J'ai lu quelque part qu'en Mésopotamie l'irrigation entraina au fil des siècles un salage des sols et un déclin de l'agriculture et de l'activité économique de la région.

Qu'en pensent les historiens ?
Cette thèse tient-elle toujours ?

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"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.

C'est l'une des hypothèses qui a été émises. Je crois qu'elle est venue après l'étude de certain sols africains où l'on a noté la présence notable de sel dans certains champs qui avait été longtemps irrigué.

Mais si l'irrigation provoquait toujours ce phénomène, alors les terres irriguées égyptiennes, hollandaises, japonaises, auraient dû se transformer en désert depuis longtemps, ce qui n'est pas le cas.

Je pense que les agriculteurs sumériens ont été victimes d'autres catastrophes que l'irrigation, par exemple, l'épuisement des sols, l'érosion, les insectes, les parasites, les guerres, la désorganisation sociale, et des changements climatiques.

Qu'en pense les historiens? Demandez plutôt qu'en pensent les agronomes et les pédologues... On a du sursalage de sol irrigué dans des contextes de proximité d'une nappe salée. Mais il faudrait que je me replonge dans mes cours.

En attendant :
http://www.ciseau.org/servlet/CDSServle ... M3PWtvcw~~

Le problème de la salinisation est multiple. Bien sûr, les plantes cultivées sont sensibles au sel mais bien avant apparaissent des phénomènes de battance : les sols argileux se déstructurent quand le sodium remplace le calcium. Le sol devient lourd, compact, massif. Les racines manquent d'air. Il devient difficile d'accéder à la parcelle surtout avec des outils lourds. Le sol se tasse.

Cette thèse a été vue sous des jours dramatiques suite aux études de T. Jacobsen et de R. McCormick Adams, qui ont effectué des prospections et ont étudié des tablettes, mais elles ont été relativisées par la suite : les agriculteurs mésopotamiens auraient su faire face aux remontées salines en effectuant du drainage des terres, en sélectionnant des plantes résistantes au sel et en laissant les champs en jachère pendant quelques années. Notons qu'elle ne concerne d'ailleurs que le sud mésopotamien, apparemment plus sensible à ce phénomène de remontées salines car c'est un milieu désertique fragile, où l'irrigation est nécessaire pour l'agriculture. En tout cas l'agriculture de basse Mésopotamie reste très productive à l'époque d'Hérodote au Ve siècle av. J.-C., alors que l'agriculture irriguée se pratique à grande échelle depuis plus de 2000 ans.

Ces remontées de sel dû à l'irrigation pour les cultures sur sols fragiles et à faible altitude se produisent également en Australie. Où l'on constate à une époque plus récente (la nôtre) les mêmes problèmes que ceux qui ont dû toucher la Mésopotamie.

Mais je dirais comme Oliviert, que l'érosion, l'épuisement des sols et les changements climatiques ont dus fortement jouer.

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@+
Skipp

C'est également le cas dans des pays comme l'Espagne. Pour palier à la salinité grandissante des sols et à leur érosion, les agriculteurs optimisent l'irrigation et font le choix de cultures plus permissives quant à la salinité. C'est le cas notamment de la culture de grenades dont l'Espagne s'est fait une spécialité.

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« Il extrait de terre de l'huile pour faire resplendir son visage » (Psaumes 104)

Le palmier-dattier courant en Mésopotamie est d'ailleurs bien adapté aux sols comportant de fortes quantités de sel.