ThierryM a écrit :
Tout est possible dans l'absolu. Mais, là, si je voulais schématiser on a deux phénomènes, A et B, qui se ressemblent par certains aspects (ou du moins qui se ressemblerait au-delà des apparences superficielles). Il est communément admis que, chronologiquement, A précède B.
On est face à deux solutions :
- 1) A a influencé B
- 2) la chronologie de A est fausse et du coup, se retrouve chronologiquement après B, qui est donc l'élément qui a influencé A.
Pour moi, à défaut de preuves concrètes (absente de l'article de M. Schlumberger), Ockham tranche le sujet, s'il y a influence de l'un sur l'autre. Ce qui n'est pas démontré. Des "similitudes" ne fondent pas un lien de filiation.
Je me permettrais de rajouter une 3ème option :
- 3) Un élément commun a fait qu'il existe des similitudes entre A et B.
J'ai suivi plusieurs discussions de ce type, je n'y participe pas toujours, mais en tant que modérateur, je lis tout. Je suis souvent étonné du fait qu'il y a souvent un élément que personne ne prend en considération : l'esprit humain et sa dimension culturelle.
Oui, 2 systèmes de pensée inventé à 2 époques différentes, en 2 lieux éloignés et sans que les inventeurs de l'un et de l'autre ne se soient jamais rencontrés et n'ont subit aucune influence mutuelle, peuvent se ressembler. Ils peuvent se ressembler car ils vont essayer de répondre à une problématique similaire et parce qu'ils vont être idéalisés par un esprit humain. Depuis que divers spécialistes étudient les comportements humains, on sait qu'il y a des invariances dans ces comportements. Ces invariances peuvent avoir globalement 2 provenance. La première, la plus évidente, c'est la culture : nous pensons de telle manière car notre environnement culturel nous incite à penser de cette manière. La seconde est qu'il semble que le mode de construction et de fonctionnement de notre cerveau, ainsi que l'évolution de notre environnement nous fait penser et agir d'une certaine manière.
Les comportementalistes n'arrivent pas toujours à déterminer ce qui est la part de l'inné, et celle de l'acquis, et encore moins de leur évolution respective au cours de la vie, mais, ceux qui étudient le comportement des hommes d'autres cultures, ou d'autres époques, notent que ces gens n'ont pas le même comportement face aux évènements que nous. Dans le cas du passé, on a pensé à un moment que la différence entre nous et les cro-magnons n'était que culturelle. Cela vaudrait dire que si on prélève un enfant de cro-magnon et qu'on l'emmenait à notre époque, bien élevé, on ne pourrait pas discerner des différences d'avec nous. Mais, les chercheurs ont évolué dans leur vision des choses et on pense qu'il y a eu une évolution cognitive au dil des centaines de milliers d'années : la différence ne serait pas que culturelle. Mais, les débats n'ont pas encore été tranchés, à ce sujet.
Pour en revenir à la question qui vous préoccupe, à diverses époques, en divers lieux, des humains ont entendu des esprits, des dieux, un dieu, la voie de leur conscience qui leur disait que tuer d'autres humains n'était pas une bonne chose. Par exemple, on pourrait prendre d'autres exemples, comme le fait de convoiter la femme de son voisin, ou de s'approprier ce qui appartient à autrui. Des études sur des primates ont montré qu'ils avaient souvent un sens de l'injustice assez poussé. Bref, volez un fruit à un singe, et il montrera un certain déplaisir, voire des réactions plus violentes. Bref, le "tu ne volera point",semble inscrit dans nos gènes évolutifs. Le "tu ne tuera point", est plus difficile à cerner. Certaines populations animales recourant au meurtre au sein de l'espèce de manière assez courante. Malgré cela, il semble que chez les hommes cela fasse partie d'une évolution culturelle assez ancienne
Mais, si vous voulez comprendre l'influence entre 2 systèmes de pensée, je pense qu'il faut faille prendre l'homme et son cerveau en compte avant d’échafauder des hypothèses plus ou moins hardies