J'ai souvent lu que le travail manuel était déconsidéré en Grèce Antique, et surtout à Athènes. Il est vrai qu'ils disposaient d'une main-d'oeuvre illimitée pour le faire à leur place : les esclaves.
Mais alors, comment la classe aisée des citoyens faisait-elle pour s'enrichir ? D'où tiraient-ils leurs revenus, d'autant plus que la vie politique qu'ils menaient parfois leur prenait beaucoup de temps, et pécuniairement parlant n'était pas vraiment valable (par exemple cinq oboles par jour pour les bouleutes, ce me semble, et une drachme pour les prytanes) ?

Merci d'avance pour vos réponses !

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Attention à ne pas confondre idéal aristocratique et réalité populaire : 95 % de la population se moque comme d'une guigne que leur travail soit mal considéré par la haute : ils en ont besoin pour vivre, point. Les seuls concernés sont donc les veinards qui grâce à papa ont un patrimoine suffisant pour leur permettre de faire la fine bouche. Bref, bouleutes et prytanes mentionnés ne sont pas concernés : ce ne sont pas des aristos pour l'immense majorité, la somme qui leur est allouées est justement une petite compensation pour éviter aux plus pauvres d'entre eux d'avoir justement à éviter d'aller bosser pour se remplir le ventre (1 drachme par jour est le salaire d'un ouvrier qualifié).

Ensuite, tous les travaux manuels ne souffrent pas du même mépris social : le travail de la terre est très honoré, alors que l'artisan ou le commerçant est dévalorisé : c'est fonction du rapport à autrui, artisans et commerçants sont au service d'un client duquel ils dépendent, qu'ils devront flatter et courtiser, ce qui est plus ou moins assimilé à une forme d'esclavage. Le paysan propriétaire au contraire ne travaille que pour lui, reste indépendant et autonome.

Par conséquent, l'aristos se destine à des fonctions de cadre, dans l'artisanat, le commerce, l'agriculture, etc ; peu importe, l'essentiel est qu'il domine et commande autrui, sans être lui-même commandé par qui que ce soit. Être patron et faire travailler les autres est très honorable !

C'est clair, merci.
Sauf pour la dernière phrase : mes lectures m'indiquaient plutôt que ce sont les métèques qui tiennent la première place dans le commerce de détail et de gros, et dans la banque, génération après génération ils ont souvent réussi à avoir des professions enviables...

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Il n'a pas écrit que les métèques ne faisaient pas de commerce, il a écrit que les aristocrates citoyens athéniens bâtissaient aussi leurs fortunes comme cela.
Il y avait aussi en Attique de petits paysans propriétaires qui cultivaient eux-même leur terre ou avec seulement un ou deux esclaves. Ils sot même un idéal des vertus citoyennes.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII