Il y a de plus en plus de remous autour des découvertes faites lors de la fouille d'une tombe contenant de nombreux trésors en Grèce. On éoque la tombe d'un membre de la famille royale macédonienne proche d'Alexandre.
Le mystère de la tombe d'AmphipolisGrèce : un tombeau lié à Alexandre le Grand dévoile ses trésorsScience & Avenir a écrit :
Amphipolis, le nom de cette ville de Macédoine ne vous dit peut-être rien mais attention, toute la passion des archéologues s’y concentre aujourd’hui. C’est en effet une sépulture aux dimensions inouïes (500 m de circonférence) qui est en train d’y être fouillée, peut-être liée à des proches (voire très proches) du célèbre conquérant macédonien Alexandre le Grand, mort à 33 ans, en 323 av. J.C, à Babylone (Irak actuel). La tombe remontant, elle, entre 325 et 300 av. J.C.
Qui a pu être inhumé avec une telle pompe ?
La pression était à son comble début août - ce que Sciences et Avenir raconte de façon exhaustive dans son édition papier (en kiosque jeudi 28 août, lors d’un reportage accompli il y a quelques jours en compagnie de l’archéologue grecque Katerina Peristeri). Avec l’interrogation récurrente : pour qui a été élevé pareil tumulus, et qui fut (furent) "son", ou "ses" occupants ? Qui a pu être inhumé avec une telle pompe, sachant que les souverains macédoniens de l’époque étaient traditionnellement enterrés dans une nécropole royale située à une centaine de kilomètres de là ? Et allait-on y trouver un trésor, digne d’un grand de ce monde grec ancien ?
PILLAGE. En début de semaine, cette pression a quelque peu fait place à une certaine déception, quand les archéologues ont compris, à cause d’un trou percé dans un des murs orné de fresques que la tombe avait été pillée ! Alors même qu’ils se réjouissaient d’avoir enfin découvert l’entrée des lieux et d’avoir mis au jour l’entrée tant recherchée du monument, gardée par deux magnifiques sphinx de marbre d’1,5 tonne chacun.
Ces statues à l’origine hautes de 2m, malheureusement décapitées, trônent sur un linteau de marbre encore couvert de pigments bleu, rouge et noir, vestiges d’antiques fresques imitant une architrave ionique. Deux piliers appartenant aux montants d’une porte, sont également en cours de dégagement et la fouille se poursuit encore quelques semaines, avec toute la prudence voulue, car il faut en permanence stabiliser l’antique ouvrage.
Le Point a écrit :
C'est un peu le feuilleton de l'été en Macédoine, dans le nord de la Grèce. À une centaine de kilomètres de Thessalonique, sur le site d'Amphipolis, des archéologues ont commencé à fouiller, il y a quelques semaines, une immense tombe de trois mètres de haut. Un monument datant d'entre 325 et 300 avant J. C., soit de l'époque d'Alexandre le Grand. Lovée dans une enceinte de marbre de près de 500 mètres et desservie par une antique voie de plus de quatre mètres de large, la sépulture fait l'objet de toutes les spéculations. En effet, bien qu'elle soit encore anonyme, personne ne doute, vu son aspect, qu'elle ait été construite pour abriter la dépouille d'un personnage véritablement important.
Après la découverte d'une première entrée, gardée par deux sphinx hélas décapités, la tension est encore montée d'un cran ce week-end. En progressant dans l'édifice, les archéologues ont dégagé un second seuil de part et d'autre duquel se dressent deux magnifiques cariatides, dont une est encore presque intacte. Les deux femmes, à la longue chevelure bouclée et vêtues de tunique à manches longues, ont chacune un bras tendu comme pour interdire l'accès du tombeau. Ces sphinx, ces cariatides, tous taillés dans du marbre de l'île de Thasos et tous d'une facture remarquable, plus la présence de mosaïques et de riches ornements, renforcent encore le suspens autour de l'identité du défunt.
Un proche du plus célèbre des rois macédoniens
Pourrait-il s'agir de la tombe perdue d'Alexandre le Grand ? Les spécialistes estiment que cela est très peu vraisemblable. En effet, le plus célèbre des rois de Macédoine, mort à Babylone en 323 avant J. C., est réputé avoir été enterré en Égypte, à Alexandrie, ville qu'il avait lui-même fondée. En revanche, des indices laisseraient penser que le monument pourrait avoir été érigé pour un de ses proches.
Parmi les hypothèses, sa mère Olympias et sa femme Roxane figurent respectivement en première et deuxième position. En effet, les deux cariatides, gardiennes féminines aux portes du tombeau, peuvent laisser penser que le défunt est une femme, tandis que le sphinx est un symbole associé aux reines macédoniennes. Pour autant, on ne peut pas non plus totalement exclure qu'il puisse s'agir de la tombe de son fils, assassiné avec sa mère Roxane sur ordre du roi Cassandre à Amphipolis en 311 avant J. C., ou bien encore de l'un des généraux d'Alexandre, fidèle compagnon du roi conquérant. La bonne nouvelle est que, tôt ou tard, les fouilles qui se poursuivent, en ce moment même, devraient permettre de répondre à cette brûlante question.