L'éphébie telle qu'on la connait est l'institution hellénistique, issue de la réforme de Lycurgue conséquence de Chéronée. Les sources abondent, littéraires mais aussi et surtout épigraphiques.
Le problème est que pour les deux siècles qui précèdent, il n'existe aucun document attestant son existence, ni littéraire ni épigraphique. Mais on trouve en grattant des indices indiquant qu'il existait "quelque chose" plus ou moins approchant, une organisation militaire encadrant certains jeunes gens. Mais quoi? quand? comment? mystère. Ainsi, Eschine (I.49) mentionne son éphébie en 372 ; mais à supposer que le mot ait déjà le même sens institutionnel, la comparaison avec les autres montre qu'elle n'était visiblement pas obligatoire. Le serment de son côté semble archaïsant et on en retrouve des allusions dans Aristophane par exemple, mais qui le prêtait et dans quel contexte ? Quant aux tâches dévolues aux éphèbes hellénistiques, comme la garde des frontières, elles sont exercées au Ve par d'autres catégories sociales, ni forcément des jeunes ni même des citoyens (comme les
peripoloi). On nage dans le brouillard...
Tout dépend donc de la définition plus ou moins large donnée à l'éphébie. En toute rigueur, en parler pour l'époque classique est un anachronisme, même si l'institution hellénistique plonge ses racines dans des précédents mal connus, il n'y a pas alors de service militaire obligatoire de deux ans pour les citoyens. Ces racines peuvent remonter loin, mais nous sommes incapables d'en tracer des contours en tant soit peu précis, tout n'est que théorique.
Pour plus de détails sur ce problème chronologique, en particulier le silence relatif des sources et les difficultés d'interprétation des allusions, je renvoie à
Pélékidis C., Histoire de l’Éphébie attique des origines à 31 av. J.-C., 1962. C'est ancien et sans doute daté, mais il est un des premiers à défendre une chronologie haute, avec des arguments plus ou moins convaincants.