Phocas a écrit :
[...]
Mais je crois que mon passage préféré est:
"Avec son 1mètre 85, il domine tout le monde de la tête, c'est un homme très beau qui possède, dit-on, les plus belles jambes de la cour".
Magnifique, çà c'est de l'Histoire comme on l'aimait, il y a plusieurs....siècles. Deux tomes comme çà, j'espère quand même qu'il évoque ce sujet crucial qu'était le problème d'haleine du roi.
Pourtant, avoir les plus belles jambes de la cour est en soi très important
, car Louis XIV a fait de l'art de la représentation un autre moyen de gouverner. Il était danseur et se mettait en scène dans des ballets composés spécialement pour lui (représenté en Apollon Phoebus), où il donnait à voir sa Gloire et sa Majesté. De plus, être bon danseur (avoir de belles jambes et des mollets fermes) dénote l'équilibre parfait de la personne et par conséquent la capacité à gouverner un état : Molière, par la bouche du maître à danser de Monsieur Jourdain dans
le Bourgeois gentilhomme, l'a rappelé sur le mode comique, mais c'était véritablement une idée partagée par le plus grand nombre.
Sur la danse et les ballets comme représentation du pouvoir royal, c'est Catherine de Médicis qui a lancé la chose, il me semble. Et je ne sais plus quel favori d'Elisabeth Ière était réputé danseur hors-pair. Sur ces deux reines et leur rapport à la danse comme expression d'un pouvoir "féminin" (mais pas exclusivement), Wanegffelen touche quelques mots fort intéressants dans son dernier livre
Le Pouvoir contesté.
Le problème de Gallo, c'est qu'il ramène les anecdotes, descriptions physique, petites et grandes pensées, mais sans jamais les remettre dans une perspective d'histoire des moeurs, des mentalités, de la société, qui en montrerait l'intérêt : il se contente de la surface. Disons qu'il tente de décrire le décor sans s'occuper de l'élaboration du décor, des machineries qui l'actionnent et de tout ce qui se passe en coulisses. Sur les belles jambes de Louis XIV, il en reste là, ce qui nous les fait belles, à nous !