels demandent à l'école de construire une culture littéraire. Pourquoi ? Les textes évoquent la notion de patrimoine. On retrouve ici une très ancienne et fondatrice mission de l'école républicaine, qui est de constituer une culture commune à tous les futurs citoyens de la République. République " une et indivisible ". Rappelons au passage que cette mission que Jules Ferry a confiée à l'école visait d'abord la lutte contre les particularismes régionaux, religieux : l'enjeu est bien sûr politique, il faut créer un sentiment d'appartenance fort au nouveau régime politique, et rallier une bonne fois pour toute la France catholique à la République jacobine : cela passe par l'acquisition d'une langue maternelle commune 2. Il s'agit aussi d'inscrire les petits Français dans une histoire commune (" nos ancêtres les Gaulois ") et dans un patrimoine culturel commun. C'est ici qu'on retrouve l'enseignement du patrimoine littéraire.....
http://www.crdp-montpellier.fr/ressourc ... 23010A.HTMPages de liens France culture, avec des livres qui parlent de cette question (Le récit national)
http://www.radiofrance.fr/chaines/franc ... n_id=37564Ernest LAVISSE Ernest Lavisse est né en 1842 au Nouvion-en-Thiérache (Aisne). Cet Axonais est le fils d’un boutiquier, "marchand de nouveautés". Il effectue ses études secondaires au collège de Laon puis songe à entrer à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr dans le but d’effectuer une carrière militaire. Il se décide cependant à intégrer l’École Normale Supérieure.
Cette nouvelle existence parisienne est remplie du labeur des études, mais également de la lecture d’auteurs "progressistes et républicains" comme Victor Hugo, l’exilé, ou Jules Michelet, l’auteur du Peuple. Lavisse fréquente également Léon Gambetta ou Georges Clemenceau, des hommes politiques en vue et hostiles à l’Empire.
A sa sortie de la rue d’Ulm, il est nommé professeur au Lycée Henri IV. Lavisse est alors remarqué par Victor Duruy, ministre de l’instruction publique depuis 1863. Celui-ci en fait de manière officieuse son directeur de cabinet, avant de le recommander comme précepteur du Prince Impérial en 1868. Quelques années plus tard, la chute de l’Empire ruine ses ambitions.
Comme nombre d’intellectuels de l’époque, Lavisse est troublé par l’ampleur de la défaite française face à une puissance naissante dans l’Europe du XIXème siècle. Il séjourne alors trois années de suite outre-Rhin, observant les pratiques du métier d’historien dans les brillantes universités du IIème Reich. Il rédige également sa thèse, soutenue en 1875 et intitulée La Marche de Brandebourg, essai sur les origines de la Monarchie prussienne. D’autres publications ayant trait au passé germanique suivront : L’Histoire de la Prusse (1879), Trois Empereurs d’Allemagne (1888), et Le Grand Frédéric (1891).
Sous la Troisième République, le jeune historien gravit tous les échelons de la carrière universitaire. Il est maître de conférence en 1878, puis professeur en Sorbonne en 1888 et enfin directeur de l’École Normale Supérieure en 1908. Lavisse prend également part aux cotés de Gabriel Monod à la rédaction et à l’animation de la Revue Historique qui devient rapidement la publication de référence dans le monde universitaire. Son œuvre d’historien s’enrichit de la direction d’un projet éditorial qui s’inscrit comme une vaste tentative de reconstruction du passé national, L’Histoire de France de l’époque gallo -romaine à la Révolution, publiée de 1903 à 1911. Il reçoit à cette occasion la collaboration d’historiens (Langlois, Luchaire , Lemonnier, Sagnac…) et d’un géographe de renommée, Vidal de la Blache . Lui-même rédige un Louis XIV, publié en 1905 et 1906, qui fera autorité pendant de longues décennies. L’entreprise trouve son prolongement de 1920 à 1922 dans l’Histoire de la France contemporaine de la Révolution à 1919. La direction effective en revient cependant à son disciple Seignobos.
Le brillant universitaire se met également au service de l’enseignement primaire qui prend un nouveau développement grâce aux lois initiés par Jules Ferry du début des années 1880. Il publie en 1884 un manuel d’histoire de 240 pages et 100 gravures, Le petit Lavisse , qui connaît un immense succès.
La 75ème édition est atteinte dès 1895. Le langage est simplifié, la narration imagée et les traits grossis pour se mettre à la portée des enfants. L’histoire de France se construit avec la succession de tableaux expressifs : "nos ancêtres les Gaulois", le bon roi Henri IV ... Cette longue marche vers la formation de l’État-nation est jalonnée de références à des personnages exceptionnels et vertueux (Vercingétorix, Saint Louis, Jeanne d’Arc, Louis XIV…) qui ont renforcé l’autorité de l’État. Lavisse fait également l’apologie du régime républicain et exalte la Mère-Patrie. Il défend également la mission civilisatrice de la France dans son entreprise colonisatrice.
L’ensemble constitue un outil pédagogique vivant mais également un instrument efficace aux mains des instituteurs, "les hussards noirs de la République", chargés de former de bons républicains et de vaillants soldats.Lavisse est également un historien influent auprès des autorités politiques. En 1896, il participe aux travaux préliminaires et à la rédaction de la loi Poincaré qui réforme en profondeur l’enseignement supérieur (réglementation des cours, création du diplôme d’études supérieures, aménagement du concours de l’agrégation et consolidation du réseau des universités de province). Son autorité dépasse les sphères universitaires et les salles de cours. En 1894, il devient le rédacteur en chef de la Revue de Paris.
Autorité intellectuelle reconnue en cette fin de siècle, leader d’opinion au même titre qu'Ernest Renan, Lavisse reçoit en 1892 un couronnement, une reconnaissance de son travail d’historien. L’"instituteur national" est élu à l’Académie française. Après avoir quitté la direction de l’École Normale Supérieure en 1919, Ernest Lavisse meurt en 1922 à Paris.
http://www.19e.org/personnages/france/L/lavisse.htmCiter :
»Faisons-leur aimer nos ancêtres les Gaulois et les forêts des druides, Charles Martel à Poitiers, Roland à Roncevaux, Jeanne d'Arc, Bayard, tous nos héros du passé...», affirmait Ernest Lavisse à la fin du XIXe siècle. C'était il y a un siècle, mais pas une éternité. Car le célèbre manuel de l'historien fut réédité en France jusqu'à la fin des années 1950. Quant à l'esprit Lavisse, qui donne à l'histoire de France l'éclat d'une légende dorée, perlée de dates et de hauts faits, il imprégna plus longtemps encore certaines salles de classes. Jusque dans les années 1970, les programmes scolaires s'arrêtent à la Seconde guerre mondiale. Mais cette façon de faire l'histoire, qui place le passé à distance pour en faire un objet de connaissance objective, va petit à petit être remis en cause
http://www.la-croix.com/article/index.j ... &rubId=788