Hury, la toute première chose à faire, c'est consulter le recueil d'inscription d'où sont extraits tes documents; c'est la base, ils y sont étudiés ; entre autres, les noms communs seront identifiés (quand c'est possible), et les termes techniques éclairés. Un prof ne demandera à personne de connaître ces minuscules cités (bienvenue en Grèce, le moindre patelin est une cité ou un canton).
Par rapport à l'accord entre les Khaladriens et Deucalion : je suis d'accord avec toi peche sur deux points : Deucalion n'a rien à voir avec l'ancêtre mythique (Deucalion est un nom courant, on en connait une bonne demi douzaine par les textes, et l'épigraphie bien davantage) ; et Pise doit sans doute être identifiée avec la cité de Triphylie voisine d'Olympie, et que par conséquent, les Khaladriens (que je ne connais pas) doivent être un canton triphylien, et Pise un des dèmes de ce canton ; la plupart des peuples d'Arcadie et d'Elide ne se sont organisés en cité que tardivement. Mais pour le reste, je ne suis pas d'accord. Je ne crois pas du tout en un conflit et en un arbitrage, au contraire. Deucalion s'est fait remarqué pour une raison quelconque, et il est ici récompensé par les Khalandriens, qui lui offrent non seulement la citoyenneté, mais également une terre, que seule les citoyens devaient pouvoir posséder. Cette possession lui est accordé de manière inaliénable, la précision n'est qu'une garantie supplémentaire, banale, pas une réponse à un cas particulier. Enfin, il me semble. Son nouveau statut est rapproché de celui des proxènes, eux aussi des bienfaiteurs de la communauté, mais restant à l'étranger (à moins que le mot ait un autre sens, plus institutionnel). Ils bénéficiaient sans doute eux aussi de la "double nationalité" (avec tous les avantages commerciaux en particulier que cela implique). Pour les damiurges, il faudra se reporter à ce qu'en disent les éditeurs. Je ne suis pas certains de ce qu'ils représentent ; ils changent d'une cité à l'autre. A Delphes par exemple, ce sont une catégorie privilégiée de citoyens, qui exercent un pouvoir ou une responsabilité politique, au sein de la phratrie. Il faudrait connaître les institutions des Chaladriens ; à titre d'hypothèse, je proposerait que le canton obéit à des institutions aristocratiques, et donc Deucalion bénéficie d'un statut privilégié, damiurge, comme celui de participer aux assemblées par exemple.
Concernant les "Anaitiens et les Métapiens", je ne les connais pas, ni l'un ni l'autre. Que dit l'inscription ?
Les Héraiens sont un grand canton arcadien voisin des Eléens. Par contre Elis, en tant que cité des Eléens, n'existe pas encore, attention à ne pas employé son nom au hasard; elle ne sera fondée que dans les années 470 ; si l'on parle alors d'Elis, cela correspond à un canton, non à une cité. Toutes ces régions d'Elide et d'Arcadie sont restés très archaïques, organisées sous forme de cantons regroupant quelques dèmes ou villages, mais sans centre urbain. Même des communautés puissantes comme Tégée ou Mantinée ont eu bien du mal à adopter le fonctionnement de la cité, d'autant que leurs voisins (Argiens et Lacédémoniens surtout) veillent à maintenir cet état qui les affaiblit.
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