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Message Publié : 23 Fév 2008 22:02 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 23 Fév 2008 21:28
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Bonjour à tous,

Avant de m'attaquer à l'Histoire de la Chute et de la Décadence de l'Empire romain de Gibbon, j'ai lu Histoire de la Rome antique de Lucien Jerphagnon, afin d'avoir une vision plus globale de l'histoire romaine avant de m'attaquer au gros œuvre.

Jerphagnon explique dans son bouquin que l'Histoire auguste est une imposture. Or, en feuilletant l'ouvrage de Gibbon, j'ai vu que cette Histoire auguste était parfois citée comme source (parmi bien d'autres). De surcroît, Jerphagnon dit qu'il a corrigé son bouquin entre deux rééditions, car les connaissances sur l'histoire romaine évoluaient rapidement.

Du coup, je me suis demandé ce que pouvait valoir l'œuvre de Gibbon au regard des connaissances d'aujourd'hui, sachant que ces bouquins ont plus de deux siècles...

Bref, que pense-t-on de Gibbon de nos jours? (Je m'intéresse surtout, mais pas seulement, à l'évolution religieuse). Est-ce encore une référence ?


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Message Publié : 24 Fév 2008 3:39 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 05 Jan 2008 16:29
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Localisation : France
J'avoue ne pas avoir lu Gibbon, mais j'en ai lu un certain nombre de commentaires modernes au fil de mes lectures.
Ce que j'en retiens est que Gibbon se lit très bien, dans un style littéraire vif qui dit-on aurait inspiré Churchill.

Sur le fond, j'ai retenu deux aspects :
1) Une vision critique du rôle de l'Eglise catholique, vue comme un fait historique comme un autre (ce qui a provoqué un gros scandale à la sortie du livre)
2) Une vision de l'antiquité tardive assez unilatéralement vue comme une décadence de l'empire romain, laquelle décadence est vue comme progressive et continue à partir du IIIè siècle. Cette vision a je crois largement évolué de nos jours, aussi bien du fait de la restauration de l'empire au début du IVè siècle qui contredit l'idée de décadence progressive et continue, que de l'idée d'Antiquité tardive qui s'oppose à celle de décadence.


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Message Publié : 24 Fév 2008 9:04 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
Message(s) : 3661
Localisation : Marseille
La démarche (passionnée et passionnante) de Gibbon me semble constituer une étape intéressante dans l'histoire de l'Histoire. Balancer d'un coup de pied l'escabeau qui permet d'aller plus loin et plus haut dans la recherche, est-ce le fait d'un historien consciencieux dont l'approche sera, à son tour, considérée un jour comme dépassée?...


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Message Publié : 24 Fév 2008 9:25 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 23 Mars 2005 10:34
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Localisation : Nanterre
Huyustus a écrit :
1) Une vision critique du rôle de l'Eglise catholique, vue comme un fait historique comme un autre (ce qui a provoqué un gros scandale à la sortie du livre)
Entre autres, le christianisme est pour lui une des causes de la chute de l'Empire. Les historiens modernes continent à débattre là-dessus.
On a dit également qu'il écrivait dans le contexte de l'Empire britannique approchant de son apogée, ce qui donne un ton bien particulier à ses descriptions.
Maintenant, moi, je l'ai parcouru, son livre. Il est très agréable à lire et le parti-pris n'est pas apparent.

Morgan Stern a écrit :
Jerphagnon explique dans son bouquin que l'Histoire auguste est une imposture.
Cette Histoire en question relate les biographies de tous les empereurs et usurpateurs romains entre les IIIe et IVe siècles. Comme cela arrive immanquablement, tout est orienté dans un but polémique. Mais la Vie des Douze Césars de Suétone est également dans le même cas. De plus, certains épisodes sont manifestement romancés.
On n'est pas sûr que l'auteur soit unique, ni que l'ouvrage n'est pas été remanié par des copistes.

Ceci dit, une fois ces travers connus et pris en compte, l'ouvrage constitue une mine d'or sur l'histoire du Bas Empire, et peu de sources peuvent la remplacer.

_________________
Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


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Message Publié : 24 Fév 2008 10:21 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 30 Sep 2007 12:09
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Localisation : Klow / Nouillorc
On ne considère plus aujourd'hui l'histoire de l'Empire Romain d'Orient comme une longue période de déclin.


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Message Publié : 24 Fév 2008 19:58 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 17 Mars 2004 23:16
Message(s) : 1659
Je doute que ce "on" regroupe beaucoup de monde.

Quand on voit une structure étatique qui tient pendant 4 siècles et demi, je me demande comment on peut parler d'un long déclin. Ce n'est pas parce que ça finit au bout de 5 siècles que toute cette période n'a été qu'un long déclin.

Surtout que si on regarde ailleurs que dans la période impériale, par exemple la période républicaine, on peut en trouver des phases qu'on pourrait qualifier de déclin en appliquant le même type de raisonnement.

Rome est passée à un cheveu de la disparition à plusieurs reprises aux débuts de la république, lors de la catastrophe gauloise, lors de la guerre contre Pyrrhos, lors de la 2ème guerre punique, lors de l'invasion des cimbres et des teutons, lors de la guerre sociale, sans parler des incessantes guerres civiles.

Je crois qu'il serait plus juste de dire que l'instauration du régime impérial a permis de mieux maîtriser les forces désordonnées qui conduisaient la république romaine à ruiner l'ensemble du monde méditerranéen et à se déchirer dans des conflits intérieurs suicidaires.

Il ne faut pas oublier qu'entre 91 et 30, soit une période de 61 ans, Rome et l'Italie ont été en guerre civile pendant rien moins qu'une trentaine d'années. La république romaine était en train d'imploser et d'entraîner dans sa chute le monde méditerranéen parce que ses structures politiques inadaptées à la direction d'un empire de cette taille conduisaient au chaos, au conflit, et à une fuite éperdue dans toujours plus de prédation.


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Message Publié : 24 Fév 2008 20:09 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 05 Jan 2008 16:29
Message(s) : 1815
Localisation : France
Caesar Scipio a écrit :
Je doute que ce "on" regroupe beaucoup de monde.

Quand on voit une structure étatique qui tient pendant 4 siècles et demi, je me demande comment on peut parler d'un long déclin. Ce n'est pas parce que ça finit au bout de 5 siècles que toute cette période n'a été qu'un long déclin.

Surtout que si on regarde ailleurs que dans la période impériale, par exemple la période républicaine, on peut en trouver des phases qu'on pourrait qualifier de déclin en appliquant le même type de raisonnement.

Rome est passée à un cheveu de la disparition à plusieurs reprises aux débuts de la république, lors de la catastrophe gauloise, lors de la guerre contre Pyrrhos, lors de la 2ème guerre punique, lors de l'invasion des cimbres et des teutons, lors de la guerre sociale, sans parler des incessantes guerres civiles.

Je crois qu'il serait plus juste de dire que l'instauration du régime impérial a permis de mieux maîtriser les forces désordonnées qui conduisaient la république romaine à ruiner l'ensemble du monde méditerranéen et à se déchirer dans des conflits intérieurs suicidaires.

Il ne faut pas oublier qu'entre 91 et 30, soit une période de 61 ans, Rome et l'Italie ont été en guerre civile pendant rien moins qu'une trentaine d'années. La république romaine était en train d'imploser et d'entraîner dans sa chute le monde méditerranéen parce que ses structures politiques inadaptées à la direction d'un empire de cette taille conduisaient au chaos, au conflit, et à une fuite éperdue dans toujours plus de prédation.


Sans oublier l'état de quasi anarchie dans lequel l'empire était tombé au 3è siècle, avant la restauration menée par des empereurs énergiques tels que Constantin.


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Message Publié : 24 Fév 2008 23:49 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 17 Mars 2004 23:16
Message(s) : 1659
Vitalis a écrit :
On ne considère plus aujourd'hui l'histoire de l'Empire Romain d'Orient comme une longue période de déclin.


Mes excuses Vitalis, je vous avais compris de travers dans mon précédent message. Considérez donc que mon propos abondait dans votre sens.


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 Sujet du message : Et merci...
Message Publié : 25 Fév 2008 20:34 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 30 Sep 2007 12:09
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Localisation : Klow / Nouillorc
... de ces précisions sur l'évolution de l'Empire Romain qui montrent que le déclin n'est pas inéluctable et n'est pas forcément là ou on l'imagine.


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