pourquoi des philosophes grecs: Platon et Aristote à l'époque actuelle: Chateaubriant et Barrès Sparte avec son modèle rude a fasciné?

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"La France n'est plus qu'un simple simulacre. On ne peut plus parler de déclin, ni de décadence. Nous sommes devant la mort et la disparition." Jean de Viguerie

Il y a de nombreux motifs d'intérêt, voire de fascination pour la Sparte antique (qui était, soit dit en passant, plus ou moins mythique): ses institutions par exemple. Mais je crois que ce qui a le plus fasciné, et qui explique que les révolutionnaire de 1789 penchaient bien plus pour Sparte que pour Athènes, c'est l'idée d'un dévouement sans borne à la cité, d'une conscience civique exceptionnellement elevée, au point d'interdire aux citoyens de plein droit (les "égaux") de travailler pour qu'ils puissent essentiellement se consacrer à la défense de l'Etat. L'austérité de la société spartiate était également admirée, et elle allait d'ailleurs de paire avec cet idéal civique de dévouement vis à vis de la cité.
On peut noter que dès l'antiquité, certains auteurs grecs doutaient de la réalité de cette Sparte idéaliste: Aristote, très critique à l'égard de Sparte, mais aussi Xénophon, pourtant grand admirateur de cette cité, mais qui constate déja une certaine décadence au lendemain de la Guerre du Péloponnèse (en raison notamment d'un afflux de richesses qui aurait ainsi introduit luxe et corruption chez les austères Spartiates).

Oui ils étaient égaux mais que d'apparence!

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"La France n'est plus qu'un simple simulacre. On ne peut plus parler de déclin, ni de décadence. Nous sommes devant la mort et la disparition." Jean de Viguerie

Les auteurs anciens appellent les citoyens spartiates "les égaux" ("oi homoioi"). De là à ce que le titre traduise une réalité... Reste à savoir de quelle égalité on parle. Si on envisage ça d'un point de vue juridique, les citoyens spartiates étaient égaux: il leur était interdit de travailler, il devaient se consacrer à la défense de la cité et à certaines activités politiques (essentiellement le vote à l'assemblée). La légende dit que le mythique législateur Lycurgue avait réparti la terre en donnant aux citoyens des lots de superficie identique, devant ainsi leur assurer des ressources identiques. On est bien sûr en plein mythe, d'autant plus que cet "égalitarisme" est contredit par d'autres caractéristiques de l'organisation sociale spartiate, qui poussaient plutôt à l'émulation. C'était notamment le cas dans l'agôgé (la fameuse éducation spartiate, où les enfants étaient constamment mis en concurrence entre eux) ainsi que dans les repas collectifs auxquels devaient participer les citoyens: en effet, chacun d'entre eux devant fournir une part de nourriture et de vin, celui qui en apportait le plus voyait ainsi croître son prestige sociale et par là même une certaine autorité morale.
Il ne faut pas perdre de vue que l'égalité mythique des citoyens spartiates ne manquait pas de se faire "sur le dos" d'autres ressortissants de Lacédémone. D'un côté les hilotes, esclaves au statut semble t-il assez proche de celui des serfs, et qui cultivaient les lots des citoyens. De l'autre, les périèques, citoyens des cités soumises à Sparte dans le cadre de l'Etat lacédémonien. Les périèques n'étaient nullement esclaves, mais leurs cités étant soumise à Sparte en matière de politique extérieure, ils étaient contraints de servir (tout comme les hilotes d'ailleurs) dans l'armée spartiate. Par contre, les périèques ne se voyaient nullement interdire le travail, ce qui, selon certains auteurs, contribua à l'enrichissement de certains d'entre eux.

Pour en revenir à la fascination exercée par Sparte, on peut évoquer aussi, dans le domaine d'un idéal civique, le profond respect que les anciens Spartiates étaient censés éprouver à l'égard de la loi.

On peut trouver dans le dernier numéro (n°8) de la Nouvelle revue d'Histoire un article sur Sparte et sa postérité intellectuelle.

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Ad augusta per angusta
"Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être..." Goethe

Ce qui est assez paradoxal avec Sparte et ses hilotes, c'est que les citoyens à part entière de Sparte avaient une vie tellement austère qu'on ne peut pas les accuser d'exploitation des hilotes.
En effet, entre la vie de caserne très rude des citoyens et la vie de travailleur agricole des hilotes, il me semble que beaucoup choisiraient la condition des hilotes, non?

Il est à signaler également le fonctionnement bizarre de l'assemblée de Sparte, puisque ceux qui emportaient la décision étaient ceux qui criaient le plus fort....

Tonio.

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"La République? Elle est perdue : les brigands triomphent!"
Robespierre.

Tonio, n'oublies pas que les hilotes étaient considérés comme des "moins que rien" corvéables et trucidables quasi à merci.

Pour ce qui est du mode de vote, il ne faut pas oublier que Saprte était une société militaire et donc que c'est la "virilité", ici exprimée par la voix, qui permettait la victoire.

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"La culture de la pomme de terre est un témoin géographique de la découverte de l'Amérique, comme celle de la betterave est une conséquence du Blocus continental"
* L.-E. Halkin

Les hilotes n'étaient qu'à peine considéré comme des êtres humains. A la fin de l'agogé, les jeunes spartiates devaient aller assassiner un hilote. Je ne crois franchement pas que cette condition soit enviable.

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Oups, vous m'apprennez quelque chose.
Bon, j'y suis peut-être allé un peu fort. Ce que je voulais souligner est le fait que la vie des Citoyens de Sparte était très austère, et qu'ils ne vivaient pas avec un certain confort sur le dos des hilotes comme on pourrait le croire.

Tonio.

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"La République? Elle est perdue : les brigands triomphent!"
Robespierre.

Je profite de l'occasion pour rappeler qu'au printemps dernier est paru l'ouvrage Sparte, histoire politique et sociale jusqu'à la conquête romaine chez Points Seuil d'Edmond Levy qui fait le point actuel sur nos connaissances sur le sujet.

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"Lisez, éclairez-vous, ce n'est que par la lecture qu'on fortifie son âme." - Voltaire
"Historia vero testis temporum, lux veritatis, vita memoriae, magistra vitae." De oratore - Cicéron

Entre une vie de citoyens, où on devait chaque soir prendre des repas en commun, repas dans lesquels le fait de devoir apporter chacun une part devait entrainer une sorte de compétition afin d'en "mettre plein la vue" aux autres (sans parler de l'irruption du luxe après la victoire sur Athènes), et une vie d'hilotes, attachés à un lopin de terre, devant servir à l'armée (et bien sûr pas dans les fonctions les plus en vue), soumis à un certain nombre d'humiliations (par exemple, les ennivrer, histoire de montrer aux jeunes "l'exemple à ne pas suivre") et vivant dans une insécurité permanente (en plus de l'histoire des jeunes devant en tuer un à la fin de leur "formation", les hilotes pouvaient être mis à mort sans jugement sur ordre des éphores), je ne pense pas que grand monde soit tenté par la condition d'hilote.

Ne perdons cependant pas de vue que dans ce que nous savons de Sparte, bien peu d'élément sont réellement sûrs, et que nous sommes plus dans le domaine du mythe. Pour ce qui est de l'assemblée et de son mode de vote par acclamation, notre unique source est Aristote, très hostile à Sparte: était-il réellement objectif dans le cas présent? Et concernant les pouvoirs de cette assemblée, les spécialistes divergent: simple chambre d'enregistrement pour les uns, assemblée législative à part entière pour les autres. Bref, le flou est plutôt total.

Oui, mais n'oublies pas que les historiens ont analysé Sparte avec cd'auters sources qu' Aristote, pour conforter ou infirmer les dires de celui-ci.
Donc, même si notre connaissance est moins claire que celle que l'on a d'Athènes, on a tout de même une assez bonne connaissance de Sparte qui fut tout de même la seconde ville de Grèce.

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"La culture de la pomme de terre est un témoin géographique de la découverte de l'Amérique, comme celle de la betterave est une conséquence du Blocus continental"
* L.-E. Halkin

Concernant Aristote, je ne parlais que du vote de votation à l'assemblée.
Et ce qui pose problème, il me semble, avec les sources concernant Sparte, c'est que nous n'avons aucune venant de Sparte elle-même (hormis quelques fragments du poète Tyrtée). Nous disposons donc de sources extérieures, ce qui n'est pas sans poser problème, vu que cette cité était apparemment très refermée sur elle-même. Et je crois que c'est cette distance contrainte des témoins qui fait que ces derniers donnaient généralement dans un excès (admiration façon Xénophon) ou dans l'autre (hyper-critique d'un Aristote par exemple). C'est vrai qu'avec tous les témoignages dont on dispose, nous avons une assez bonne connaissance de Sparte, mais cela débouche sur des hypothèses diverses et contradictoires (comparer par exemple les points de vue de Claude Mossé, Jean Ducat ou Edmond Lévy, sur le rôle de l'assemblée). Ce qui fait que d'une certaine manière, le "mystère spartiate" demeure, ce qui n'est pas sans rendre cette cité assez fascinante je trouve.

.J'ignorais cela Florian !

On appelle cela la kryptie:

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).