Finlez et Pleckett a écrit :
Pourtant la tradition antique insiste tant sur cette date de 776 que nous ne pouvons pas la repousser d'un revers de la main ;
Ce n'est pas la date sur laquelle les auteurs antiques insistent, mais sur le nombre des Olympiades, d'où est déduite la date. Et là aussi, ce n'est une évidence qu'aux yeux de nos contemporains, qui pourtant se targuent d'avoir élever l'histoire au rang de science, alors que les Antiques eux-mêmes se montrent parfois très critiques:
Plutarque,
Vie de Numa.1:
D’autre part il est difficile de faire le calcul exact des temps, surtout si l’on veut les mettre en concordance avec les rôles des Olympioniques, dont la rédaction, entreprise, dit-on, assez tard par Hippias d’Élis, ne s’appuie sur aucun document qui mérite confiance.C'est éloquent, non ?
Résumons: les jolies listes et surtout la numérotation des Olympiades ne remonte qu'à Hippias !
Et pour cause, aucun texte antérieur à la fin du Ve ne numérote les Olympiades.
Hérodote, Thucydide, Pindare, etc. n'attribuent pas un ordre aux Olympiades; elles sont nommées uniquement en fonction du vainqueur, "l'Olympiade où Dugenou a gagné à la course".
Il semble donc bien que ce soit Hippias qui le premier a dressé une liste des vainqueur qui se veux exhaustive (premier problème: qui garantit qu'elle l'est ?), les a rangé par ordre chronologique (deuxième problème, qui garantit qu'il ne s'est pas gouré de temps à autre ?), et enfin les a numéroté, inaugurant ainsi la tradition d'une Olympiade 1 en 776 av. Troisième problème: si cette numérotation, comme je le redoute, ne repose que sur le nombre de victoires recensées, nous pouvons être assurés de son arbitraire. De plus, qui nous dit que toutes les Olympiades ont été célébrées régulièrement ? Des incidents politiques ou naturels ou religieux ont pu se produire, empêchant la tenue d'une Olympiade. Enfin, encore et toujours, qui nous dis que les Olympiades ont été de tout temps figées à un cycle éternel de 4 ans ?
Pour vérifier la validité de cette liste, il faut donc utiliser exclusivement les parallèles mentionnées par les auteurs antérieurs à cette mise en forme d'Hippias, qui emploient d’autres critères chronologiques, tout en se méfiant comme de la peste des parallèles artificiels des successeurs d’Hippias.
Et là, il a des incohérences que Plutarque par exemple signale avec un bon sens que nous avons perdu. Mais je songe aussi à certains passages d'Hérodote sur l'ambassade éléenne en Egypte, qui me semble contredire les chronologies olympiques de Pausanias par exemple,