J'ai trouvé trois versions assyriennes de cette bataille, avec traduction française, dans A. AMIAUD et V. SCHEIL,
LES INSCRIPTIONS DE SALMANASAK II ROI D'ASSYRIE (860-824),1890.
Stèle de Kurkh, colonne II:
Dans l’Eponymie de Dayân-Aèsur, [...]
Je partis d' Argana et m'avançai vers la ville de Qarqara.
Je renversai Qarqara sa ville royale, je la détruisis et la livrai aux flammes.
Il réunit à son secours 1200 chars, 1200 litières et 20000 hommes de Dadda-idri du pays d'Imertéu, 700 chars, 700 litières et 10 000 hommes d'Irhulini du pays d'Amat, 2000 chars et 10 000 hommes d'Ahab d'Israël, 500 hommes du roi de Gu'ê, 1000 hommes du roi d'Egypte, 10 chars et 10 000 hommes du roi du pays d'Irqanat, 200 hommes de Matinu-ba'al de la ville d'Arvad, 200 hommes du roi du pays d'Usanat, 30 chars et 10 000 hommes d'Adunu-Ba'al roi du pays de Sizan, xooo chameaux de Gindibu'i d'Arbi; ... 00 hommes de Ba'asa fils de Ruhubi du pays d'Ammon: il réunit ces 12 rois à son secours et ils se jetèrent ensemble à ma rencontre pour livrer combat et bataille. Grâce aux forces suprêmes que m'a données Aèèur mon Seigneur et aux armes puissantes qu'Urigal, qui marche devant moi m'a octroyées, je combattis avec eux ; je les mis en déroute, depuis la ville de Qarqara jusqu'à la ville de Kirza'u. Je fis tomber sous mes armes 14 000 de leurs gens de guerre. Comme Adad je précipitai sur eux l'orage Je les exterminai, je remplis la plaine de leurs nombreux guerriers; avec mes armes je couvris de sang l’étendue des terres, le sol refusa la nourriture à ses habitants, les vastes champs manquèrent aux sépultures, avec les cadavres je jetai comme un pont sur l'Oronte. Dans cette bataille je leur enlevai chars, litières, attelages de chevaux. Autre version, Obélisque de Koyundjik:
Dans la 6ème année de mon règne [...]
Alors Dadda-Idri roi du pays d'Imeriàu, Irfoulini du pays d'Amat avec les rois du pays de Hattî et du bord de la mer se confièrent mutuellement dans leurs forces et se jetèrent à ma rencontre pour me livrer combat et bataille. Par l'ordre d'Aéèur le grand Seigneur, mon Seigneur, je combattis avec eux et les défis, je pris leur chars, leurs litières, leur matériel de guerre, je fis tomber sous mes armes 20 500 de leurs gens de bataille. Autre version : Taureau 1 de Koyundjik:
Dans la 6ème année de mon règne [...]
Je partis de Halman et m'avançai vers la ville de Qarqara. Dadda-idri roi du pays d'Imerisu, Irbulini du pays d'Amat avec 12 rois du bord de la mer se confièrent mutuellement dans leurs forces et se jetèrent à ma rencontre pour livrer combat et bataille. Je pris leurs chars , leur matériel de guerre. Pour sauver leur vie, ils gagnèrent les montagnes; je m'embarquai sur des bateaux et fis route vers le milieu de la mer. Dans les grandes lignes, les récits sont très proches, hormis quelques variations dans les pertes. De plus, la version du taureau qui poursuit la campagne vers la mer incite à donner foi à ces récits de victoire. Néanmoins, pour résumer l'article anglais donné par Zunkir, des doutes sérieux sont émis. En effet, non seulement la coalition n'est pas détruite, et Salmanassar devra à nouveau engager de nouvelles campagnes contre eux 849, 848, et 845, mais en plus, des cités faisant sans difficulté acte de soumission lors de la campagne de 853, avant la bataille de Qarqara, comme Qarqémish et Bit Agusi, se soulèveront par la suite et devront être prises de force en 849 et 848.
Par conséquent, à supposer que victoire il y eu, elle ne fut pas du tout décisive, au contraire, le bilan final de la campagne semble favorable aux coalisés puisqu'ils entrainent leurs voisins.