Bonjour Epsilon,
Je crois que vous vous fourvoyez entièrement !
Ecoutons André Paul nous décrire la naissance de la Bible :
" La Bible est l'un des grands témoins de la production littéraire de l'Antiquité. Elle s'est manifestée comme à la fois solidaire et différente d'un monde illimité de culture somme toute homogène. Deux blocs littéraires se présentent comme partenaires : l'Antiquité grecque dont Homère est la source majeure, l'Antiquité juive dont Moïse est la référence première [ET AVANT ?]. Aussi la Bible réclame-t-elle d'être reconnue et traitée comme constitutive à part entière de l'Antiquité classique. Son origine et sa formation s'expliquent elles-mêmes par des contextes politiques, des situations sociales et des faits culturels qui relèvent de l'histoire.
Cela suppose qu'il existe en amont une société suffisamment organique, adulte et affirmée ; et que l'écriture y soit instaurée comme un art véritable, une capacité de créer. Pour toutes ces raisons historiques, ce ne pouvait être, et ce ne fut pas, avant la fin du VIe siècle avant J.-C. ou le début du Ve [ET AVANT ?]. Sur un mince territoire du sud de ce que l'on appelait alors « Syrie Palestine » ou même simplement « Palestine », Yehûd en araméen, puis Iouda en grec, Judée en français, se présenta un groupe ethnique qui allait inaugurer l'écriture de son histoire nationale [ET AVANT ?].
La société et l'homme de Yehûd constituaient une réalité au caractère profondément nouveau : ils étaient nés du chaos social provoqué par l'écroulement définitif du royaume de Juda avec la prise de Jérusalem en 587 avant J.-C. [ET AVANT ?]. La conscience angoissée de sa nouveauté [ET AVANT ?] poussa le Judéen à construire son passé en vue de se sécuriser. Il le fit en le créant, et en se créant lui-même, dans l'écriture. On peut dire qu'alors « l'homme créa la Bible » [ET AVANT ?]. Car cet homme avait perçu la nécessité d'exister avec son passé [ET AVANT ?]. Sa reconnaissance par les peuples environnants, qui le dominèrent jusqu'au milieu du IIe siècle avant J.-C., était à ce prix. Et l'homme de Yehûd de se lancer dans l'écriture de son histoire : il devint « historiographe ». D'autres s'y étaient essayés ; ils s'y essayaient encore, en Grèce en particulier avec Hérodote principalement [ET AVANT ?]. Comme eux, il sut reconstituer un passé national qui lui permettait de se découvrir et de s'affirmer, non comme une ethnie impromptue au profil incertain, mais comme une nation au destin confirmé [ET AVANT ?]. Ce passé venait expliquer et justifier son existence dans le monde [ET AVANT ?]. Il montrait que celle-ci n'était ni usurpée ni suspecte, ni partant menaçante : elle avait sa généalogie et ses racines ; ce dont, plus que tout autre, il était à même de fournir les preuves [ET AVANT ?]. C'était une garantie et une assurance. Ainsi commença cette chose littéraire qui ne cessera de croître : celle qui un jour bien lointain, au XIIe siècle de notre ère seulement, s'appellera en latin Biblia, « Bible » [ET AVANT ?].
L'activité historiographique de Yehûd n'était pas un point d'arrivée [ET AVANT ?]. Elle marquait un temps inaugural [ET AVANT ?] : celui d'une tradition littéraire aux virtualités de développement illimitées.
De fait, l'élan d'écriture ne devait jamais s'interrompre. La production littéraire initiale [ET AVANT ?], dans une langue hébraïque elle-même « de construction », inaugura une veine d'écrits qui ne cessera de s'ouvrir à d'autres genres ou d'autres formes ; puis à d'autres langues, le grec très vite [ET AVANT ?]. La voie de la prolifération des œuvres écrites était tracée [ET AVANT ?]. "
C'EST TOTALEMENT ABERRANT !
Tout reste à faire. Vivement demain, dans 50 ans...
Vous savez, Epsilon, en matière de réflexion, la prétention et la suffisance ne sont jamais bonnes conseillères.
Cordialement,
J R L