Stepanovitch a écrit :
Merci pour ce début de réponse. J'ignorai la signification de Kish, je savais juste sur la cité qu'elle était l'objet de toutes les convoitises, et, étant le sancturaire principal d'Enlil, cela permettait à son détenteur de légitimer sa prédominance sur le monde sumérien.
Le sanctuaire principal d'Enlil est à Nippur, ville qui n'a jamais eu de dynastie puissante pour autant que l'on sache. Et son importance en temps que symbole politique ne vient que plus tard, sous l'Empire d'Akkad, quand il s'agit de faire réellement l'unité politique de la Basse Mésopotamie. Si le titre de "Roi de Kish" est si important, c'est parce que cette ville a vraisemblablement eu une grande importance politique dans les temps antérieurs aux débuts de la période historique connue par les textes de Lagash, vers 2700-2500. Voir l'article de Wikipedia (que j'ai rédigé, si vous voulez plus de précisions) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kish_%28M% ... potamie%29
Le problème de l'histoire politique des dynasties archaïques, c'est qu'elle est avant tout connue par les textes de Lagash, donc forcément nos connaissances tournent beaucoup autour de celle-ci. On apprend aussi quelques choses avec la Liste royale sumérienne, mais en "lisant entre les lignes" encore plus que d'habitude, vu que ce texte a été rédigée plus tardivement (la copie la plus ancienne remonte à la IIIe Dynastie d'Ur, donc au 21e siècle), et visiblement par des auteurs défavorables à Lagash, puisque cette ville n'apparaît pas dans la liste. Les archives qu'elle a fournie permettent de réparer cette injustice.
Un autre lot d'archives provient de la fin des dynasties archaïque, c'est celui d'Ebla, en Syrie centrale, qui a quelques contacts avec la Mésopotamie.