Almayrac a écrit :
ça dépend des cités et du régime politique mais pour la république d'Athène on devait atteindre 90% des citoyens (donc des mâles) vu la pratique de l'ostracisme qui illustre bien le rôle indispensable de l'écriture dans le fonctionnement de la démocratie : chaque citoyen en effet pouvait une fois par an écrire sur un tesson, ou ostracon, le nom d'un personnage qui, d'après lui, prenait trop d'importance dans la vie publique.
La pratique de l'ostracisme ne prouve pas que la quasi totalité des citoyens savaient écrire.
J'ai presque envie de dire: au contraire! Plutarque rapporte le cas d'un paysan illettré qui veut ostraciser Aristide, mais ne sait pas écrire sur l'ostracon. Il croise Aristide sans savoir que c'est lui et lui demande d'écrire Aristide sur l'ostracon. Aristide, réputé pour sa justice, s'exécute bien que dépité.
Et parmi les milliers d'ostraca retrouvés lors des fouilles de l'agora ou du Céramique, on a remarqué que des dizaines d'ostraca avaient été écrits de la même main. Deux solutions: soit les "partis politiques" écrivaient à l'avance le nom de leur adversaire pour le distribuer à leurs partisans et gagner du temps ; soit il existait des sortes d'écrivain public d'ostracon près de qui les citoyens venaient demander d'écrire pour eux le nom de leur victime.
Enfin, j'ajouterais que tous les citoyens ne venaient peut-être pas à Athènes pour voter le jour de l'ostracisme.