Yurani Andergan a écrit :
Pour les langues, nous parlons bien tout deux effectivement du groupe kartvélien. Malheureusement, ce que la linguistique comparée n'est pas capable de nous révéler, ce sont les groupes linguistiques éteints, ceux qui n'ont plus eu de descendants au delà, disons, de l'an 0.
Il y a surtout un problème lié au fait que la langue kartvélienne dont l'état le plus ancien est connu est le géorgien, mais au IIIe-IVe siècle de notre ère, ce qui fait un écart chronologique considérable avec l'urartéen et autres langues potentiellement apparentée, ce qui les rend les comparaisons difficiles.
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que les sources grecques anciennes aient perçu une différence nette entre Phrygiens et "acculturés" Mushkhis récents (de langue initiale complètement opposée) peut paraître finalement assez logique, là où les Assyriens n'auraient rien différencié (un peu comme un Espagnol va distinguer sans problème un Roumain d'un Italien, là où un Japonais n'y verra que du feu).
Le problème étant que les Assyriens peuvent percevoir quand ils ont deux groupes différents en face d'eux. Généralement les sources de cette période distinguent bien les peuples ayant des langues différentes, car cela s'accompagne souvent d'autres différences dans l'organisation politique ou le mode de vie. Mais il n'y a pas de règle stricte, évidemment.
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C'est ce qui est agaçant pour un auteur comme moi qui souhaite être rigoureux dans le positionnement des cadres géographiques, historiques et culturels, c'est de devoir faire des hypothèses plausibles - quoique non attestées - pour que les intrigues ne relèvent pas d'une vulgaire "élucubration", indépendamment de la liberté littéraire nécessaire.
Il y a des limites avec ce genre de sujet. Si l'on veut être le plus rigoureux possible et éviter les élucubrations, on se tient le plus près possible des sources, ce qui même pour un historien est généralement insatisfaisant. On est donc amené à émettre un "scénario", parce qu'il faut bien avoir de l'ambition. Mais quand on regarde les histoires de périodes mieux documentées, ça paraît frustrant. Donc j'imagine que pour un romancier il faut aller encore plus loin, et que dans le cadre chronologique et géographique que vous avez choisi, vous n'aurez pas d'autre choix que prendre des libertés assez larges.