Je crois qu'Alexandre a échappé huit fois à la mort : malheureusement pour lui, la neuvième sera la bonne et la dernière (ce qui reste quand même plutôt pas mal
)
Au total, j'ai recensé deux tentatives d'assassinats avortées, deux problèmes "de santé" qui auraient pu lui coûter cher :
-il manque de faire une hydrocution alors qu'il se baignait dans le fleuve Cydnos :
Citer :
Alexandre tombe malade, selon Aristobule par suite de ses fatigues ; et selon d'autres, pour s'être jeté à la nage, tout échauffé et couvert de sueur, dans les eaux du Cydnus, qui traverse la ville. Ce fleuve prend sa source dans les montagnes du Taurus ; il coule dans un lit pur, et roule des eaux limpides et froides. Le caractère de la maladie s'annonce par un spasme, une fièvre aiguë et l'insomnie. Tous les médecins désespéraient de sa vie ; le seul Philippe acarnanéen, qui suivit Alexandre, et avait sa confiance la plus intime, ordonne une potion médicale. Tandis qu'on la prépare, Parménion remet à Alexandre une lettre par laquelle on l'avertissait de se défier de Philippe, que Darius l'avait engagé, à prix d'argent, d'empoisonner le roi. Alexandre tenait encore l'écrit, lorsqu'en apporta le breuvage : il le reçoit d'une main, et de l'autre présentant la lettre à Philippe, il vide la coupe d'un seul trait, tandis que le médecin lit. La physionomie de Philippe annonce qu'il espère bien de ce breuvage ; il ne laisse échapper, pendant la lecture, aucun signe de trouble ; il exhorte seulement Alexandre à suivre de tout point ce qu'il lui prescrira, que sa guérison doit en être le prix. Alexandre recouvra la santé, après avoir montré à Philippe un attachement imperturbable, et à ceux qui l'entouraient, quelle était sa confiance dans ses amis, et combien peu il craignait la mort.
Arrien, Anabase, livre II, chapitre III
-et il contracte la malaria après s'être désaltéré dans les eaux d'un lac
Citer :
Alexandre donne lui-même de front avec toute sa cavalerie ; l'ennemi serré de près par les hommes et les chevaux, ne pouvait plus voltiger et se développer nomme auparavant. Il prend la fuite, laisse mille morts sur le champ de bataille, dont Satrace, un de leurs chefs, et cent cinquante prisonniers. L'armée qui se met à la poursuite des fuyards, souffre beaucoup de la chaleur et de la soif. Alexandre lui-même ayant calmé la sienne avec l'eau malsaine du pays, en fut très incommodé ; les Macédoniens furent arrêtés par cet accident auquel les Scythes durent leur salut.
Alexandre, dangereusement malade, fut reconduit au camp : ainsi se confirma le présage d'Aristandre.
Arrien, Anabase, livre IV, chapitre I
-et enfin, pas moins de 4 blessures au combat :
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La première d'entre elles, à Issos (333 avant JC) : Alexandre, à la poursuite de Darius face à la débandade de l'armée perse, est blessé à la cuisse par une flèche. Il s'aperçoit que Darius a pris la fuite peu après qu'il n'ait arraché la pointe fichée dans sa jambe.
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La seconde, lors du siège de Gaza (332 avant JC) : Citer :
Dans le moment où Alexandre, la couronne en tête, ouvrait le sacrifice, selon les rites consacrés, voilà qu'un oiseau de proie, volant au-dessus de l'autel, laisse tomber sur la tête du prince une pierre qu'il tenait dans ses serres. Il consulte Aristandre sur ce présage ; et le devin lui répond : « Vous prendrez la ville ; mais gardez-vous de cette journée.» Alexandre se retire alors derrière les machines loin de la portée du trait.
Cependant les Arabes font une vive sortie, mettent le feu aux machines ; profitant de l'avantage des hauteurs, ils accablent les Macédoniens, et les repoussent des travaux avancés.
Alors Alexandre, soit que son caractère, soit que l'embarras des siens lui fît négliger la prédiction du devin, se met à la tête des Hypaspistes, et vole au secours des Macédoniens ; il arrête leur fuite honteuse. Un trait lancé par une catapulte perce son bouclier, sa cuirasse, et le blesse à l'épaule. Il se ressouvint alors de la prédiction d'Aristandre, dont il se rappela avec joie la seconde partie, savoir, qu'il prendrait la ville. Il eut beaucoup de peine à guérir de cette blessure.
Arrien, Anabase, livre II, chapitre VII
Il aurait également été blessé une seconde fois au cours de cette bataille.
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La dernière, et celle qui fut probablement la plus dure et manqua de peu de lui ôter la vie : peu après sa victoire sur les Oxydraques sur l'Hydraotès, Alexandre assiégea le fort où l'armée ennemie en déroute avait trouvée refuge. Séparé du reste de l'armée, le petit groupe d'assaut d'Alexandre combattait au pied des remparts face à l'ennemi très supérieur en nombre.
Citer :
Les barbares n'osant plus approcher, lancent de tous côtés sur lui les traits dont ils sont armés ou que le hasard leur présente. Cependant Peucestas, Abréas et Léonnatus, qui étaient parvenus sur le rempart avant que les échelles fussent rompues, se jettent près de lui, et combattent vivement à ses côtés. Abréas tombe percé d'une flèche qu'il reçoit au visage; une autre atteint Alexandre, perce la cuirasse, et s'enfonce au-dessus du sein. L'air et le sang s'échappaient, au rapport de Ptolémée, par cette blessure. D'abord sa chaleur naturelle le soutint quelque temps malgré que sa plaie fût profonde; mais enfin affaibli par la perte de son sang et de sa respiration, ses yeux se ferment, il se pâme et tombe sur son bouclier. Peucestas, se mettant au-devant, le couvre de l'égide de Minerve ; Léonnatus le défend de son côté, mais ils sont grièvement blessés, Alexandre est prêt d'expirer.
Les Macédoniens frémissant da ne pouvoir escalader le fort, à la vue des traits qui pleuvaient sur Alexandre, et de la témérité qui le précipita, sentant redoubler leur crainte et leur ardeur avec ses dangers, cherchaient à suppléer par tous les moyens au défaut des échelles. Les uns fichent des pieux dans le mur formé de terre, s'y suspendent et s'élèvent avec effort sur les épaules les uns des autres. Le premier qui franchit ainsi les remparts, saute dans la place, se range près d'Alexandre étendu sans mouvement; d'autres le joignent en poussant des cris et des hurlements : ils couvrent le roi de leurs boucliers; un combat terrible s'engage à l'entour.
Arrien, Anabase, livre VI, chapitre III
Citer :
Comment a t-il fait pour ne pas mourir ou lui est-il déjà arrivé d'échapper de peu à la mort durant l'une de ses confrontations militaires ?
Je vous reporte à
Des caractères particuliers et du traitement de la blessure d'Alexandre le Grand (1877) écrit par J.Rollet et qui traite en intégralité les causes de la blessure d'Alexandre en Inde (en se basant sur le récit de chroniqueurs tels qu'Arrien, Quinte-Curce et Plutarque) et la manière dont elle fut soignée. L'ouvrage est consultable ici :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204904s/f3.image. Je vous reporte également à Arrien,
Anabase, livre VI, chapitre IV.
Amicalement,