Zunkir a écrit :
Ok à ce stade là il va falloir que vous citiez les historiens qui disent que Nippur et Eridu ont eu un rôle politique à la fin du VIe millénaire av. J.-C., parce que je dois avouer que ça me laisse très dubitatif.
Quant au rôle culturel de Nippur aux époques historiques, même à la fin du IIIe millénaire, je veux bien qu'il ait été important, mais peut-on considérer qu'elle était vraiment plus que d'autres comme Uruk, Ur ou Larsa au point de la placer au-dessus des autres ?
Bonjour. Je n'ai pas dis que les historiens donnaient un rôle politique ou autre à Nippur ou Eridu au VI eme milénaire
mais je parlais simplement des estimations de dates de fondations de ces 2 places. A cette epoque aussi reculée personne ne peut definir leur role !
Par contre aux epoques paleo- puis néo-sumer je peux citer quelques sources sur le role préponderant de Nippur (dont politique):
SELZ “Enlil und Nippur nach präsargonischen Quellen", RAI 35, p. 189-225: sur la place prépondérante d'Enlil et de Nippur dans l'idéologie et la réalité politiques sumériennes.[/b] -
P. STEINKELLER, "Archaic City Seals and the Question of Early Babylonian Unity", in: Gs Jacobsen, p. 249-257
scellements comparables d'Ur illustrent un mécanisme administratif au service d'une ligue religieuse de cités-Etats babyloniennes, constituée autour du culte d'Enlil de Nippur.
H. STEIBLE et F. YILDIZ : étude de 8 textes de rations de Fara (dont 3 indédits), conservés à Istanbul, mettant en évidence le lien entre d'une part les villes d'Uruk, Adab, Nippur, Lagaš, Šuruppak et Umma, et d'autre part la notion exprimée par le mot kiengi. Ce terme désigne l'entité géographique qualifiant, à l'époque paléo-babylonienne, le pays de Sumer. Ces villes ont en commun de pratiquer activement des échanges de travailleurs et de produits, et forment une sorte de Ligue, aux implications politiques et économiques.
F. CARROUÉ, “La situation chronologique de Lagaš II. Un élément du dossier", ASJ 16, 1994, p. 47-75: les sources néo-sumériennes montrent que la dynastie de Lagaš se réclame, comme Ur, de la tradition d'Uruk.
Ce rattachement religieux, rompant avec les liens plus anciens entretenus avec Nippur, se fonde peut-être sur un mariage politique intervenu entre Ur-Ningirsu, fils de Gudea, et Nin-NIGIN3-e, une princesse d'Uruk.
la présence de Gudea de Lagaš à Nippur est documentée par plusieurs monuments archéologiques. Plusieurs textes datés du règne d'Ur-Ningirsu, fils de Gudea, confirment les relations étroites entre la ville sainte et la IIe dynastie de Lagaš. Ces voyages avaient pour but de faire reconnaître la légitimité des souverains régnants d'une part, et des revendications territoriales de Lagaš contre Umma d'autre part.
C. WILCKE, “É-sag-da-na Nibruki. An Early Administrative Center of the Ur III Empire", RAI 35, p. 311-324: le toponyme É-sag-da-na Nibruki, signifiant “la Maison de Nippur à la fin d'un mile", est un centre administratif des environs de Nippur, antérieur à la fondation de Puzriš-Dagan. (=> trs important . centre possible de redistribution des richesses sumeriennes ramenées vers Nippur!)